Une nouvelle expertise collective conduite par l’INRAE et l’IFREMER, à la demande des ministères de l’Environnement, de la Recherche et de l’Agriculture témoigne d’une contamination générale de tous les compartiments de l’environnement par les produits phytosanitaires.
Dans le cadre du plan Écophyto II+, différents travaux d’expertise sont conduits de manière complémentaire. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a présenté en juin 2021 les résultats d’une expertise collective dont il avait été saisi sur les effets des produits phytopharmaceutiques sur la santé humaine intitulée Pesticides et santé – Nouvelles données.
La présente expertise scientifique collective (ESCo) est quant à elle centrée sur les impacts de ces produits sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Une autre ESCo restituée le 20 octobre 2022 a porté sur l’utilisation de la diversité végétale des espaces agricoles pour réguler les bioagresseurs des cultures.
Sollicitée en mars 2020 par les ministères en charge de l’Environnement, de l’Agriculture et de la Recherche, l’expertise présentée dans cet ouvrage a été confiée à INRAE et à l’Ifremer.
Elle actualise et complète les travaux antérieurs qui avaient été restitués en 2005 sur Pesticides, agriculture et environnement, et en 2008 sur Agriculture et biodiversité.
Les résultats sont publiés sur les sites internet d’INRAE et de l’Ifremer sous trois formats.
Le rapport complet de 1 408 pages comporte un rappel des éléments de contexte de l’expertise, la description de la méthode mise en œuvre et l’ensemble de la bibliographie qui intègre près de 4 500 références, les éléments de cadrage scientifique spécifiques à cette ESCo, l’ensemble des analyses produites par ses experts, ainsi que les conclusions générales qui en découlent.
La synthèse, qui fait également l’objet de cet ouvrage, rassemble les principaux constats établis dans le rapport d’ESCo, sans mobiliser l’intégralité du corpus bibliographique utilisé.
Les références ne sont citées dans ce document que lorsque les données ou exemples mentionnés sont directement issus d’une publication. Le résumé en 14 pages présente les principaux enseignements tirés de ces travaux.
Impacts des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques Sophie Leenhardt, Laure Mamy, Stéphane Pesce, Wilfried Sanchez, coord.
L’étude :
Le gouvernement vient de publier, à l’attention des services de l’Etat, une circulaire qui détaille le catalogue de mesures adopté pour uniformiser les mesures de restrictions d’eau sur le territoire national.
Le document est accompagné par une plaquette grand public qui détaille les mesures affectant les particuliers.
Présidente de l’association des usagers de l’eau d’Avignon, Marcelle Landau s’interroge sur les pratiques des opérateurs qui préconisent de changer des kilomètres de tuyaux, lors même que c’est très souvent le branchement qui est défaillant…
« En Avignon nous avons une association très vigilante sur l’eau.
A Langeac, un bureau d’études privé propose 6 millions€ de travaux sur les canalisations.
https://www.lamontagne.fr/langeac-4...
Dans les Pyrénées orientales et à Avignon, je constate la même erreur des politiques et des élus et journalistes sur la question des fuites d’eau dans les réseaux d’eau potable.
Tous nous disent que pour résorber ces fuites, il faut faire de gros travaux sur canalisations et que cela couterait trop cher.
0r 70 % des fuites en moyenne se trouvent sur les branchements, c’est à dire le morceau de tuyau qui relie la canalisation de la rue à chaque compteur, car les fuites se produisent la plupart du temps sur les joints.
Pourquoi Veolia, Suez et la SAUR entretiennent-ils cette confusion ?
1ère raison : dans la plupart des contrats, la surveillance, la recherche des fuites et les réparations des branchements sont à la charge de l’entreprise concessionnaire, donc de la société des eaux. Le coût est inclus dans le tarif de l’eau, les élus ne contrôlant rien et ayant perdu la maitrise (ou par complaisance) il est facile à ce lobby de convaincre les maires.
2ème raison : la société des eaux a accès à l’eau gratuitement, cela ne lui coùte que l’électricité de pompage et l’usure des pompes. Mais la réparation d’une fuite lui coute du personnel qui doit agir sur le terrain. Réparer une fuite représente donc un cout qui va diminuer la rentabilité du contrat.
