Suite à la publication d’un nouveau décret mettant maladroitement à mal la récupération d’eau de pluie en France, le Réseau national PERPERUNA® lance une opération de communication et de contestation baptisée : « Touchez pas à notre eau de pluie » !
Ce 30 août 2023 a été publié au Journal Officiel le texte suivant :
Décret n° 2023-835 du 29 août 2023 relatif aux usages et aux conditions d’utilisation des eaux de pluie et des eaux usées traitées
A lire sur Légifrance (et nulle part ailleurs !) : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000048007367
Ce décret, qui fait partie d’une série de trois nouveaux textes attendus cette fin d’année, crée une nouvelle section 8 au chapitre Ier du titre Ier du livre II de la partie réglementaire du code de l’environnement, et mérite largement une mise au point pour clarifier certaines choses et la portée de son contenu !
Explications :
https://perperuna.org/operation-nationale-touchez-pas-a-notre-eau-de-pluie/
Le polo au crocodile va-t-elle ouvrir un méga-golf "ferme aux crocodiles" en Montagne Noire, dans l’Aude, qui alimente le Canal du Midi ?
Catherine LacosHéL, l’héritière de la marque de luxe Lacoste veut construire un nouveau complexe de golf géant, une activité très gourmande en eau, dans l’une des zones les plus touchées par la sécheresse.
C’est en Occitanie, une région qui n’a jamais autant manqué d’eau, que l’héritière Lacoste, veut construire un parcours de 18 trous entouré d’un complexe de luxe comptant 70 villas, 50 maisons, 165 appartements, un hôtel quatre étoiles et même un héliport !
Si ce projet aboutit, en plus du gaspillage d’eau énorme qu’il représente, 150 hectares de terres agricoles seront perdus, la zone sera bourrée de pesticides et la bétonisation des sols sera terrible pour la faune et la flore.
Heureusement, les locaux, au travers de l’association Montagne Noire Avenir, se mobilisent pour empêcher cette aberration écologique. Le soutien de notre communauté, à travers le monde, peut faire pencher la balance en leur faveur :
dites à Catherine Lacoste d’abandonner son terrible projet de golf géant !
Pour que son projet aboutisse, l’héritière Lacoste ne recule devant rien.
En 2018, elle a fait expulser un éleveur de vaches laitières et sa famille pour faire de la place au projet de golf.
Elle a aussi un accord secret avec l’ancien maire qui prévoit des pénalités financières monstre en cas d’annulation du projet. Un véritable désastre pour un village qui compte moins de 500 habitants.
Il faut se rendre compte de la quantité d’eau gargantuesque que peut consommer un parcours de golf pour comprendre l’absurdité de ce projet.
Dans le sud de la France, un golf de 18 trous peut consommer jusqu’à 200 000 mètres cubes d’eau par an. En comparaison, un Français moyen devrait vivre plus de 3500 ans pour consommer autant d’eau.
Alors que l’eau se raréfie, on peut dire qu’on ne manque pas de parcours de golf. On compte déjà trois golfs rien que dans le département de l’Aude dans lequel le projet est prévu !
Et la sécheresse n’est pas l’unique problème. La bétonisation des sols augmentera les risques d’inondation, causées par de terribles orages aussi courts que destructeurs. En 2018, des coulées de boue meurtrières avaient fait une quinzaine de morts.
Noter que Fne ocmed et l’association locale (avec un avocat du RJ) ont attaqué le PLU qui doit permettre la réalisation du golf.
Mon petit doigt me dit que l’héritière Lacoste est pas prête de voir son golf.
Plus d’informations :
En pleine sécheresse, un projet de golf et de résidences de luxe embarrasse l’Occitanie. Basta !, 22 septembre 2022.
Sécheresse : manque de pluie record dans l’Aude en 2023, il est tombé 30% d’eau de moins qu’une année normale, France 3. 1 août 2023.
7 projets d’ultra-riches qui dévorent la planète
Mr Mondialisation. 17 août 2023.
Dans l’Aude à sec, quinze ans de bataille autour du projet de golf pas vraiment green de l’héritière Lacoste, Libération. 2 mai 2023.
Villas, hôtel, héliport… Le projet de golf de l’héritière de la marque Lacoste crée la polémique, Ouest-France. 10 juillet 2023.
La Martinique fait face à une épidémie de dengue. Plus de 700 cas ont été enregistrés en une semaine, et trois personnes sont décédées. Des cas ont aussi été repérés en métropole à Chatillon.
La dengue est bien présente en Martinique. L’île des Caraïbes fait face à une épidémie de plus en plus importante.
En une semaine, entre le lundi 28 août et le dimanche 3 septembre 2023, 770 cas ont été détectés et 3 personnes sont mortes, comme l’indique Martinique Première. Sur ces centaines de cas, il y a eu 24 passages aux urgences, 9 hospitalisations et 6 cas graves, dont les trois décès.
Depuis le début de l’année, l’agence nationale de santé publique a recensé 4 970 consultations en médecine de ville pour des cas de dengue.
Afin de stopper le plus rapidement possible cette épidémie, Santé Publique France donne quelques conseils. Il faut éliminer les eaux stagnantes, changer l’eau des vases deux fois par semaine, couvrir les fûts et réserves d’eau avec une toile moustiquaire, nettoyer les gouttières régulièrement et d’éliminer les objets susceptibles d’accumuler des eaux pluviales dans et autour de la maison. En plus, il est conseillé de porter des vêtements longs et d’utiliser des répulsifs pour se protéger des piqûres.
En plus d’une forte présence en Martinique, les cas de dengue augmentent également en métropole. En 2022, 67 départements étaient concernés.
Après deux cas de dengue, une opération de démoustication menée dans les rues de Châtillon
Menée dans la ZAC de l’Aérospatiale, l’opération préventive visait à éradiquer le moustique Aedes albopictus, dit « moustique-tigre », après le signalement de deux cas de dengue chez des voyageurs revenant des Antilles.
Malgré ses airs de films de science-fiction, elle est presque passée inaperçue. Une opération de démoustication a été menée dans la nuit de vendredi à samedi 9 septembre, dans quelques rues du quartier de l’Aérospatiale, à Châtillon (Hauts-de-Seine). Une opération réclamée par la ville et décidée par l’agence régionale de santé (ARS) après le signalement, dans le secteur, de deux cas de dengue chez deux habitants revenant des Antilles.
Menée en 23h30 et 2h30 du matin, l’opération visait à éradiquer le moustique Aedes albopictus, autrement appelé « moustique-tigre ». Un insecte de plus en plus répandu en Île-de-France connu pour être justement un vecteur des virus comme le chikungunya, Zika ou la dengue.
Parmi les axes concernés : une partie de l’avenue de la paix, de la rue Voltaire, de la rue Béranger et du boulevard Félix-Faure, soit une zone de 150 m autour du domicile des malades. « Cette démoustication a eu lieu dans une zone très précise, explique-t-on à la ville de Châtillon. Les rues concernées ont été interdites à la circulation le temps de l’intervention.
Ce que confirme José, un habitant du quartier qui pensait voir débarquer des hommes en combinaisons, le visage protégé de lunettes et de masques à gaz. «
Comme à la télé quoi », s’amuse-t-il. « Mais la vérité, c’est que je n’ai rien vu de tout ça, poursuit-il avec presque une pointe de regret. Tout ce qu’il y avait à voir, c’était une voiture, un genre de gros pick-up qui roulait au pas. Et depuis la plateforme arrière, des techniciens balançaient une sorte de produit insecticide en direction des habitations avec une sorte de canon… »
Une scène qui a carrément échappé à la vigilance d’une riveraine de l’avenue de la Paix, incluse dans le périmètre de démoustication. « Je devais dormir, glisse-t-elle. Mais c’est bien de l’avoir fait. »
Pas vraiment parce que rode la peur de virus. La dengue, la mère de famille ne redoute pas vraiment de l’attraper. Non, si elle salue l’opération, c’est surtout que la jeune maman ne supporte plus d’endurer, chaque nuit, des raids de moustiques et les démangeaisons qui vont avec. « Les chevilles, les bras, tout y passe, gronde-t-elle. On se fait dévorer. Et tous les soirs. On a vraiment le sentiment qu’il y en a plus d’année en année. C’est simple, j’ai l’impression d’en avoir jamais vu autant. »
Sources :
Lire aussi :
L’épidémie de dengue progresse en Guadeloupe et en Martinique
Le Point, 11 septembre 2023.
France antilles.
Dans le dossier bassines qui irrigue décidément l’actualité, avec le procès foutraque de Sainte-Soline, tellement mal fichu que le tribunal de Poitiers a du le reporter au 28 novembre, voici un nouvel épisode haut en couleurs.
Nature environnement 17 avait saisi la justice administrative aux fins d’obtenir communication du chiffrage des prélèvements effectués par les irrigants.
