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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
VAGUES
La crise des ânes
par Marc Laimé, 9 septembre 2011

Ne reculant devant rien, surtout pas les peu discrets renforts de police acagnardés place des Vosges, Eaux glacées a recueilli en avant-première l’analyse de la crise planétaire qui nous accable toutes et tous qu’a bien voulu nous confier l’ancien président du FMI, qui s’apprête à intervenir sur les ondes de la radiotélévision nationale française. La profondeur de cette réflexion ne manquera pas d’alimenter les travaux de la Journée internationale des indignés, qui se tiendra le samedi 15 octobre 2011. (La veille du second tour des Primaires ! Nous attendons avec impatience le réaction d’Alain Duhamel...)

« Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.


Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait « cash » 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait.


Les paysans le trouvaient bien un peu étrange, mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille
rebondi, la mine réjouie.

Il revint le lendemain et offrit cette fois
150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui
vendirent leurs bêtes.

Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui
ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants.
Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.


Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait
d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les
bêtes 400 € l’unité.

Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 €
dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre
fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.

Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en
allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous
les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés
jusqu’au cou, ruinés.


Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser
leur emprunt.

Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis
puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci
pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne
rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger
le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.


Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant.

Or
celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un
trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous
se trouvèrent proches du surendettement.


Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les
taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais
ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider
car elles avaient connu les mêmes infortunes.


Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes
décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles,
pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale...

On
repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on
augmenta les impôts.

C’était, disait-on, inévitable mais on promit de
moraliser ce scandaleux commerce des ânes.


Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le
banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île
des Bermudes, achetée à la sueur de leur front.

On les appelle les
frères Marchés.


Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants.


Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent
les villageois.

Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ? Pour nous retrouver tous sur la place du village Samedi 15 octobre 2011
(Journée internationale des indignés)
faites déjà passer cette histoire à votre voisin... »

PCC : des indigné(e)s...

* Eaux glacées prépare un « chat » avec Messieurs Barroso, Von Rompuy, Elie Cohen, Alain Minc et Dany Cohn Bendit, aux fins de définir les fondamentaux de la « Règle des ânes », qui sera présentée au Congrès avant la fin de l’année. Nos sponsors Veolia et Suez peinent à s’accorder sur le montant de leur participation à cet événementiel, montant qui devra être soustrait à la préparation du 6ème Forum mondial de l’eau, aussi nous ne pouvons d’ores et déjà vous fixer la date ce cet événement, susceptible de bouleverser, et les primaires socialistes, et la campagne présidentielle, et le plan de relance d’Obama, etc, etc.

Lire aussi :

Les ânes de la crise

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