Le rendement du réseau se trouve dans le rapport que la collectivité doit publier chaque année en septembre 2022 le rapport (RPQS) 2021 est peut être sur le site de votre collectivité, comment évolue t’il ?
A Avignon et dans les P.O. il y a eu beaucoup de canalisations changées (payées par la collectivité) on s’aperçoit alors que le rendement du réseau n’est pas amélioré pour autant.
Cela confirme que ce sont majoritairement les branchements qui fuient. Les régies publiques de Paris et de Rennes l’ont démontré et ont ainsi obtenu un rendement entre 85 et 90 % ce qui veut dire 15 ou 10 % de fuites, alors qu’à Avignon on a 24% de fuites, dans les P.O. 33%, à Langeac ?
Reste qu’un kilomètre de tuyau coute aujourd’hui de 50 000 à 150 000 euros. Cherchez l’erreur. »
Note EG : le sujet est sensible et devra être apprécié au cas par cas. Les contrats contemporains prévoient généralement, après un état des lieux initial, le renouvellement programmé d’un pourcentage de linéaire de réseau et d’un nombre de branchements, hors casse accidentelle.
La dégradation des ressources en eau et des milieux aquatiques est plurielle : quantitative, qualitative et rupture de la (des) continuité(s) écologique(s).
« Chacun de ces trois aspects est à examiner de près.
1. La dégradation quantitative est due aux prélèvements en excès, d’une manière structurelle (bilan hydrique annuel/inter-annuel déséquilibré) et aussi d’une manière conjoncturelle (sécheresse, canicule... surtout si celles-ci sont intenses, amples et longues en durée). L’effet des prélèvements est aggravé par les consommations nettes élevées (évaporation, évapo-transpiration des plantes) sans restitutions au milieu, ce qui surtout le cas en agriculture irriguée par aspersion (maïs) ou basse pression (arboriculture), l’indicateur pertinent étant le rapport consommation/prélèvement, mais les conditions des restitutions sont aussi à prendre en compte (par ex. eaux chaudes rejetées par les centrales nucléaires, aspect qualitatif).
Dans ce domaine quantitatif, la gestion de l’offre (barrages, forages/pompages, stockages, transferts d’eau inter-bassins...) domine les choix politiques (intensification, productivisme, extractivisme) jusqu’à présent même avec le recours coûteux et imparfait aux "eaux non conventionnelles" (réutilisation des eaux usées traitées, dessalement de l’eau de mer…) sensées créer de "nouvelles ressources" mais qui créent d’abord des rentes d’opérateurs très intéressés avec un mythe technologique à la clé.
La gestion de la demande ne lui (l’offre) a pas été substituée stratégiquement, malgré 30 ans de travaux en France, afin de réduire les pertes et gaspillages de façon à améliorer l’efficience des réseaux (moins de pertes) mais aussi la valeur (économique, en santé, en emploi... par unité d’eau consommée) qu’on pourrait en attendre au regard de ce que les milieux naturels peuvent supporter sans être compromis dans leur durabilité (exemple : la plante tropicale maïs en production de masse n’est pas adaptée à des milieux tempérés à pluviométrie moyenne (600-900 mm/an et avec des étés secs comme en Poitou-Charentes, elle devrait être priorisée en fourrage à une certaine échelle, non en grains, ni en CIVE).
2. La dégradation qualitative, en surface (eutrophisation avec l’excès de nutriments... surtout si la quantité -volumes, débits, niveaux- est déjà dégradée) comme en souterrain (nitrates, pesticides et leurs métabolites... on compte en moyenne 10 métabolites pour 1 molécule produite par la chimie) liées aux pollutions diffuses (épandages vastes, brumisation, percolation), surtout agricoles, mais aussi minières et industrielles, voire liées aux faibles performances des stations d’épuration (celle à côté de chez moi relâche 10 à 20 fois plus de phosphore que la norme maximale admissible depuis des années alors qu’elle a été... récompensée du 1er prix de l’environnement du Salon des Maires 2019, plus qu’aux pollutions accidentelles (renversement de camions-citerne, fuites de lixiviats de méthaniseurs ou de stockage de déchets...) auxquelles il faut ajouter les pollutions émergentes (nouvelles substances, PFAS, PCB, nanoparticules, médicaments, hormones...) soit des milliers de molécules ou substances, souvent impossibles à détecter/mesurer partout ou même localement.