Déboutée en première instance l’association vient de gagner devant le Conseil d’état, qui condamne donc ledit état à fournir ces chiffres, avec une astreinte de 50 euros par jour de retard.
Comme lesdits services de l’état, aussi complices forcés, (sous le poids de leurs hiérarchies vendues au grand capital pruductiviste) que délabrés, sont dans l’incapacité de s’exécuter, voilà de nouveaux arguments pour la défense des inculpés de Sainte-Soline, le 28 novembre prochain…
(…)
« Vu la procédure suivante :
L’association Nature Environnement 17 a demandé au tribunal administratif de Bordeaux d’annuler le refus implicite né du silence gardé par la préfète de la région Nouvelle-Aquitaine sur sa demande de communication d’informations relatives à l’environnement et de lui enjoindre de lui communiquer ces informations dans un délai de quinze jours à compter de la réception du jugement, sous astreinte de 50 euros par jour de retard.
Par un jugement n° 2102329 du 1er décembre 2022, le tribunal administratif de Bordeaux a annulé la décision attaquée et a enjoint à l’Etat de procéder à la communication, dans un délai de deux mois à compter de la notification du jugement, des documents manquants prévus au c) du 4° de l’article R. 211-112 du code de l’environnement, établis pour les bassins gérés par les organismes uniques de gestion collective EPMP, Cogest’eau, Dordogne et Saintonge, tenant lieu de comparatifs pour chaque irrigant entre les besoins de prélèvements exprimés, le volume alloué et le volume prélevé à chaque point de prélèvement pour les années 2016 à 2019.
1° Sous le n° 473631, par un pourvoi enregistré le 26 avril 2023 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires demande au Conseil d’Etat :
1°) d’annuler ce jugement ;
2°) réglant l’affaire au fond, de constater le non-lieu à statuer à l’égard des documents déjà communiqués et de rejeter le surplus des conclusions de la requête de l’association Nature Environnement 17.
2° Sous le n° 475066, par une requête enregistrée le 13 juin 2023 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires demande au Conseil d’Etat d’ordonner le sursis à exécution du jugement dont il demande l’annulation sous le n° 473631.
(…)
Lire l’arrêt du CE :
Céramique poreuse, marc de café, coques de noix de coco… Inquiets de la raréfaction de l’eau potable et des pollutions aux pesticides, des adolescents martiniquais se servent de matières naturelles et locales pour filtrer l’eau de toutes leurs impuretés. Leur projet, baptisé Madin’O, a déjà remporté plusieurs prix et suscite de grosses attentes dans la population antillaise.
« Parmi les régions les plus impactées par la crise de l’eau, les Antilles. En Martinique, la sécheresse tarit les ruisseaux qui déboulent de la montagne Pelée. Plus grave, la plupart des eaux de source demeurent contaminées par des résidus d’engrais et de pesticides, à l’image du chlordécone. Les réseaux de canalisation manquent d’entretien et les coupures d’eau se multiplient jusque dans les cuisines.
Voilà pourquoi 17 élèves du collège Rose Saint-Just de La Trinité ont décidé de se lancer un défi visant à permettre à la population de bénéficier d’une eau pure en toutes circonstances.
Encadrés par Paul Cordeboeuf, professeur de Sciences Industrielles de l’Ingénieur, ils se servent de la fédération d’associations Entreprendre pour Apprendre afin d’imaginer une solution. "Nous partions d’une page blanche. Un brainstorming nous a permis d’évaluer nos manques en Martinique, nos besoins et ce que nous pourrions adapter. Des élèves nous ont fait part de leurs inquiétudes sur la potabilité de l’eau, des interdictions de boire au robinet ou de ramasser certains légumes faits par leurs parents", se souvient le professeur.
Le groupe se donne pour objectif de trouver un moyen d’éliminer la majorité des polluants de l’eau en fabriquant un outil avec des matières locales et naturelles, capable de fonctionner en toute situation, même sans électricité.
Le groupe crée une minientreprise et distribue à chacun un poste bien précis en fonction de ses compétences : responsable communication, designer, comptable, technicien, etc.
Les jeunes inventeurs choisissent de s’inspirer du processus d’infiltration naturel de l’eau. Ils superposent deux récipients : en haut, le pot en céramique poreuse récupère les impuretés, en bas le réceptacle récolte l’eau filtrée.
"Lors de la fabrication, l’argile est mélangée à de la sciure de bois ou de marc de café qui brûle pendant la combustion et creuse de minuscules trous dans la céramique", décrit Paul Cordeboeuf.
"Nous badigeonnons ce pot d’argent colloïdal, fabriqué avec une électrolyse. Ce vieux médicament tue les bactéries qui restent accrochées aux ions collés au pot. Nous déposons également une couche épaisse de charbon actif, à base de coques de noix de coco, pour adsorber les molécules (le chlore, le mercure et autres métaux lourds par exemple)."
Atout non négligeable, l’eau conserve tous ces sels minéraux après la filtration. Au-delà du modèle "O’riginel" en céramique de 10 litres, le professeur précise que le groupe a mis au point deux autres modèles disposant du même processus de filtration : le "bri’O" en inox dispose d’un réservoir de 15 litres tandis que le "zO’diack" en plastique recyclé présente un réservoir de 20 litres et se destine aux situations d’urgence. "Une heure suffit à faire transiter l’eau", ajoute le professeur martiniquais, rappelant que les jarres, très utilisées depuis l’antiquité, conservent et rafraichissent.
"Nous avons fait le test, en versant une eau à 30°C dans le récipient en céramique, sa température perd 3°C en une heure."
Ces matériaux écologiques, abordables et facilement remplaçables, rendent cet objet économique et accessible à tous. Les collégiens parviennent encore à limiter leurs coûts grâce à une flopée de partenaires. "Nous récupérons la terre cuite dans une usine qui fabrique des briques, le marc de café chez un torréfacteur, des sceaux en plastiques alimentaires auprès d’usines de jus et confitures, etc.", énumère leur encadrant.
En juin dernier, les élèves ont remporté deux prix du concours Science Factor : le prix Collèges, décerné aux élèves de la 6ᵉ à la 3ᵉ, et le prix CARE, récompensant les innovations au service de la santé et du bien-être. Les modèles ne sont pas encore commercialisés, mais la petite entreprise, devenue association, suscite un engouement sans précédent.
"Nous avons des centaines, voire des milliers, de précommandes. Mais il nous faut encore environ deux ans, le temps d’obtenir tous les certificats pour être sûr de ce qu’on fabrique", reconnaît Paul Corteboeuf. La Banque Publique d’Investissement (Bpifrance) et la collectivité territoriale de Martinique soutiennent financièrement le projet, cette dernière s’engageant notamment à aider l’association à déposer son brevet.
Une aventure extraordinaire pour les élèves. La mini-entreprise leur permet de gagner en confiance et en maturité. "Nous travaillons des choses que le système scolaire ne nous permet pas. Les universités et le monde du travail apprécient", garantit le professeur, qui ne tarit pas d’éloges sur l’utilité du projet. "Les élèves ont conscience de pouvoir sauver des vies grâce à Madin’O. C’est beaucoup de fierté et d’émotion de les accompagner."
Sources :
Depuis que l’imposture a éclaté au grand jour l’impéritie des communicants rameutés à grand son de trompe donne chaque jour ou presque matière à se réjouir.
D’abord on a eu la vanne, à moins que ce ne soit le clapet, qui serait mystérieusement tombé en panne.
Vanne de quoi, située où, personne ne se pose la question et les medias d’avaler tout cru cette nouvelle colossale menterie de nos suspects habituels, ça doit être la force de l’habitude…
Ce que ce journal, et aucun autre media, n’a raconté, c’est qu’avant de se résigner à suspendre les baignades d’essai, pour la seconde fois en un un mois, les autorités sportives ont tenté de convaincre les athlètes d’avaler des tonnes de chlore avant de plonger... Les dits athlètes les ont bien évidemment envoyer se faire foutre.
Ca promet...
Le bobo ce n’est pourtant pas le lecteur de base du Parisien qui, faussement naïf, fait semblant de s’interroger : « Paris : la baignade, grande absente de l’été au canal Saint-Martin »
Après c’est le “nouveau” 94, bref la droite qui a fini par faire tomber le dernier grand bastion du PCF, qui annonce benoitement qu’il va commencer à investir 48 millions d’euros pour… “pouvoir se baigner dans la Seine”. Ca fait jamais dix ans qu’on en parle, nous voilà sauvés…
« Val-de-Marne : un chantier « complexe » pour en finir avec le mélange des eaux pluviales et des eaux usées
Et la série noire n’en finit décidément pas : « Sur la Seine, l’accident de péniche interroge »
Mais le coup de bambou, ce sont de talentueux youtubeurs anglo-saxons qui assènent le coup de grâce. A regarder absolument !
