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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Une championne olympique dénonce les baignades en Seine des JO 2024
par Marc Laimé, 8 mars 2024

Préoccupée par l’eau de la Seine, la championne olympique de nage libre Ana Marcela Cunha estime que la Seine « n’est pas faite pour nager, s’inquiète pour la santé des athlètes, et veut un « plan B ». La Brésilienne, championne olympique en titre de natation en eau libre, a appelé dans un entretien à l’AFP les organisateurs des JO 2024 à élaborer un « plan B » au cas où les épreuves ne pourraient pas se dérouler dans la Seine, à cause d’une mauvaise qualité de l’eau.

« C’est une préoccupation. Il n’y a pas eu d’événement-test l’an dernier à cause de ça, mais (les organisateurs) insistent à vouloir que les épreuves aient lieu là-bas (...). Il faut un plan B au cas où cela ne serait pas possible de nager » dans la Seine, a déclaré la nageuse de 31 ans en marge d’une compétition sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro.

« Il ne s’agit pas d’effacer l’histoire de la Seine, nous savons ce que représente le pont Alexandre-III, la tour Eiffel, mais je pense que la santé des athlètes doit passer avant », argue la championne, selon qui « les organisateurs doivent accepter que, peut-être, il sera malheureusement impossible de réaliser les épreuves là où ils le veulent [...] C’est lié à un problème d’infrastructures : la Seine n’est pas faite pour nager ».

Les prélèvements reprendront en juin

A moins de cinq mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris (26 juillet - 11 août), la question de la qualité de l’eau de la Seine lors des JO de Paris se pose toujours. Les prélèvements pour vérifier la qualité de l’eau vont reprendre en juin, dans des conditions météorologiques plus proches de celles des Jeux, alors que le fleuve est actuellement en phase de crue. « Tout cela est bien encadré […] Ca avance, on va être prêt », précise-t-elle.

Ce sera le Cojo (comité d’organisation des JO) qui décidera de la tenue des épreuves, en fonction de certains seuils. A l’heure actuelle, aucun « plan B » n’est prévu, mis à part d’éventuellement reporter les épreuves en cas d’orage le Jour J.

La Seine doit également accueillir les épreuves de triathlon, et sa baignabilité, ainsi que celle de son affluent la Marne, est censée être l’un des grands héritages des Jeux olympiques et paralympiques. Les analyses réalisées de 2015 à 2023, transmises à l’AFP par la mairie de Paris, montrent de fortes variations l’été dernier, avec plusieurs pics de concentration de deux bactéries indicatrices de contamination fécale.

Aucun des 14 points de prélèvement parisiens de l’eau n’a atteint un niveau de qualité suffisant au regard des directives européennes en 2023, globalement de juin à septembre. Interrogée sur son état d’esprit à l’idée de devoir concourir avec un doute sur la qualité de l’eau, Ana Marcela Cunha évoque « un avant et un après ».

Macron a promis de s’y baigner

« Le jour de la compétition, il n’y a pas grand-chose à faire (...). Mais, après, une fois sorti de l’eau, on peut tomber malade quinze jours plus tard. Au moment de la compétition, on n’y pense pas, on s’inquiète après », dit la championne brésilienne, en exhortant plus largement à une prise de conscience environnementale.

« Tout est lié à la façon dont on traite la nature » et « tout le monde doit jouer son rôle », dit la jeune trentenaire en citant la pollution plastique des mers, même si, pour en revenir aux Jeux de Paris, c’est aussi « lié à un problème d’infrastructures : la Seine n’est pas faite pour nager », selon elle.

Lors de sa visite du village olympique, le président de la République Emmanuel Macron a assuré qu’il se baignerait dans la Seine avant les JO. « Et comment ouais ! Il y a eu des engagements de pris, a-t-il répondu, avec un sourire en coin. Moi oui, j’irai. Mais je ne vais pas vous donner la date, vous risqueriez d’être là. » Une promesse qui rejoint celle d’Anne Hidalgo en janvier, qui avait assuré : « nous nous baignerons dans la Seine ».

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