3. Les dégradations quantitatives et qualitatives sont aggravées, accélérées ou rendues irréversibles, par les dégradations hydromorphologiques (formes des cours d’eau... pentes, talus, berges...) en raison des aménagements et obstacles créés (nombreux barrages depuis le 19ème siècle et surtout depuis la Loi de 1919), du curage de sédiments ou de graviers/galets, de la chenalisation, du drainage et de l’assèchement des zones humides, de la suppression des méandres... pratiquées en masse depuis les années 50. Soit des ruptures longitudinales et latérales de la continuité écologique qui empêchent les espèces végétales et animales de se maintenir (en écosystèmes stabilisés) ou de migrer (pour la reproduction).
Dans ce dernier domaine, il faut bien distinguer de quels obstacles on parle.
Les chaussées submersibles des moulins (à céréales) ou des martinets (de forges ou de foulons à draps) du Moyen-Âge ne sont en rien responsables des ruptures de continuité, puisque les poissons les franchissent lors des crues, ou sautent par dessus (je l’ai observé) ou passent par les biefs et fossés de décharge (ou des passes à roues à aubes), voire par les milieux humides (prairies inondables ou zones humides, mares) associés dans leurs fonds de vallées, voire de vallons en montagne. Il n’en est pas de même pour les gros ouvrages (barrages hydro-électriques ou ouvrages hydrauliques des papeteries/tanneries des 18-19ème siècles) trop hauts et non équipés de passes à poissons.
J’observe depuis 50 ans les moulins de ma famille sur la Sèvre niortaise : il n’y a pas de sédimentation. Et les poissons passent. La question des salmonidés a été créée de toutes pièces par les pêcheurs "sportifs".
Et c’est là que j’ai, moi aussi, un gros problème avec FNE qui met l’accent sur l’effacement prioritaire de ces nombreux (mais petits) ouvrages pour recréer de la continuité longitudinale pensant que c’est la cause centrale de la dégradation des milieux aquatiques (faute d’épuration naturelle par les milieux humides et les plantes/ripisylves). Cela est basé sur un mythe venu d’Amérique du nord, la "rivière sauvage" (wilderness, wild rivers) et paradoxalement suite à la juste bataille de SOS Loire Vivante (dont j’étais adhérent), alors que les cours d’eau européens sont aménagés par de nombreux petits ouvrages depuis le Moyen-Âge voire depuis les Romains (deux longues périodes historiques), et caractérisés par un équilibre para-climacique des espèces.
La restauration hydromorphologique (renaturation) des cours d’eau peut améliorer la qualité des eaux et la santé des milieux mais à condition d’agir -aussi- sur le quantitatif et sur le qualitatif des usages agricoles, industriels, urbains ou récréatifs de masse (tourisme).
Conclusion : La politique de l’eau française est en faillite sur les plans quantitatif et qualitatif. L’Etat n’atteindra jamais les objectifs de 2027 (2ème report prévu par la DCE 2000) après +30 ans d’efforts peu concluants (cf. supra) pour lesquels on a même cassé les thermomètres (labos d’analyses disparus, privatisation des mesures et contrôles, multiplication des protocoles, falsification des données publiques https://eau-evolution.fr/ ... et scandale des données ONEMA).
Devant une telle situation, dès avant 2015 première échéance d’obligation de résultats pour la DCE dont on se doutait de la non-atteinte du bon état des masses d’eau, l’Etat a mis l’accent sur cette restauration (dite de continuité écologique) en priorisant les destruction des petits ouvrages sans s’attaquer à EDF, à la CNR du Rhône et autres concessionnaires hydrauliques majeurs -certains n’impactent pas la continuité écologique-, mais en ciblant les plus fragiles et vulnérables, souvent isolés, à savoir les propriétaires de moulins familiaux et privés, ce qui est non seulement une erreur profonde (qui ne règlera rien) mais aussi une injustice. 1400 petits ouvrages sur 20 000 ont été détruits. A part le barrage de la Sélune qui sert d’emblème à cette affaire, tous les autres sont des petits ouvrages inoffensifs de propriétaires tout aussi inoffensifs. Ces destructions de petits ouvrages vont détruire/ont détruit des zones refuges pour les poissons, crustacés, amphibiens, batraciens... et vont accélérer/aggraver les étiages surtout avec la variabilité hydrologique accrue due au changement climatique, sans parler des spécificités méditerranéennes, littorales ou montagnardes. Et même du Marais Poitevin.