Et pour conclure en beauté (provisoirement) une certaine Madame Clerc, genre la doyenne des journalistes françaises, nous révèle :
« Le plan secret d’Hidalgo pour se faire réélire »
« La maire de Paris parie sur les Jeux olympiques pour faire oublier les travaux dans Paris et la hausse de la taxe foncière. »
Christine Clerc, Le Point, 3 septembre 2023
A suivre…
Lire aussi :
Baignades en Seine et JO 2024 : chronique d’un désastre annoncé
Plusieurs semaines de pluies en région parisienne en juillet 2023, à un an des JO de 2024, ont fait éclater au grand jour l’imposture portée depuis dix ans à bout de bras par tous les pouvoirs publics concernés, de la mairie de Paris jusqu’à l’Elysée. Par temps de pluie, et même par temps sec, la pollution de la Seine, et les risques sanitaires y afférent, grave menace pour la santé publique, ne permet pas de s’y baigner, comme l’avait décidé un arrêté préfectoral de 1923, toujours en vigueur. Mais les dérives du sport-business et l’aveuglement volontaire de politiques en quête d’une popularité factice ont ouvert la voie à un mensonge collectif auquel se sont ralliés toutes celles et ceux qui entendaient en tirer profit. Récit.
Lire la suite :
https://blog.mondediplo.net/baignades-en-seine-et-jo-2024-quand-la-fable
Les opposants aux bassines dénoncent une insupportable provocation de l’État et de la Coop de l’eau, qui impose de nouvelles mobilisations anti-bassines.
Communiqué :
"Un point presse sera organisé le vendredi 1er septembre à 11h devant les grilles du chantier de méga-bassine de Priaires (79)
Ce lundi 28 août, des militant.e.s du Collectif Bassines Non Merci se sont rendu.e.s sur le terrain prévu pour la nouvelle méga-bassines de Priaires (79).
Leur constat : plusieurs engins de chantier sont arrivés sur place et ont commencé à creuser à la hâte. Après le convoi de l’eau, à une semaine du rassemblement national du 8 septembre pour le procès des portes-paroles du mouvement anti-bassines, ce nouveau passage en force est une insulte faite à la possibilité d’un retour au dialogue sur le dossier bassines et sur la question d’un réel partage de l’eau sur nos territoires, entre agriculteurs et pas au seul profit d’une petite minorité d’entre eux, et entre tous/tes les usager.es.
Des représentant.es de Bassines Non Merci et d’autres organisations engagées dans le mouvement anti-bassines reviendront ce vendredi à 11h tenir un point presse devant les grilles du chantier. Ils y exposerons ses conséquences sur les nappes phréatiques et cours d’eau voisins en premier lieu le Mignon, et détailleront la nécessité de mettre en oeuvre nous même par de nouvelles mobilisations massives, le moratoire que le gouvernement se refuse à prononcer.
Déjà, vendredi 25 août, nous avions appris la pose des grilles annonciatrices de ce nouveau chantier, alors même qu’une délégation composée de membres de Bassines Non Merci, de la Confédération Paysanne et de participant.e.s au Convoi de l’eau était en rendez-vous avec la nouvelle préfète de bassin, Sophie Brocas, dans les locaux de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (AELB) à Orléans. La délégation venait lui rappeler la condition sine qua non à toute reprise de dialogue : un moratoire sur les chantiers en cours et à venir, et sur les financements publics accordés à la construction des méga-bassines.
Le même jour, le président du Comité de Bassin, Thierry Burlot, soulignait que le début des travaux à Priaires serait vécu comme une camouflet par le Comité.
Pourtant, le chantier a bel et bien démarré. Une véritable provocation de la part de l’État contre les défenseur.euse.s de l’environnement et de l’agriculture paysanne.
Le refus obtus du dialogue et le mépris de la préfète Brocas pour les délégué.e.s du Convoi témoignent de l’absence complète de considération de l’État pour les revendications citoyennes.
C’est donc à l’issue d’un été caniculaire, cataclysmique dans de nombreuses régions du monde, que la SA Coopérative de l’Eau choisit de lancer un nouveau chantier.
Le caractère nocif des méga-bassines est pourtant connu et reconnu au plan scientifique : il s’agit d’une caricature de maladaptation au changement climatique.
Au-delà, ces structures d’accaparement de l’eau ont un rôle qui est bien connu : maintenir les rendements des maïsiculteurs et céréaliers qui en bénéficient et contribuent par leur mode de production à l’assèchement des terres et à la dégradation de la biodiversité, au détriment de l’agriculture paysanne.
Ce modèle dépassé, consistant à soutenir les exportations de l’agriculture industrielle, est une véritable fuite en avant dans le contexte de changement climatique.
Il faut au contraire repenser un véritable partage de l’eau entre agriculteurs, pour qu’elle ne soit pas accaparée par une minorité mais profite à tout/es et permette un changement de modèle agricole.
Au-delà de l’aberration agricole, sociale et environnementale, les méga-bassines sont aussi un gaspillage d’argent public pointé par la Cour des Comptes.
Ainsi, la Cour assure, dans un rapport du 17 juillet 2023, que « Les réserves de substitution s’avèrent inutiles en cas de sécheresse hivernale ou pluriannuelle » et elle indique, à juste titre, que « le raccordement aux réserves n’est pas conditionné a priori à des pratiques plus économes en eau et plus vertueuses pour la qualité de l’eau » redoutant que « la modification nécessaire de certaines pratiques agricoles » ne soit retardée par le raccordement aux méga-bassines.
Le moratoire que nous réclamons est la seule solution pour sortir de la crise de manière apaisée.
Nous ne pouvons pas discuter sérieusement sur une éventuelle remise à plat du dossier Bassines pendant que des chantiers démarrent ou continuent devant nos yeux. Le proposer est indécent.
Bassines Non Merci, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la terre ont posé le moratoire sur les chantiers et les financements en cours comme l’acte nécessaire du retour au dialogue.
Comme cela a été acté ce vendredi devant l’agence de l’eau, après le refus de la préfète de suspendre réellement le chantier de Priaires, nous devrons mettre en oeuvre le moratoire sur le terrain nous-même et avec l’ensemble de celles et ceux qui défendent l’eau."
Interpellé par une parlementaire, le MTES traine des pieds pour répondre avant de l’envoyer bouler, c’est déjà loin Serre-Ponçon…
La question de Mme Christine Herzog (Moselle - UC-R), Publiée dans le JO Sénat du 06/07/2023 - page 4179 :
« Mme Christine Herzog rappelle à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires les termes de sa question n°06208 posée le 06/04/2023 sous le titre : " Inégalités de moyens des petites communes face au traitement des fuites d’eau et subventions aux réseaux d’eau ", qui n’a pas obtenu de réponse à ce jour. Elle s’étonne tout particulièrement de ce retard important et elle souhaiterait qu’il lui indique les raisons d’une telle carence. »
Adresse du document : https://www.senat.fr/questions/base/2023/qSEQ230707727.html
La réponse du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, publiée dans le JO Sénat du 10/08/2023 - page 4943 :
« Les fuites qui résultent souvent d’un défaut de connaissance du réseau et d’une insuffisance d’entretien patrimonial doivent en premier lieu être réduites dans le cadre du programme de renouvellement des services publics d’eau potable financé par le prix de l’eau qui doit couvrir l’amortissement des infrastructures d’alimentation en eau potable.
Autrement dit augmentez la facture…
Des prêts de la Banque des territoires dits Aquaprêts, majorés et bonifiés dans le cadre du Plan eau présenté par le Président de la République le 30 mars 2023, doivent permettre de lisser cet effort de remise à niveau dans le temps.
Endettez-vous…
Les regroupements en syndicats ou intercommunaux sont également essentiels pour mutualiser ces efforts.
La loi Notre, vous dis-je…
En dernier ressort, le Plan eau prévoit la mobilisation de 180 millions d’euros additionnels d’aides des agences de l’eau pour faire jouer la solidarité de bassin au profit des collectivités structurellement fragiles pour lesquelles le prix de l’eau et la mutualisation ne suffiront pas à la mise en oeuvre des investissements nécessaires.
On déshabille Pierre pour habiller Paul, avec les redevances des usagers…
Elle concerne notamment les 2 000 communes fragiles face au risque de rupture et 170 points noirs identifiés possédant un taux de fuite supérieur à 50%.
Ca servait à quoi le SISPEA ?
Ces aides des agences de l’eau seront conditionnées à une amélioration durable de la gestion de leur patrimoine.
Encore heureux…
Dans le cadre des 12èmes programmes d’intervention des agences de l’eau 2025-2030, la solidarité urbain - rural sera donc bien réaffirmée, sans toutefois que la densité linéaire d’abonnés s’impose aux conseils d’administration des agences de l’eau qui auront toutes latitudes pour définir leurs critères d’intervention.
