Vous voyez ce message parce que votre navigateur ne peut afficher correctement la mise en page de ce site. Effectuez une mise à jour vers un butineur qui supporte les standards du web. C'est gratuit et sans douleur.

NE PAS CLIQUER
LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Quelles maladies peut-on attraper en se baignant dans la Seine ?
par Marc Laimé, 11 juillet 2024

Il est strictement interdit de se baigner dans la Seine en dehors des zones de baignade autorisées (aires de baignade du bassin de la Villette et du bassin des Récollets). La Seine est une eau considérée comme non baignable d’après les réglementations européennes et nationales en vigueur. Mais elle doit accueillir des épreuves de natation, de triathlon et de paratriathlon, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024 et la ville de Paris prétend s’activer depuis des années à la dépolluer. Or à quelques semaines de la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet prochain, la baignade dans le fleuve reste incertaine... car il est encore trop pollué.

De nombreuses études ont souligné des risques pour la santé des nageurs amenés à s’y baigner. Le risque chimique semble être négligeable mais le risque microbiologique apparaît davantage préoccupant. La question des risques auxquels seront exposés les athlètes a fait l’objet d’un article paru dans la revue Archives des maladies professionnelles et de l’environnement. Ce travail a été réalisé par un groupe d’internes en infectiologie, de microbiologistes et de spécialistes des questions de santé, dans le cadre d’un cursus en santé publique dispensé par l’Ecole Pasteur-Cnam.

Les bactéries de contaminations fécales les plus surveillées

La réglementation en vigueur relative à la gestion de la qualité des eaux de baignade est celle de la directive européenne de 2006. "Autrement dit, il y a une obligation de surveiller les concentrations de deux bactéries indicatrices de contamination fécales : Escherichia coli et les entérocoques intestinaux" détaille Anne Le Flèche-Matéos, responsable du Pôle d’Identification Bactérienne de la Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence (CIBU) de l’Institut Pasteur.

À partir de données de la littérature, une identification des agents pathogènes et des substances dangereuses potentiellement présents dans la Seine a été réalisée, et différents scénarios d’exposition des athlètes ont été déterminés. Lorsque des données récentes de mesures dans la Seine étaient disponibles, une évaluation des risques a été proposée.

Concernant le risque microbiologique, aujourd’hui, les indicateurs de contamination fécale recommandés pour les eaux de baignades ne respectent pas les seuils en vigueur de qualité suffisante. "Concernant le risque chimique - c’est-à-dire la concentration en produits arrivés dans l’eau à la suite de rejets industriels, agricoles ou urbains -, les mesures réalisées dans la Seine disponibles retrouvent systématiquement des concentrations très inférieures aux seuils de risques identifiés dans la littérature." Cependant, certaines substances identifiées comme dangereuses ne sont, à ce jour, pas mesurées dans la Seine et leur risque ne peut être évalué.

Les agents microbiologiques dans le viseur
"Le risque est à rechercher, du côté des agents microbiologiques, c’est-à-dire au niveau des bactéries, des virus et des parasites qui peuvent circuler dans l’eau de la Seine, explique Anne Le Flèche-Matéos. Ces micro-organismes sont susceptibles d’augmenter les risques de contracter des gastro-entérites par ingestion d’eau et des infections cutanées par contact avec l’eau." Or les taux relevés pendant l’été 2023 ont largement dépassé les seuils des fédérations sportives ainsi que ceux des autorités sanitaires, comme l’avait révélé franceinfo en janvier 2024. A la vue de ces résultats, les auteurs estiment que le risque microbiologique est "préoccupant".

"Les fortes pluies que nous avons eu en juin, le peu de soleil et les températures relativement basses pour la saison sont autant d’éléments qui ont favorisé les rejets d’eaux usées dans la Seine", poursuit la spécialiste.

La leptospirose, liée à l’urine des rats

D’autres risques sont également évoqués. "C’est le cas notamment de la leptospirose, une maladie bactérienne causée par Leptospira interrogans, présente dans l’urine des rats. De nombreuses formes cliniques, allant du syndrome grippal à l’atteinte multiviscérale avec syndrome hémorragique sont décrites", rappelle Anne Le Flèche-Matéos. "Aucune surveillance systématique n’est réalisée", pointe l’étude. "Cependant, en 2022, pour la France métropolitaine, l’Ile-de-France faisait partie des régions avec le taux d’incidence de leptospirose le plus élevé avec une recrudescence estivale prononcée."

Enfin des risques d’infections cutanées sont également possibles. "Le contact avec de l’eau contaminée peut entraîner des infections de la peau ou des dermatites. Il est recommandé de bien se doucher après la baignade, et de mettre des pansements si la peau est lésée ou blessée."

En effet les bactéries rentrent dans l’organisme par les plaies ou les muqueuses. "Des traitements antibiotiques seront indiqués en cas d’infections bactériennes, précise notre interlocutrice. Pour les maladies liées à des virus présents dans les matières fécales (adénovirus, rotavirus ou hépatite), on pourra prescrire des antiviraux, s’ils existent", conclut notre interlocutrice.

Concernant les JO, le site de Vaires-sur-Marne, qui accueillera les épreuves de canoë et d’aviron a été désigné comme "site de réserve" pour l’épreuve d’eau libre si la Seine se révèle trop polluée.

Source :
https://sante.journaldesfemmes.fr/maladies/3190148-quelles-maladies-peut-on-vraiment-attraper-en-se-baignant-dans-la-seine/

Et comme si ça ne suffisait pas, d’autres tests révèlent la présence d’un polluant éternel « passé inaperçu » dans l’eau du robinet à Paris…

Des résultats d’analyses dévoilés le mercredi 10 juillet démontrent en effet qu’une grande partie de l’eau potable et des eaux en bouteille européennes contiennent un polluant éternel peu connu, le TFA. Paris figure parmi les villes les plus concernées.

Ils sont massivement présents dans les rivières, les nappes souterraines, et se retrouvent dans l’eau que nous buvons. Une analyse menée à échelle européenne par le réseau Pesticide Action Network (PAN) Europe révèle ce mercredi « des niveaux alarmants de contamination par l’acide trifluoroacétique (TFA) ». Peu connu du grand public, il fait partie de la famille des substances per- et polyfluoroalkylées (Pfas), surnommés « polluants éternels » en raison de leur grande persistance dans l’environnement.

Source :

https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2024/07/tfa-juillet-2024-v4.pdf

impression

pas de commentaire. ajoutez le votre!