Les oppositions à une "continuité écologique radicale" (qui satisfait bien certains haut-fonctionnaires soit par idéologie, soit pour les dédouaner de leurs responsabilités au regard de l’échec de la politique publique de l’eau) sont telles que l’Etat a été obligé de promouvoir une "continuité écologique apaisée" et même de changer son vocabulaire en parlant de renaturation ou de restauration hydro-morphologique, pratiquée positivement dans certains cas et sans destruction d’ouvrage.
J’ai même assisté à une réunion de CLE cette semaine où ne parle plus des destructions de seuils (bien qu’ils soient au programme du "contrat de grand cycle de l’eau" signé récemment) mais seulement de "renaturation" dans... une métropole urbaine, avec force images de synthèse, c’est dire le glissement sémantique en grande partie sournois et trompeur vis à vis des participants, élus ou non, à cette réunion et donc des habitants du dit bassin-versant dont toutes les (27) masses d’eau sont "en rouge" sauf 3 ruisseaux d’amont (qui sont... intermittents, la belle affaire). Reflet d’un malaise certain alors que le couperet "obligation de résultats" de la DCE va tomber bientôt.
FNE national (et quelques FNE régionales mais aussi le WWF et d’autres ) ont abdiqué le combat sur le quantitatif et le qualitatif, cf. les mégabassines et le protocole de 2018, malgré quelques actions et procès intentés par les bases militantes locales des APNE, et choisi la coexistence pacifique avec l’Etat, dont FNE dépend des subventions, d’où cette priorisation -de nature politique- partagée de la continuité écologique. Tout cela dans une opacité bureaucratique certaine qui sert quelques carrières, ambitions et/ou portefeuilles sonnants et trébuchants.
Que l’on publie les mandats et les indemnités (CESE, CNE, CA-AE...) perçues individuellement par les représentants officiels de FNE national/régions ! Les salariés FNE sont quant à eux coincés pour des raisons alimentaires liées aux agréments et subventions publiques. Je suis d’une génération où on reversait au parti ce que l’on percevait d’un mandat, quitte au parti à rémunérer en transparence et équitablement ses représentants (NB : je n’ai jamais été au PC). Sain principe dans un monde schizophrène.
Tu comprends mieux pourquoi je ne vais plus à la pêche que je pratiquais pourtant depuis l’âge de 8 ans (en 1967). »
Le ministère de la Transition écologique soumet à consultation publique, jusqu’au 5 juin, un projet de décret portant divers ajustements relatifs à la procédure d’autorisation environnementale, à la planification et à la gestion de la ressource en eau.
Le texte a d’ores et déjà reçu l’avis favorable de la Mission interministérielle de l’eau le 6 avril et du Conseil supérieur de l’énergie le 18 avril. Il vise principalement "à corriger des renvois désuets, à clarifier ou rectifier des rédactions, à permettre la prise d’arrêtés non correctement appelés par les textes en vigueur ou à préciser des notions".
Sur le volet eau, l’article 10 ajoute le curetage aux opérations groupées d’entretien régulier d’un cours d’eau par les collectivités en charge de l’entretien des rivières (R.215-3). L’article 6 (R.212-8) ajuste quant à lui la procédure d’élaboration et de mise à jour des schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). L’article 5 permet l’application des arrêtés de prescriptions générales aux ouvrages soumis à déclaration IOTA existants avant la loi sur l’eau (1992) en supprimant l’article R.211-8. L’article 7 corrige la rédaction de l’article R.214-18-1 afin d’en permettre l’application aux plans d’eau.