Les copains d’abord
A ce titre, il peut être souligné que si la densité linéaire d’abonnés est en effet moins importante en milieu rural qu’en milieu urbain, l’évolution de ce facteur dépend également de choix locaux d’urbanisme.
Arrêtez de délivrer des permis de construire à tire-larigot…
Par ailleurs, comme le révèlent les observatoires des coûts, mis en oeuvre par les agences de l’eau dans le cadre de la circulaire DCE 2007/18 du 16 janvier 2007, la densité linéaire est pour partie compensée par un coût au mètre linéaire des opérations de l’ordre d’1,3 fois plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural.
Arrêtez de nous faire braire avec vos petites communes ! Compris Mme Castex et l’AMF ?
Au second jour de son périple, le convoi dans l’eau va faire face face aux projets de bassines de la Vienne et à l’accaparement des terres
COMMUNIQUE : "Malgré les pressions préfectorales, le convoi de l’eau est parti le 18 août sur les chapeaux de roue avec déjà 700 vélos et une vingtaine de tracteurs, traversant une série de bourg et villages avec des habitant.es rassemblé.es pour l’applaudir sur le bord des routes.
La première journée a été marquée par la construction d’un cairn en mémoire des batailles de Sainte-soline et en hommage aux blessé.es, et par un accueil sur la commune Jazeneuil.
La journée de demain le verra aller plus avant dans la Vienne, jusqu’à Migné-Auxances à côté de Poitiers et traverser en pleine montée de canicule, une plaine déjà gravement désertifée par l’agro-industrie et dont les ressources en eau sont menacées par 30 projets de bassines. Le convoi croisera sur son passage des paysages d’open fields théâtre de l’accaparement de plus de 2100 hectares par des montages sociétaires et jalonné de méthaniseurs emblématiques des dérives actuelles du modèle productiviste.
Des portes-paroles de Bassines Non Merci, des Soulèvements de la Terre, et de la Confédération Paysanne tiendront un point presse à 13h à la pause de midi du convoi dans le parc de Gorande à Vouillé (86). Un autre point presse se fera en présence des collectifs locaux sur le point de bivouac du soir à Migné-Auxances où se tiendra un débat sur l’accaparement des terres et et un bal avec le groupe transbal-express.
Nous restons plus que jamais en route vers un moratoire sur l’ensemble des projets de bassines !"
Convoi de l’eau - Jour 2
A 3200 tartines, 700 personnes, presque autant de vélo et 20 tracteurs, entre le réveil collectif et le départ effectif il faut bien compter 2 heures. Comme chaque jour une partie motorisée du convoi part de son côté pour remonter le camps du soir et l’essentiel - une cantine, des sanitaires, un scène et un bar avec le groupe d’accueil local.
De la traversée du convoi...
Au rythme des cyclistes, le territoire prend le temps de se dévoiler, strates par strates. Première partie de journée vallonée, ombragée et mouillée. Le convoi divisé en 4 pelotons occupe 3 kilomètres de route. Des habitant.es sont de nouveau au bord des routes à applaudir ou à crier le poing levé "no bassaran" en assistant au passage du convoi. Quand on le remonte d’un bout à l’autre pour se figurer l’ampleur du phénomène, on dépasse successivement plusieurs dj’s offrant chacun.e leur meilleure playlist, une plate-forme de toilettes sèches, des équipes médics et un atelier de réparation de vélo, une roulotte repos-bibliothèque, une zbeulinette de redistribution récup bio pêches-abricots, un tournage de météo-bassines, plusieurs outardes, des tonnes à eau, des unités volantes de gestions de la circulation à chaque croisements et plusieurs centaines de conversation fluctuantes... Parce qu’au rythme où on va on a plutôt le temps de se rencontrer. On avait toujours rêvé que le tour de france ce soit nous - en roues libres - plutôt que des athlètes sponsorisé·es, et que la caravane du tour soit une armada de tracteurs en mode boum et paillettes avec des remorques pleine de cookies et de glaces maison plutôt qu’un défilé de multinationales. Ça c’est fait !
Même s’il reste toujours quelque rabat-joies ici et là. En l’occurence à midi, premier désaccord entre le convoi et la gendarmerie sur l’itinéraire de passage à l’entrée de Vouillé. Le maire a produit un arrêté nous interdisant de traverser le bourg et d’aller à l’endroit ombragé de pique nique planifié. Nous refusons l’offre du terrain de foot en plein soleil, merci.
S’ensuit une première confirmation de la capacité du convoi à remporter l’épreuve de force et à noyer le (modeste) dispositif adverse dans un flot de vélos, un encerclement de chants, de slogans, de power disco, de sirènes de mégaphones, et de rugissements de tracteurs.
"A taaaable !"
Premiers wraps frais livrés par l’incroyable intercantine de luttes, qui est déjà en train de préparer le repas du soir au bivouac. Le café s’étend en siestes éparpillées et concert sur le pouce de Ze Verveine Underground un groupe féminin de reprise féminine de 4 garçons de Liverpool..
à la traversée du désert...
Il fallait bien ça pour endurer psychologiquement la deuxième mi-temps et la traversée du désert agro-industriel. Pas une haie, pas une zone d’ombre, des champs de maïs pour nourri des bêtes hors-sol, une rampe d’irrigation de plusieurs centaines de mètres, des méthaniseurs, gardés par des gendarmes luisants, qui dévorent des récoltes qui ne sont même plus destinées à l’alimentation.
Et au beau milieu de ces open fields un cas emblématique d’accaparement de plus de 2100 hectares par un méga-montage sociétaire. La safer, censé favoriser l’installation plutôt n’a pas été capable d’empêcher sa vente d’un bloc et de le subdiviser pour permettre des installations paysannes.Le gros lot est parti l’an dernier à une autre pieuvre agro-capitaliste qui possède déjà 1500ha à 300km de là.
Début juin, un forage d’eau a dû être arrêté dans un commune voisine et des palettes de bouteilles d’eau déposées dans les mairies. Le seuil sanitaire y était dépassé pour la présence d’un fongicide interdit depuis 2020 et pourtant présent dans 1/3 de l’eau potable du pays. Malgré la dégradation de la ressource en eau - confirmé par une étude Hydrologie Milieux Usages Climats (HMUC), 30 méba-bassines sont actuellement en projet dans le département et visent un financement par l’agence de l’eau Loire Bretagne à qui nous comptons bien demander ce qu’elle entend arbitrer à ce sujet lors du rassemblement devant son bâtiment à Orléans ce vendredi.
le bonheur est dans le pré
Ce soir même le lieu qui nous accueille s’appele le pré sec. Mais il se révèle charmant : en l’occurence un espace public, parcouru d’un cours d’eau, de grands arbres et un ilôt sauvegardé que la Mairie de Migné-Auxances a bien voulu nous réserver malgré d’absurdes pressions préfectorales. Nous sommes à deux pas de poitiers, la haie d’honneur à l’arrivée est plus nourrie encore qu’hier et se prolonge en méga-baignade dans l’Auxances. Chaque soir sous nos yeux ébahis, un site de festival éphèmère, illustrant la force matérielle dont s’est doté le mouvement et son ancrage territorial étendu.
Après les visions dystopiques de l’après-midi, vient le moment de déployer une table-ronde sur les manières de déjouer l’accaparement des terres avec les expériences cumulées de Terres de liens autour de la propriété collective en vue de favoriser l’installation paysanne, du travail fait par la conf’ au sein des institutions agricoles et en dehors, ou encore des stratégies d’occupation de terres ou de récoltes des fruits de l’accaparement que visent à développer les soulèvements de la terre. Mais pour l’heure, il faut aussi remuer la terre dans un grand bal internationaliste dont l’ardeur nous guidera en demain encore jusqu’à la ferme des 1200 taurillons à Coussay les Bois - Etape 3 du convoi. (à suivre)
Journée 3
Le Convoi de l’Eau est arrivé ce samedi 19/08 à Migné-Auxances, après une étape de 44km. Cette longue traversée du désert était égayée par un cortège toujours aussi coloré, festif et déterminé. Vous pouvez retrouver un récit complet de cette journée ici. et télécharger des photos de cette deuxième journée ici.
La journée de demain, dimanche 20/06 aura pour objectif l’arrivée à Coussay-Les-Bois pour retrouver le collectif ASPECT (Association de Sauvegarde et Protection de l’Environnement) bien connu dans la région pour son rôle de veille sur la ressource en eau et son opposition à l’implantation de la ferme-usine des 1200 taurillons. ASPECT se bat sans relâche aux côtés de la mairie depuis 2014 contre ce projet dangereux pour la qualité de l’eau potable, l’élevage local et à la biodiversité.
Nous vous donnons RDV à 16h devant la ferme-usine des 1200 taurillons à Coussay-Les-Bois.
