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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Morbihan : Eau & Rivières de Bretagne a déposé plainte dans plusieurs affaires de pollution provoquées par des rejets d’ eaux usées
par Marc Laimé, 30 mars 2024

Les faits répétés et trop fréquents exercent une pression de pollution chronique qui dégrade durablement les mieux.

« Il s’agit notamment de la pollution des eaux observée dans le Golfe du Morbihan (entre Baden et l’île aux Moines) au début février 2024, ou de la pollution par les boues de station d’épuration de Landaul, observée depuis décembre 2023. Quoique l’association se soit rendue trois fois sur place, aucune action de remédiation (remise en état) du site n’a été engagée par les pollueurs.

En plus de ces cas ayant donné lieu à dépôt de plainte, l’association a reçu nombre de signalements portant sur des écoulements d’eaux usées, parfois rapidement réparés par le responsable (la collectivité ou le délégataire type Veolia ou Saur).
Les stations d’épuration sont dimensionnées au milieu récepteur dans lequel elle rejette les eaux traitées. Ainsi, si le cours d’eau est un petit ruisseau, les conditions de rejet seront plus exigeantes qu’en pleine mer...bien que cela reste très discutable.

Dans le cas de Landaul, le fonds du fossé, milieu récepteur du point de rejet est totalement colmaté et des couleurs rougeâtres au fond ont également été observées. L’état de dégradation du milieu est tel que toute vie sensible au milieu ne peut survivre. Des amas de ponte d’amphibiens ont été observés en nombre d’une dizaine entre l’enceinte de la station dépuration et la zone de rejet. Il s’agit d’une observation de ponte de grenouille rousse ou agile (espèces protégées en France). Le site est un donc un habitat pour ces espèces protégées au titre de l’arrêté ministériel du 08 janvier 2021 et leur milieu également au titre de l’article L 411 – 1 du code de l’environnement. Dès lors, ce milieu abritant ces espèces ne peut être dégradé.

Un projet de construction de feeder (tuyau) d’alimentation en eau potable depuis le Blavet pour le territoire d’AQTA (interconnexion Baud-Brec’h) vient au secours des risques de pénuries en eau qui ont été durement vécus en 2022, et qui ont malheureusement la forte probabilité de se renouveler. Si l’approvisionnement en eau potable est une démarche louable, elle vient ici au secours du développement du pays d’Auray, mais cette eau potable se transformera inévitablement en eau usée... A-t-on prévu le nécessaire pour traiter ces prochains volumes ?

S’agissant du signalement de Bubry, les eaux polluées ont été rejetées dans le cours d’eau du Brandifrout qui fait l’objet d’une protection particulière : un arrêté préfectoral de protection de biotope pour la mulette perlière signé en 2021.
Le constat est sans appel : tout le réseau d’assainissement dysfonctionne dans les territoires littoraux (Auray Quiberon Terre Atlantique, Golfe du Morbihan Vannes Agglomération et Lorient Agglomération probablement dans une moindre mesure).

Ces territoires subissent une énorme pression pour l’ouverture à l’urbanisation.

Outre l’attention de que nous réservons à la bonne application du principe de zéro artificialisation nette (ZAN), la ressource en eau reste notre point d’attention de plus crucial.

Nos activités humaines dépendent de nos capacités d’assainissement et de notre ressource en eau. L’eau et les rivières, sont à la fois milieu approvisionnement en eau potable et milieu récepteur des eaux traitées (eaux usées après traitement). L’eau reste donc le facteur limitant aux développements des activités humaines.

Les pollutions dont nous faisons état ne sont pas simplement liées à la capacité de traitement de la station d’épuration. Elles sont liées aux réseaux d’eaux usées, aux postes de relevage des eaux usées, à la (non) séparation des eaux usées avec les eaux pluviales, aux gestions de leurs boues. C’est cet ensemble qui est dans un état catastrophique, sans parler des assainissements individuels et des vidanges qui doivent être réalisées dans les règles.

Les réseaux d’assainissement dysfonctionnent particulièrement par temps de pluie...il serait donc urgent de travailler sur la gestion des pluviales et de ralentir le cycle de l’eau.

En gros, il faut faire tout l’inverse en matière d’aménagement du territoire que ce qui a été fait jusqu’à présent, où il fallait évacuer l’eau le plus rapidement à la mer => en travaillant tant sur les surfaces urbanisées que sur les bassins versants. Ce sont nos sols qui sont nos plus puissants réservoirs d’eau.
Les politiques d’aménagement doivent donc être revues, et chacun doit prendre ses responsabilités. Qui doit faire quoi ?

 L’État doit s’assurer que les territoires proposent des perspectives d’aménagement supportables => nous demandons au Préfet du Morbihan de geler tous les permis de construire et toute ouverture à l’urbanisation dans les PLU et les Scot. Il est grand temps qu’il exerce à nouveau son contrôle de légalité comme cela avait été fait par le précédent préfet pour les communes de Carnac et Ploëmel.

 Les collectivités territoriales (Communautés de communes) ont la compétence GEMAPI (gestion de l’eau, des milieux aquatiques et de prévention des inondations). Elles doivent faire les travaux d’entretien et de vérification des branchements eaux usées.eaux pluviales nécessaires. Les projets d’aménagement, de construction de lotissement et tout autre permis de construire devraient suivre un cahier des charges (obligations et non recommandations) pour infiltrer l’eau à la parcelle (parking de ZAC, lotissement....aménagement routier), le ralentissement du cycle de l’eau passe aussi par une modification des pratiques agricoles (préservation des zones humides, prairies humides, dédrainage des parcelles, restauration du maillage bocager par la plantation de haies)

Pour AQTA, un Plan Marshall de l’eau avait été annoncé lors de la visite de madame la Ministre de la Transition Ecologique au cours de laquelle un accent avait d’ailleurs été mis sur la nécessité de reconstituer le bocage. Cette annonce avait été formulée dans le cadre de France Relance qui a soutenu les collectivités pour améliorer leurs assainissements.

 Les mairies doivent réviser leur PLU en étant responsable => quel développement urbain est-il possible si l’assainissement n’est pas conforme ? Les prévisions démographiques des PAGD doivent tenir compte de l’état des réseaux d’assainissement.

Nous insistons : « il est inacceptable de poursuivre l’urbanisation tant que nous ne parvenons à gérer notre m....décemment, c’est absolument honteux pour notre territoire »

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