Enfin, l’article 8 modifie l’article R. 214-22 et y précise les modalités selon lesquelles le préfet peut encadrer l’irrigation, lorsque l’instruction des nouvelles demandes d’autorisation unique de prélèvement ne peut pas être faite dans les délais. L’objectif est de "garantir que l’irrigation soit menée dans le respect de l’autorité de la chose jugée ainsi que des objectifs de gestion équilibrée de la ressource en eau issus des Sdage, par l’introduction d’un plafond cohérent avec ceux indiqués dans les décisions jurisprudentielles récentes et correspondant à la moyenne des prélèvements annuels effectivement réalisés sur chaque point de prélèvement sur les dix dernières années", explique la notice.
L’Ile aux Belles eaux, déjà accablée par une corruption endémique, vient d’enregistrer un véritable désarmement judiciaire qui augure du pire.
Il semble que d’aucuns au syndicat des Juges Financiers à la Cour des Comptes, commencent à se poser des questions sur le fait qu’ à la CCR GGM (Cour des Comptes Régionales - Guadeloupe Guyane-Martinique) 6 magistrats sur 8 sont sur le départ, et qu’ils ne sont pas encore remplacés, alors que la campagne d’analyse des comptes budgétaires et financiers est proche.
L’analyse des documents devrait se faire par visio, avec des magistrats expérimentés, et non en présentiel comme l’exige la réglementation, sur suggestion de l’actuel président, très proche de Moscovici.
Le même a obtenu que disparaisse le chapitre Guadeloupe initialement prévu du récent rapport national dédié à l’eau, au prétexte que la loi ayant créé l’ineffable nouveau syndicat mixte déjà en faillite ayant été votée les choses allaient s’arranger…
Bien des avis définitifs sont atténués et édulcorés, d’autant que l’Etat ne transmet pas au Parquet.
La liquidation des ordonnateurs historiques de l’ancien syndicat a huit mois de retard, sans transferts des actifs et passifs, le décret du Conseil d’Etat subrogeant cette carence n’est toujours pas pris,
Il manque toutes les conventions de liquidation non faites à ce jour, sans omettre l’absence de liquidateur désigné pour les fameuses régies renoc, qui quoique régulièrement inscrites aux registres du commerce sont liquidées par fusion des comptes d’avec ceux du Siaeag, sans liquidation préalable, mais avec des recouvrements de factures insincères, forcés parfois par le Trésor public, sans respect d’aucune règle.
Utile rappel à l’heure ou fleurissent les projets de re-use...
La Commission européenne sommait depuis longtemps la France d’améliorer l’assainissement de ses eaux usées rejetées, elle ne l’a pas fait, la sanction est tombée en juin 2021 : « La Commission européenne a décidé de saisir la Cour de justice d’un recours contre la France pour non-respect des exigences de la directive relative au traitement des eaux urbaines résiduaires ».
Cela fait plus de vingt ans que la France doit mettre en conformité son système d’assainissement. Elle devait le faire pour fin 2000. Faute d’avoir une collecte et un traitement des eaux usées suffisants dans toutes ses agglomérations de plus de 15.000 habitants, elle avait déjà écopé d’un avertissement en 2004, et la Cour de Justice avait constaté ses manquements en 2013. À l’époque il n’y avait pas eu d’amende, cette fois, la récidive pourrait être sanctionnée.
Le problème, aujourd’hui, se pose pour « plus de 100 agglomérations de plus de 2.000 habitants », a précisé la Commission. Les eaux usées collectées n’y sont pas assez traitées ou sont non conformes aux critères de la directive. De surcroît, quinze de ces agglomérations ne satisfont pas non plus aux exigences de protection des zones sensibles.
Dans celles-ci, les eaux usées devraient être davantage traitées avant rejet car elles « contiennent également des nutriments, tels que l’azote et le phosphore, susceptibles de nuire aux réserves d’eau douce et au milieu marin en favorisant la prolifération d’algues qui étouffent les autres formes de vie, un phénomène appelé eutrophisation », rappelle Bruxelles.
Si la France est capable de conduire des expériences pilotes sophistiquées dans la réutilisation des eaux usées, elle est à la traîne pour l’assainissement de tous les jours. Le résultat d’un sous-investissement chronique.