Journée 4 : demain à Tours contre la criminalisation des mouvements écologistes et pour la protection de la Loire.
un dossier photo de la journée d’hier à télécharger :
https://we.tl/t-s3MuZ8k3fU
Après une étape-rassemblement d’un millier de personnes pour protester contre le chantier de la ferme-usine de Coussay les bois hier après-midi, le convoi de l’eau dorénavant fort de 800 cyclistes poursuit sa route vers un moratoire sur les méga-bassines en direction de l’Agence de l’eau à Orléans vendredi, puis Paris.
Chaque soir des comités d’habitant.es locaux déploient des trésors d’énergie pour installer des campements d’un soir et permettre à la cantine itinérante de s’installer avant de recevoir le convoi par de longues haies d’honneur.
Un récit complet de l’étape 3 du convoi est à lire ici et ci-dessous : https://bassinesnonmerci.fr/index.php/2023/06/01/18-27-aout-le-convoi-de-leau-sainte-soline-orleans-paris/
Ce lundi soir nous serons accueilli par la coopérative paysanne de Belêtre à Dolus le Sec, ferme collective en agriculture paysanne biologique, marquant la volonté du convoi de mettre en avant les alternatives paysannes face à l’agro-industrielle avec des visites de la ferme et des débats.
Ce Mardi à midi, le convoi sera à Tours, ville dont la majorité municipale a pris position contre les bassines. Nous y tiendrons une conférence de presse à 13h00 en nous joignant à un rassemblement de soutien à des militants de Dernière Rénovation en procès ce même jour pour avoir repeint la préfecture en orange. Ce sera l’occasion de porter un message commun contre la répression des mouvements écologistes et d’appeler ensemble à se rassembler pour un autre procès le 8 septembre à Niort où 9 porte-parole d’organisation du mouvement anti-bassines seront mis en cause pour organisation de manifestations interdites à Sainte-Soline.
Le convoi marquera à 14h un nouvel arrêt sur l’île de la métairie pour un débat sur sur la protection de la Loire, avec des scientifiques, naturalistes, travailleurs.euses de la Loire avant de rejoindre à 18h Lussault sur Loire pour un concert et des dégustations de vin nature Locaux.
Convoi de l’eau - 23 août - à Mer pour dénoncer le développement d’entrepôts logistiques et toujours en marche vers Orléans
contacts presse sur le convoi :
Nicolas Fortin de la Confédération Paysanne au 06 85 65 75 92
Après un formidable accueil à Tours et un soutien massif aux inculpé.es de Dernière Rénovation en procès cet après-midi, le convoi de l’eau poursuit sa route le long de la Loire pour son grand rendez-vous à Orléans vendredi à 12h en vue d’obtenir un moratoire sur les méga-bassines à l’agence de l’eau.
Le convoi est ce soir en bivouac à Lussault sur Loire.
Ce mercredi il sera à Mer pour un rassemblement et intervention à 17h devant la zone industrielle des portes de Chambord rue Jean Mermoz afin de dénoncer l’accaparement des terres par la multiplication des entrepôts logistiques.
Il vous y donne rendez-vous pour une conférence de presse en présence des collectifs et associations en lutte dans la région. (contact presse local Noé +33684337769)
Jeudi matin à 7h, le convoi se rendra à un rassemblement et une action de prélèvement à Tavers devant la centrale de Saint-Laurent des eaux. Le collectif Loire Vienne Zero nucléaire y racontera l’histoire et l’impact de l’industrie nucléaire sur l’eau.
Un autre point presse aura lieu à cette occasion avant le départ vers Orléans. (contact presse local Catheriné Fumé 0643128523)
Convoi de l’eau jour 4 ;
Lundi matin, le convoi s’offre quelques heures de sommeil supplémentaires en décalant le départ à 10 heures, Il faut ménager le corps pour traverser les prochaines étapes avec la même énergie débordante. Le peloton est trop occupé à goûter toutes les différentes confitures proposées au petit-dej ou à poursuivre les débats sur l’agriculture paysanne qui ont émergé suite aux projections de la veille pour s’intéresser au buzz de "La guerre du Golf" que tente de déclarer un gouvernement dont la crédibilité est définitivement enterrée.
Les 800 cyclistes s’élancent de Coussay-les-Bois en direction de la première grosse côte du parcours, avant de redescendre en chantant à travers la forêt. La pause de midi autour d’un sandwich pesto-courgettes est l’occasion de points infos dispensées au mégaphone aux plus motivé-es. Deux formations se tiennent sur le parking du plan d’eau, une sur la garde-à-vue et l’autre sur l’exercice physique avec une série de conseils sur les bonnes postures à adopter pour se prémunir des douleurs à vélo et de celles causées par la police.
Au moment de repartir, le soleil est encore haut et la canicule difficile à affronter : les dernier.es à ne pas avoir de chapeaux s’en font prêter et la roulotte-balais accueille celleux qui n’ont pas l’énergie de pédaler sous cette chaleur. Sur le trajet, des tuyaux d’arrosage d’habitant.es s’ouvrent au passage du convoi pour le rafraîchir et témoigner du large soutien populaire au convoi de l’eau.
En parallèle, hier, le lobbyiste Jean-Baptiste Moreau, ancien député et toujours membre de La république en marche, s’est fendu d’un tweet méprisant à propos du convoi :
"Les "paysans" qui les accompagnent sont indignes de porter ce nom. Ce ne sont que des idéologues qui sont incapables d’appliquer ce qu’ils théorisent n’ayant qu’un poil dans la main et des exploitations qui ne survivent que par perfusions d’aides publiques en tout genre car non viables économiquement car ne produisant à peu près rien."
Notons tout d’abord que les paysan.nes "n’accompagnent" pas le convoi de l’eau, ils et elles en sont pleinement parties prenantes, en tracteur comme à vélo.
Par ailleurs, depuis l’instauration de la PAC, les aides publiques dont on parle financent massivement l’agro-industrie plutôt que les petites et moyennes exploitations paysannes.
Le convoi fait justement étape ce lundi soir dans une ferme, qui donne à voir de quoi ces "paysans incapables" sont capables.
Comme c’est désormais la coutume, des centaines de personnes accueillent les cyclistes à l’entrée de la Coopérative paysanne de Belêtre. À peine le temps de poser les vélos et d’installer les tentes, que des visites de la ferme sont proposées. A l’ombre des arbres, les cyclistes et celleux qui les ont rejoint sur cette étape écoutent les associé.e.s salarié.es raconter le quotidien d’une ferme biologique et paysanne en autogestion : les réunions et les plannings permettent de s’organiser pour libérer du temps à chacun.e, la machine fabriquée pour se débarrasser des doryphores, les membres de l’AMAP qui viennent cueillir le surplus de haricots verts... Cela fait bientôt dix ans que la ferme coopérative existe et elle salarie aujourd’hui 8 personnes sur 64 hectares pour produire des céréales, de la farine, du pain, des plantes aromatiques et médicinales et une cinquantaine de légumes différents distribués intégralement à l’AMAP sur place.
"Au début, on s’est regroupé.es pour ne pas s’épuiser seul.e, et c’est vrai qu’on s’épuisait un peu tou.te.s ensemble", raconte une paysanne. "Mais petit à petit on a diminué les heures et on arrive maintenant à se payer au SMIC horaire." La majorité des terres sont louées à la foncière Terre de liens, les salarié.es militent notamment à la Confédération paysanne, des machines ont été fabriquées grâce aux formations de l’Atelier Paysan, l’aménagement de mares est en réflexion avec l’association Paysans de nature... c’est tout un monde qui se donne à voir à travers l’exemple de la Coopérative paysanne de Belêtre.
Alors qu’une petite équipe reprend la préparation des sandwichs du lendemain au rythme des tubes révolutionnaires joués par La fanfare Invisible, une des coopératrices raconte comment elle est allée informer l’ensemble de habitant.e.s du territoire de l’arrivée et des revendications du convoi de l’eau. Demain, nous quitterons à regrets ce lieu si accueillant et inspirant pour atteindre la première grosse ville de notre périple : Tours.
Vous pouvez également retrouver un témoignage sensible d’Amandine, paysanne en lutte que nous avons interrogé dans le tracteur qu’elle conduit pour le convoi de l’eau !
https://convoideleau.nohost.me/yeswiki/?RecitDAmandinePaysanneEnLutte
Et évidemment, Soline Dégâts était sur place : https://youtu.be/M8tD1lGdvFU
Les récits quotidiens et toutes les infos sur le convoi sont à retrouver sur www.bassinesnonmerci.fr
NO BASSARAN
Arrivée du Convoi de l’eau à Orléans et premier RDV à 17h à l’agence de l’eau en vue d’un moratoire sur les bassines.
Le cortège du convoi de l’eau, parti il y une semaine de Sainte-Soline, fort de 800 cyclistes et tracteurs, désormais long de plusieurs kilomètres arrive aujourd’hui à Orléans (14h entrée dans la ville par les bords du Nord-Loire) pour son acme et deux journées visant à faire valoir son exigence de moratoire sur les chantiers de méga-bassines comme base d’un retour au dialogue.
Le convoi sera aujourd’hui à 17h devant l’agence de l’eau pour un premier Rendez-vous avec M.Thierry Burlot, président du comité de bassin Loire-Bretagne, qui s’est positionné comme médiateur dans ce dossier. Il a contribué à organiser en début d’année une première délégation dans les Deux-sèvres qui a abouti à une motion plaidant pour un apaisement dans le dossier des bassines et à un retour au dialogue avec l’ensemble des acteurs dont les opposants. Cette motion est pour nous incomplète en l’Etat puisqu’elle n’inclut pas le nécessaire moratoire immédiat sur les chantiers de bassines.
Le convoi de l’eau appelle à une grande manifestation populaire demain vendredi 12h sur les bords de Loire (rdv à préciser demain), puis à 15h devant l’agence de l’eau pour un un rendez-vous avec la nouvelle préfète de la région centre-Val de Loire et préfète coordonatrice du bassin Loire Bretagne, Sophie Brocas, nommée il y a tout juste une semaine.
Nos conditions pour un véritable retour au dialogue et le sens d’un moratoire :
Pour nous un « moratoire » signifie aucun démarrage de nouvel ouvrage, ni sur la zone couverte par l’AELB, ni sur le territoire national et le gel de tous les financements publics des projets, en particulier alloués par l’AELB :
– jusqu’à l’épuisement des recours administratifs engagés,
– jusqu’à l’établissement d’un nouveau diagnostic scientifique indépendant qui prenne en compte les effets du changement climatique
– la prise en compte des propositions constructives portées par les organisations paysannes et les associations environnementales pour un partage réel de l’eau et un appui à un modèle agricole qui la protége plutôt que de l’accaparer...
Nous appelons à être rejoint dès ce soir par les soutiens locaux sur ce campement établi sur l’avenue Bouffon juste devant l’agence.
Grand rassemblement ce vendredi à 12h sur les bords de la Loire au niveau du Pont Royal pour les rejoindre en manif à vélo.
Suite le 24 août
Ce jeudi 24 août à 17h, le Convoi de l’eau a décidé de dévier de son parcours pour aller rencontrer les salarié.es de l’agence de l’eau Loire Bretagne, située dans le quartier de la Source à Orléans, avant le rassemblement de demain.
Nous avons alors décidé d’installer un grand campement surprise devant l’agence avec tentes, tracteurs, cantines, et vélos pour marquer notre détermination à obtenir ici un moratoire immédiat sur les méga-bassines alors que de nouveaux chantiers menacent de démarrer dans les Deux-Sèvres.
Nous avons parcouru des centaines de kilomètres depuis Sainte-Soline à 800 cyclistes et 20 tracteurs pour arriver jusque là.
Partout sur son passage, le convoi a été accueilli et applaudi par des habitant.es, des élu.es des Deux-Sèvres, de la Vienne, de l’Indre-et-Loire, du Loire-et-Cher et du Cher, plus qu’inquièt.es pour la préservation des ressources en eau de leurs territoires.
Depuis plusieurs jours, des contacts ont été pris en vue d’un rendez-vous avec la nouvelle préfète et le conseil d’administration de l’agence de l’eau. M.Thierry Burlot, président du comité de bassin Loire-Bretagne, a accepté de nous y recevoir demain à 11h. La préfète a d’ores et déjà rendu public dans la presse locale qu’elle serait prête à nous y accueillir demain à 15h.
Depuis septembre 2021, BNM, la Confédération Paysanne et les Soulèvements de la Terre exigent la même chose : un moratoire sur les projets de méga-bassines. Contre le modèle bassines, nous luttons pour des formes d’usage et de partage qui empêchent l’accaparement de ce commun vital qu’est l’eau.
Si nous campons aujourd’hui c’est pour plusieurs raisons :
– Ce gouvernement n’a aucune culture du dialogue. Nous refusons de nous livrer à une mascarade de négociation-concertation. De la Convention climat aux rendez-vous avec l’intersyndicale sur la réforme des retraites, nous avons soupé de ces simulacres de démocratie. Nous ne sommes pas venu-e-s pour être poliment écouté-es et éconduit-es, mais pour être entendu-es.
– La préfète Brocas, tout fraîchement affectée au département du Loiret (suite à la mise en examen de la précédente préfète Engstrom) accepte de nous recevoir.
Mais « en même temps », le panneau de permis de construire est déposé à Priaires. Cela signifie un démarrage imminent d’un nouveau chantier de bassine. A Sainte Soline, les travaux de sécurisation sont annonciateurs de la plastification et de la pose de la bâche en vue du remplissage cet hiver.
Nous le redisons ici : la suspension immédiate de l’ensemble des travaux de méga-bassines a minima à l’échelle du bassin Loire Bretagne est la condition sine qua non à l’ouverture d’un dialogue.
– Nous savons que nombre de celles et ceux qui travaillent au sein de l’agence de l’eau, qu’iels soient membres du Conseil d’administration ou simples salarié-es, partagent nos convictions. Nous voulons les rencontrer et tisser avec elles et eux des alliances dans la perspective d’une véritable reprise en main de l’eau par les habitant-e-s et les paysan-n-e-s des bassins versants.
Pour nous un « moratoire » est un véritable processus de dialogue, cela signifie aucun démarrage de nouvel ouvrage, ni sur la zone couverte par l’AELB, ni sur le territoire national, et le gel de tous les financements publics des projets, en particulier alloués par l’AELB.
– jusqu’à l’épuisement des recours administratifs engagés,
– jusqu’à l’établissement d’un nouveau diagnostic scientifique indépendant qui prenne en compte les effets du changement climatique, ainsi qu’une prise en compte des études HMUC
– la prise en compte des propositions constructives portées par les organisations paysannes et les associations environnementales pour un partage réel de l’eau et un appui à un modèle agricole qui la protège plutôt que de l’accaparer.
Maintenir la pression.
C’est pour cela que nous avons établi un campement devant l’agence de l’eau. Nous l’annonçons d’ores et déjà : si nous ne sortons pas de ce rendez-vous avec l’annonce d’une suspension des travaux de bassines, nous prolongerons le campement et resterons sur place pour marquer notre détermination. Et quand nous lèverons le camp, ce sera avec la certitude de se retrouver de nouveau pour résister à l’avancée des travaux là où ils seront et de nouveaux rendez-vous massifs.
En mars dernier à Sainte-Soline, le gouvernement a démontré qu’il était prêt à tuer plutôt qu’à négocier. Aujourd’hui, c’est le dialogue de la dernière chance. Le gouvernement est face à une alternative simple : suspendre les travaux, ouvrir le dialogue et sortir de la crise, ou faire de nouveau le choix de l’autorité des armes.
No Bassaran !
Suite le 25 aout
Occupation en cours à Orléans et accueil samedi d’une délégation du convoi de l’eau à Paris pour un mégabassines tour dans la capitale
Alors que l’occupation complète du boulevard Buffon à Orléans devant l’agence de l’eau par des centaines de tentes, tracteurs, barnums, cantines, scène de concert se poursuit depuis hier après-midi dans l’attente d’un moratoire sur les projets de méga-bassines et d’un rendez-vous à ce sujet avec la préfète de région et de bassin, une délégation du convoi de l’eau convoi sera à Paris ce samedi 12h
Rendez-vous à 12H à Paris avec conférence de presse, prise de paroles, délégation internationale, performance visuelle contre les méga-bassines et déambulation à vélo dans la capitale et fête finale.
Le lieu précis du Rdv sera dévoilé sur les réseaux sociaux twitter / insta des organisateurs le samedi à 9h et sur la boucle telegram du convoi de l’eau.
Suite 25 aout : occupation de l’Agence de l’eau !
La délégation du convoi de l’eau occupe l’agence de l’eau après l’annonce du démarrage d’un nouveau chantier de méga-bassin
La délégation a décidé de rester à l’intérieur de l’agence de l’eau lors du rdv avec la préfète après avoir appris que le chantier d’une nouvelle bassine venait de commencer dans les Deux-sèvres. L’occupation complète du boulevard se poursuit.
Une délégation de 15 personnes composée de membres de Bassines Non Merci, de la Confédération paysanne, de naturalistes, de scientifiques et de participant.es du convoi de l’eau viennent d’être reçu par la préfète de région et de bassin. Ceux-ci ont appris pendant le rendez-vous par des sources des Deux-sèvres que les grilles autours du chantier d’une nouvelle méga-bassine à Priaires venaient d’être posées.
Face à cette nouvelle explosive, véritable provocation du gouvernement face au mouvement et à la possibilité d’un retour au dialogue, la délégation dans son intégralité a décidé de rester à l’intérieur du bâtiment. La préfète n’était visiblement là que pour annoncer à ses interlocuteurs qu’ils avaient été entendus sans apporter aucune mesure concrète en vue d’un moratoire.