Selon le rapport publié par la Commission en septembre 2020, l’Allemagne atteignait 100 % de conformité en 2016 pour la collecte et le traitement de ses eaux usées et le Royaume-Uni 96 %, contre seulement 85 % pour la France. Seul motif de consolation, l’Hexagone se classe encore loin devant l’Espagne et l’Italie, qui n’affichent respectivement que 78 % et 48 % de conformité.
En 2016, les États membres estimaient collectivement le total des investissements nécessaires pour garantir le respect de la directive à 229 milliards d’euros, dont 166 milliards d’euros de travaux dans les stations d’épuration et 63 milliards sur les systèmes de collecte.
Petit rappel historique à l’heure de l’assomption du « re-use »…
« L’épandage des champs agricoles par des eaux épurées de la station d’épuration d’Achères (78) a été mis en place dès les années 1980/90 par le SIAAP sur la plaine de Méry-sur-Oise, Bessancourt, Pierrelaye.
La plaine de 2000 hectares avait auparavant été irriguée par les eaux d’égouts brutes de l’agglomération parisienne jusqu’à dans le milieu des années 70, eaux qui ont pollué les sols par des métaux lourds.
ll était (et l’est toujours) nécessaire de continuer de les cultiver afin de les empêcher de s’enfoncer dans le sous-sol et d’atteindre la nappe phréatique. Par la construction d’un tuyau passant dans l’émissaire en provenance de Paris, reliant Achères jusqu’à l’usine de Pierrelaye servant à l’épandage des eaux épurées, ont irrigué cette plaine jusqu’à il y à encore peu de temps.
La CGT SAIVP-SIAAP, syndicat que j’ai dirigé jusqu’au 31 avril dernier a proposé en 1998 de changer le type de culture afin de dépolluer cette plaine, ce qui lors d’une rencontre avec certains élus riverains, les agriculteurs, la Direction du SIAAP où nous avions fait cette proposition avait reçu un avis favorable, d’autant plus pour les agriculteurs qui au lieu de cultiver du maïs à faible rentabilité pour l’alimentation du bétail, avaient la possibilité de générer davantage de bénéfices par la culture d’une plante qui avait la faculté de consommer les métaux lourds et ainsi de les extraire du sol et pouvait servir à la fabrication de biocarburant et de bioplastique.
Mais la réutilisation des eaux épurées issues de la station d’épuration d’Achères a tellement été décriée, qu’un changement de culture n’a jamais vu le jour, même lorsque l’INRA a fait la même proposition que nous à l’occasion du débat public sur la refonte du site Seine Aval en 2007.
Aujourd’hui l’usine de Pierrelaye est fermée, des terrains ont été vendus et se retrouve à avoir des zones pavillonnaires sur les sols pollués et une foret est en train d’être planté sans aucune certitude sur l’avenir des métaux lourds dans les sols car rien n’a démontré que la plantation d’arbres aura au moins le même résultat que la culture du maïs. Quant aux cultivateurs il n’en existe plus dans cette plaine.
Donc la réutilisation des eaux issues de l’épuration n’a rien de nouveau, pas plus que l’utilisation du biométhane existant à Achères depuis les années 1940/50, ou encore la réutilisation des sables et des boues récupérés durant l’épuration des eaux d’égouts. »
(*) Ancien secrétaire général de la CGT SAIVP-SIAAP.
La tension monte d’un cran à Landunvez. Fabrice Hamon, qui milite pour faire reconnaître les pollutions d’origine agricole, s’est fait déboulonner une roue de voiture.
"Nos associations et collectif lui apportent tout notre soutien. Face à cette intimidation, nous ne lâchons rien.
Fabrice Hamon n’en revient pas. Hier soir, vers 18h, alors qu’il se rendait au cinéma avec sa femme, son fils et son amie, il entend un bruit bizarre. « La roue vibrait, un boulon m’est tombé dans les mains, raconte-t-il. Sur les cinq boulons, quatre ont été desserrés. »
« Je n’ai pas d’autre preuve que la photo que j’ai prise et le témoignage du garagiste. Mais ça ressemble trop à ce qui s’est déjà passé, c’est forcément du sabotage », affirme-t-il, encore abasourdi.