Les membres de la délégation ont par ailleurs décidé d’inviter à une reprise en charge de l’agence de l’eau par les populations des territoires concernés, dont elle devrait être le parlement plutôt qu’une officine de la FNSEA.
Pendant que la délégation se cantonne à l’intérieur quitte à s’en faire expulser de force, la foule à l’extérieur a décidé de maintenir l’occupation complète du boulevard Buffon devant l’agence de l’eau. Des centaines de tentes, tracteurs, barnums, cantines, vélos du convoi de l’eau et des soutiens venus en renfort sont sur place.
Nous appelons à être rejoint massivement sur place pour affirmer par notre présence que la suspension immédiate de l’ensemble des travaux de méga-bassines est la condition sine qua non à l’ouverture d’un dialogue.
Depuis Septembre 2021, BNM, la Confédération Paysanne et les Soulèvements de la terre exigent une seule et même chose, par des manif-actions toujours plus importantes : un moratoire sur les projets de mégabassines.
Puisque le gouvernement et l’agence de l’eau démontrent aujourd’hui qu’ils n’ont aucune volonté de dialogue réel et continuent à passer en force, sans avoir tiré aucune leçon, ni de Sainte-Soline ni de la colère populaire face à l’accaparement de l’eau, nous allons devoir appeler à de nouvelles actions encore plus fortes et massives contre les chantiers.
Pour nous, un « moratoire » et un véritable processus de dialogue, signifie toujours : aucun démarrage de nouvel ouvrage, ni sur la zone couverte par l’AELB, ni sur le territoire national, et le gel de tous les financements publics des projets, en particulier alloués par l’AELB :
– jusqu’à l’épuisement des recours administratifs engagés,
– jusqu’à l’établissement d’un nouveau diagnostic scientifique indépendant qui prenne en compte les effets du changement climatique, ainsi qu’une prise en compte des études HMUC
– la prise en compte des propositions constructives portées par les organisations paysannes et les associations environnementales pour un partage réel de l’eau et un appui à un modèle agricole qui la protége plutôt que de l’accaparer.
En mars dernier à Sainte-Soline, le gouvernement a démontré qu’il était prêt à tuer plutôt qu’à négocier. Aujourd’hui, plutôt que de suspendre les travaux et d’ouvrir le dialogue pour sortir de la crise, il fait de nouveau le choix de l’autorité des armes.
point presse demain matin 8h devant l’agence de l’eau occupée à Orléans
Après une première nuit à l’intérieur de l’agence de l’eau occupée, suite au refus par le gouvernement d’un moratoire sur les méga-bassines et au démarrage soudain d’un nouveau chantier à Priaires dans les Deux-Sèvres, la délégation du mouvement reçue ce vendredi par la préfète tiendra demain à 8h une conférence de presse.
Elle y reviendra sur la mise en scène de dialogue produite par le gouvernement hier pour mieux continuer à passer en force. Après avoir effectué ce constat, elle y expliquera la nécessité pour le mouvement d’aller prochainement mettre en oeuvre ce moratoire lui-même en s’organisant de nouveau massivement arrêter les chantiers.
En Bretagne profonde, tycoons de l’agro-business et politiques ressuscitent les pratiques de l’Ancien régime en privatisant à leur profit les espaces naturels pour y pratiquer un de leurs loisirs de prédilection : la chasse à courre. Les habitants s’indignent. L’Etat valide les caprices des nouveaux seigneurs.
René Ruello n’a pas l’aura médiatique d’un François Pinault ou d’un Michel Leclerc, ses homologues bretons qui, comme lui, se targuent de « s‘être faits tout seuls » et posent aux mécènes férus de culture. Mais il leur dispute une ambition sans borne.
Fils d’un modeste mitron, notre homme a créé dans les années 80 un empire de la boulangerie industrielle. Panavi affichait à l’orée des années 2010 plus de 300 M€ de chiffre d’affaires annuel, employant 3000 salariés et consommant 5% de la production française de beurre… En 2008, le stakhanoviste avait revendu son empire à prix d’or à un groupe belge, quelques semaines avant la flambée du prix des matières premières.
Passionné de football il se confiait en mars 2014 au magazine Bretons : “La corrida est l’une de mes passions. J’aime cette ambiance d’arène dans laquelle le torero défie l’animal. Sur un terrain de football, on ne met pas à mort l’adversaire mais on cherche aussi à le dominer. À le terrasser pour triompher !” » (1).
Exaspéré par ce Stade Rennais sans panache qui se laisse encorner, à l’image de la finale de la Coupe de France 2014 face à l’En Avant de Guingamp, il avait toutefois accepté de reprendre du service au sein de son club de cœur. François Pinault, l’actionnaire unique, s’était plié aux conditions de celui qui fut président de l’équipe rennaise de 1990 à 1998, puis de 2000 à 2002 : une entrée au capital assortie d’un droit de préférence sur les parts de la famille Pinault en cas de revente du club, ainsi que les pleins pouvoirs pour “construire un club durable avec une âme”.
Mais il démissionnera assez piteusement de son 3ème mandat de président en 2017, après avoir été condamné pour diffamation et injure à arbitre (2).
Il va ensuite multiplier des acquisitions immobilières sur la Côte d’Émeraude, rachète des hôtels dans le centre de Rennes, et mise sur le marché délicat de l’exploitation forestière.
Il avait racheté en 2011 la villa de la pointe du Nick, à Saint-Lunaire, le havre de Nicolas Hulot. Il voulait, déjà, y créer un établissement très haut de gamme. Mais la revendra finalement à un couple d’Ukrainiens.
En 2019, insatiable, il ouvre à Pont-Aven dans le Finistère un restaurant gastronomique inauguré en grande pompe en présence de l’alors ministre Le Drian, où il a le projet d’implanter un centre d’art contemporain dans une friche industrielle, source d’un violent pataquès juridique avec la mairie.
Il en faudrait plus pour l’échauder. Notre apprenti hobereau fera finalement un retour aux sources.
A la tête aujourd’hui d’une galaxie de 21 sociétés, essentiellement immobilières, il avait aussi jeté son dévolu à la fin des années 2000 sur le petit village rural de Saint-Launeuc, 190 habitants, dans les Côtes d’Armor, à 70 kilomères kilomètres de Rennes, près de Merdignac, la commune qui l’a vu naître et dans laquelle son géniteur possédait une modeste boulangerie.
Magie des forêts bretonnes
Nous sommes au pays de l’Argoat, en centre Bretagne, au cœur du plateau de Rohan qui s’étend de la baie de Douarnenez à la Sarthe. Merdrignac, à peine 3000 habitants, à 60 kilomètres de Rennes, se trouve à proximité de deux axes routiers majeurs, la RN 164, future artère autoroutière du centre Bretagne qui traverse la communauté de communes de Loudéac et l’historique RN 12, qui relie Rennes à Brest, en passant par Saint-Brieuc.
Merdrignac appartient à une unité paysagère, le plateau de Pontivy-Loudéac, plus précisément le plateau de l’Yvel qui montre aujourd’hui des étendues cultivées, céréales et fourrages, associées à des restes de bocage, forêts, boisements, paysages qui portent, selon le géographe Pierre-Yves Le Rhun (4), la marque d’une spéculation qui a éliminé la polyculture vivrière et l’élevage au profit d’une « étendue céréalière qui rappelle maintenant la Beauce, à moins que ce ne soit le Middle West. »
Au nord, la forêt de la Hardouinais est un massif boisé continu avec des lisières nettes, situé sur une zone plutôt plane où alternent les parcelles d’essences feuillues et de conifères.
Le chatelain en son château
C’est là, dans ce village de Saint-Launeuc, qui somnolait paisiblement, localement connu « pour son if remarquable et la qualité de son fleurissement » que notre capitaine d’industrie décide d’implanter son fief, en y aménageant un complexe touristique haut de gamme pour une clientèle de « happy fews », avec chasse à courre en ses bois, repas gastronomiques en son auberge « 3 étoiles », pimentés par quelques sauteries pour VIP en son castel.
Nouveau seigneur du cru, il achète dès mars 2009, le massif forestier et le domaine de la Hardouinais, avec son château, son vaste étang intercommunal, sans compter la modeste auberge du centre bourg, des parcelles de terre et des habitations... 23 millions d’euros seront investis « sans le foncier » et le centre bourg sera totalement réaménagé pour 500 000€ … à la charge de la commune !
Les habitants quant à eux, assistent ébaubis, à l’avalanche de millions qui s’abat sur leur commune et la renverse cul par dessus tête, avec, entre autres « cadeaux » un chenil de quelque 200 chiens de chasse à courre à quelques centaines de mètres de leurs maisons !
Emoi dans le village. Les indigènes se rebellent, tempêtent, se regroupent, refusant de voir leur commune vendue par leurs élus, et leur paisible lieu de vie, transformé en « réserve d’Indiens » …
Les seigneurs chassent en meute
Ici apparaît un autre personnage haut en couleurs, le comte de Gigou, nobliau décavé, de haute branche et de vieille souche, aujourd’hui âgé de 77 ans. Né dans les environs de la Roche sur Yon, au domaine des Oudairies, le jeune Michel décide de s’installer en Bretagne, à Langast dans les Côtes d’Armor, sur une propriété de 45 hectares appartenant à son grand-père où il va prospérer.
Eleveur-vendeur de trotteurs, reconnu sur les champs de course, il est propriétaire d’une meute de 200 chiens dressés pour la chasse à courre basée jusqu’en 2011 au château de la Bourbansais en Ille et Vilaine.
A la suite d’un différend avec le comte de Lorgeril, propriétaire du dit domaine, qui aboutira à sa condamnation pour une magouille sur un fumeux partage de chiens, notre comte se voit contraint de transférer sa meute ailleurs.
Là voilà hébergée dare-dare, dans un ancien bâtiment agricole sur la commune du Loscouët sur Meu, dans les Côtes d’Armor, grâce à des autorisations « temporaires » préfectorales... hors tout cadre réglementaire, provoquant, entre autres nuisances, une importante pollution du milieu naturel comme en témoignent des riverains.
« … Une de nos parcelles de terre est tellement saturée par des écoulements qui viennent du chenil que nous avons dû obliger Mr Montoux [le piqueux de l’Equipage] à faire exécuter des travaux afin que leurs rejets aillent ailleurs. Cette parcelle est bordée sur un autre côté par la route qui conduit au chenil ; Le long de ce talus, le fossé est plein d’eau polluée qui stagne ».
En 2014, ses chiens installés dans le flambant neuf chenil de Saint-Launeuc, le comte pourra exploiter la nouvelle installation en organisant des battues réservées au gratin, au grand dam des habitants.
La jacquerie
Nos croquants ont vite compris qu’ils ont affaire à un nouveau gotha, ces nouveaux seigneurs bretons enrichis par un demi-siècle de saccage de l’agro-industrie, aveuglement encouragée par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis les années soixante (5).
Leur avenir ? Remisés - avec les chiens - dans l’arrière-cour de ce futur « centre de tourisme nature et loisirs » à l’ambition « locale, nationale et internationale » (sic).
Le centre équestre et le potager « réenchanté », dans le parc du château, la forêt où se pratique « l’art de la vénerie », les trois restaurants et leur hôtel trois étoiles aux « soirées oenologiques d’exception » de l’auberge transformée, les circuits de promenades diverses et variées, autant de lieux d’élégance forcément éloignés du chenil, dont les nuisances (bruits, pollution du milieu, norias de véhicules divers) leur seront réservées.
Tous partagent la même question quant au choix du site pour la relocalisation du chenil.
Pourquoi l’implanter aussi près des habitations avec le risque de dégrader la qualité de vie de leurs occupants alors que son propriétaire a tout loisir de le faire édifier ailleurs, dans les 2200 hectares de la forêt de la Hardouinais dont il s’est rendu acquéreur ou dans le vaste parc de son château ?
On se questionne aussi sur l’étang qui, entièrement vidé de son eau, a entraîné la disparition de la base de loisirs nautiques intercommunale qui faisait la joie des enfants du coin et de leurs parents.
Sans compter que les jours de chasse, la route départementale qui conduit à Merdrignac – où se trouvent les commerces et ce qui reste de services publics- se voit « privatisée »…
Dix ans de contentieux
Une pétition contre le projet, forte de 50 signatures est remise à la mairie qui voit son conseil municipal exploser, lorsqu’on apprend qu’il s’agit de voter un « projet global, indissociable » (pas de chenil, pas d’eau dans l’étang ; c’est à prendre ou à laisser !) Après avoir signé le permis de construire, le maire démissionne et se voit remplacé par sa deuxième adjointe – toute acquise aux nouveaux arrivants.
Entre 2014 et 2021, ce ne seront pas moins de 6 procédures qui seront engagées par un groupe de têtes dures en butte à d’incessantes pressions mais forts de nombreux constats d’huissiers et de témoignages d’habitants.
« J’entends les aboiements du chenil de Saint-Launeuc, parfois matin et soir bien qu’habitant à 2km, à vol d’oiseau ». « De mon logement (distant) de 1,5km environ du chenil, j’entends quotidiennement la meute de chiens aboyer vers 8h-8h30 Il m’arrive également, comme cette nuit à 3h du matin, d’être réveillée par ces dits aboiements si je laisse ouverte ma fenêtre de toit. Au printemps, cette année, les chiens ont aboyé à minuit et récidivé à 6h du matin, me réveillant également par deux fois.
Et il m’est impossible d’ignorer les jours de départ à la chasse quand les aboiements s’amplifient à une puissance 10 ».
Le dossier montera juqu’au Conseil d’État avant, trois années plus tard, d’être rejugé par la Cour d’appel de Nantes, qui prononcera le 17 novembre 2021 l’arrêt définitif de d’exploitation du chenil. Extrait de la décision : « (…) l’arrêté (de l’autorisation de l’exploitation est) entaché dans sa totalité. La décision contestée est, par suite, insusceptible d’être régularisée par une autorisation modificative. Dès lors, il n’y a pas lieu de surseoir à statuer en vue d’une régularisation. »
Que croyez-vous qu’il arrivât ? Rien…
Loin de s’embarrasser de cette décision d’une sévérité exemplaire, les activités de vénerie se poursuivent de plus belle, sans provoquer le moindre battement de cil de la part d’une quelconque autorité.
L’exploitant, notre comte de Gigou, se défausse de toute infraction dans la presse locale : « Depuis [la décision de la Cour d’appel] nous nous mettons en conformité (sic) avec l’aide et la pression de la Direction départementale de protection de la population des Côtes d’Armor » (6).
Connivences
La maire de la commune, soutien indéfectible de tout ce beau monde, après avoir liquidé son affaire de transport et vendu ses locaux commerciaux à l’investisseur, se rêve un avenir politique, lorsqu’une place lui est offerte sur une liste LR dissidente, pour les sénatoriales de 2020, aux côtés d’une élue départementale. Chasseuse à courre émérite, cette dernière avait réintroduit des chasses dans une zone du département jusque-là épargnée. Les élections tueront dans l’oeuf le rêve de la maire.
La communauté de communes trompette son enthousiasme pour le complexe touristique dans la presse et le soutient avec subvention et publicité (en 26 610 exemplaires) payée par l’argent du contribuable.
La puissance publique (gendarmerie et renseignement intérieur) est instrumentalisée à l’occasion pour exercer de piteuses pressions sur le groupe des mauvais coucheurs.
Les services de l’État par le truchement de la DDPP (Direction départementale de protection des populations) ont ignoré, pendant plus de 10 ans, les plaintes de riverains et, par leurs manquements, ont laissé prospérer la pollution du milieu naturel sur deux communes.
Les préfets qui, dès le débarquement des chiens au chenil « provisoire » du Loscouët, manifestaient une mansuétude sans faille à l’égard de l’Equipage de chasse, ont pris quelques libertés avec la réglementation environnementale.
Sans oublier le Ministère de l’Environnement qui s’est fendu d’un inattendu « mémoire ampliatif » de soutien à l’exploitant, produit devant la Cour de Nantes lors du premier Appel.
Le préfet des Côtes d’Armor a ouvert du 2 au 30 juin 2023 une « consultation du public » en vue d’effectuer ... « la régularisation » (sic) du chenil.
Il pouvait, dès lors, décider de délivrer un nouvel arrêté (une nouvelle fois) favorable à l’Equipage de chasse…
La nomination au JO le 13 juillet dernier de Phippe Gustin comme nouveau préfet de la région Bretagne et de l’Ille et Vilaine signera-t-elle, comme cela avait été le cas en Guadeloupe il y a quelques années, un retour bienvenu de l’état de droit ?
(1) Magazine Bretons n°101, septembre 2014.
(2) Ouest-France 23 avril 2019.
(3) Le Télégramme 6 octobre 2019 article et vidéo du discours de Jean Yves Le Drian. La petite sauterie ne figurait pas sur l’agenda du ministre.
https://www.letelegramme.fr/finistere/concarneau-29900/pont-aven-le-moulin-de-rosmadec-125680.php
(4) Pierre-Yves Le Rhun, Géographie économique de la Bretagne, Ed. Breiz, 1973.
(5) L’industrie agroalimentaire, un entrelacs de pouvoir et d’argent en terres bretonnes. Nicolas Legendre, Le Monde, 28 avril 2023.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/28/l-industrie-agroalimentaire-un-entrelacs-de-pouvoir-et-d-argent-en-terres-bretonnes_6168020_3225.html
Lire aussi du même auteur Silence dans les champs, Arthaud, 12 avril 2023.
(6) Ouest France 4 juin 2023.