Depuis un an, ce riverain du Foul, analyse la qualité de l’eau de la rivière. Il a même créé une association, Beautifoul.
En juin dernier, il révélait un taux d’E-coli 77 fois supérieur à la valeur qui entraîne la fermeture des plages, 232 fois supérieur en août !
Plus incisif sur son compte Instagram depuis le premier comité de pilotage dédié à la qualité des eaux de baignade, Fabrice Hamon pense que c’est ce qui a déclenché ce possible acte de sabotage. « Ce que je dis agace. Landunvez est une poubelle à ciel ouvert. »
« Nous condamnons cet acte de sabotage lâche »
Nos associations (Association et promotion de la Côte des Légendes, Avenir et environnement en pays d’Iroise, Eau & Rivières de Bretagne) réunies au sein du collectif Stoppons l’extension de la porcherie Avel vor, ainsi que France Nature Environnement Bretagne et Bretagne Vivante, soutiennent ce riverain lanceur d’alerte.
« Nous condamnons cet acte de sabotage lâche, réagit Christophe Le Visage, administrateur d’Eau & Rivières de Bretagne et membre du collectif. Il s’agit d’une intimidation sournoise pour nous faire taire. Mais nous ne lâcherons pas notre combat pour la nature et la qualité de vie. »
« Dans quel monde vivons-nous ? Un citoyen qui finance personnellement des analyses d’eau pour essayer de faire avancer la connaissance des pollutions qui gangrènent nos cours d’eau se fait saboter sa voiture, réagit pour sa part Laurent Le Berre, administrateur d’Eau & Rivières et président de l’APPCL. C’est un acte lâche d’une très grande gravité. »
Fabrice Hamon doit déposer plainte ce vendredi.
De son côté, le collectif organise un Carnaval des animaux d’Iroise, le 11 juin à la salle omnisports de Landunvez.
Un fidèle lecteur d’Eaux glacées nous a adressé une éclairante contribution à un sujet que l’actualité a rendu très sensible.
« Effectuer un forage est avant tout un travail pluridisciplinaire dans ses compétences.
La première étape est de déterminer le lieu en faisant appel à un sourcier, géologue, hydrologue, historien,...
Puis intervient le foreur « entreprise de travaux public » et enfin un électromécanicien spécialisé dans la « mécanique des fluides ».
Personnellement, je ne connais que très peu de sociétés qui maîtrisent parfaitement ces trois disciplines, ce qui génère beaucoup de déconvenues, voire d’incidents.
En règle général, aucune garantie n’est apportée à la prestation et vu les coûts de ce type d’installation, il est ridicule d’imaginer que ce type de prestations s’adresse principalement à une clientèle de particuliers.
Même si le particulier, dépourvu d’une connexion aux réseaux publics, a acquis son forage en nom propre, son exploitation reste destinée à des usages qui dépassent largement le cadre familial
La grande majorité des forages sont des « petits » forages en 4 pouces de diamètre, ceux là même qui échappent à tout contrôle.
Ces forages en 4" ont beaucoup évolué techniquement ces 30 dernières années.
Ils peuvent aujourd’hui avoir des « points de rendements » très élevés, jusqu’à 300m de profondeur et des débits qui peuvent dépasser les 15m³/h.
Ces forages à usage « domestique » occasionnent des prélèvements d’eau bien supérieure à 1 000 m3/an (seuil d’application des autorisations ou déclarations au titre de la loi sur l’eau).
Facteur aggravant, bien souvent ils sont réalisés sans « tête de forage » garantissant leurs étanchéité à toute pollution et ils n’ont qu’un simple « clapet antiretour » comme dispositif de séparation des eaux, quand ils sont couplés au réseau public.
Pour les pompes à chaleur géothermiques, ces forages en 4" sont souvent uniques.
La restitution nécessite normalement un deuxième forage, celui ci étant absent, elle se rejette dans le réseau pluvial !
Globalement, je regrette que tous les intervenants sur le sujet soient au mieux, des néophytes, voir des hypocrites. Mais que tous ces « corsaires » de l’eau se rassurent.
Les forages en 4" ont encore de beaux jours devant eux, car ils rassemblent une clientèle composée de collectivités, d’industriels, de paysans et de notables. »