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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Manosque a soif d’eau publique
par Marc Laimé, 4 avril 2021

Le Collectif intercommunal pour le retour en régie publique de l’eau sur Manosque et la DLVA vient d’adresser une lettre ouverte aux conseillers municipaux de Manosque, et aux conseillers communautaires de la DLVA.

« Avec l’adhésion de Grand Lyon métropole et de Bordeaux métropole, le réseau France Eau Publique (http://france-eaupublique.fr/) atteint désormais 100 adhérents, représentant plus de 15 millions d’habitants en eau potable et 9,5 millions en assainissement.

Enrichi d’une trentaine de nouveaux membres au cours des derniers mois, le réseau renforce sa représentativité et témoigne d’une gestion publique dynamique, convaincant de plus en plus d’élus de collectivités de toutes tailles et de tous types de territoire.

Ces décisions s’inscrivent dans un processus déjà bien entamé depuis une vingtaine d’années que nos voisins de Varages (Var) avaient su impulser par leur fameux appel : aux côtés des grands services historiquement en régie, la gestion publique séduit autant des métropoles (Grenoble dès 2001, Paris en 2010, Brest en 2012, Nice Côte d’Azur en 2014, Montpellier en 2016, Troyes en 2017), que des territoires plus ruraux ou montagnards (Digne-les-Bains en 2008, le bassin de l’Ardèche en 2017, le Pays de Gex en 2018) ou bien encore les DOM (élargissement du périmètre de Odyssi, la régie de Fort de France en Martinique, avec le Lamentin, Saint-Joseph et Schoelcher entre 2013 et 2016).

Ce lundi 29 mars, le conseil métropolitain de Montpellier vient de voter pour l’extension de la régie de l’eau et de l’assainissement dans les 31 communes.

Plus près de nous, La communauté de communes Provence Alpes Agglomération regroupe 46 communes (https://www.provencealpesagglo.fr/46-communes/) et Le Syndicat Durance Luberon est une gouvernance locale desservant un territoire de 21 communes et disposant d’une cohésion territoriale des trois compétences : eau potable, assainissement collectif et assainissement non collectif (https://www.duranceluberon.fr/) depuis nos voisines Beaumont de Pertuis et La Bastide des Jourdans jusqu’à Mérindol.

Depuis 2010, la part de la population française desservie en gestion publique a ainsi connu une croissance progressive et régulière de 10%, et s’établit en 2020 à 40% en eau potable et 58% pour l’assainissement des eaux usées.

Pour Christophe Lime, maire-adjoint et président de la régie de Besançon, président du réseau FEP, « dans un contexte de course à la concentration des acteurs privés de l’eau au service des seuls intérêts financiers et commerciaux, la gestion publique constitue une véritable alternative à la gestion déléguée ».

Tandis que chaque centime de la facture d’eau est réinvesti dans le service et le développement du patrimoine, la gestion publique permet aux élus et collectivités de disposer d’un panel d’outils de mise en œuvre adapté aux spécificités de chacun de leurs territoires.

Proximité du service, ancrage local des emplois, solidarité, gouvernance élargie, taille humaine des structures, efficience et défense de l’intérêt général : la gestion publique est porteuse de solutions pour développer une gestion durable de la ressource dans un contexte de changement climatique.

Pourquoi Manosque renoncerait-elle à cette gestion plus économique et qui donne satisfaction ?

Lors des réunions du conseil communautaire de la DLVA en date du 11 avril et 20 novembre 2018, l’option a été prise de revenir en gestion publique d’après les informations publiée par La Provence.

Si l’on peut se satisfaire de l’engagement pris du retour en gestion publique en 2023, d’autres annonces laissent cependant planer le doute.

La SAUR a-t-elle consenti à baisser ses tarifs afin de s’assurer de juteux contrats à l’avenir ?

C’est en tout cas ce que laisserait envisager la création d’une SEM (Société d’économie mixte).

Les SEM ont un statut de droit privé, sont soumises aux contrôles propres aux sociétés anonymes et aux contrôles de droit privé et elles demeurent des sociétés pouvant réaliser des profits.

C’est donc un modèle qui ne remet pas en cause les axiomes de la gestion privée.

C’est juste le contraire du retour en régie publique !

Or si la gestion des services publics par les SEM peut être vertueuse, on peut s’étonner que des indemnités ou des « jetons » de présence soient accordés aux administrateurs ainsi rémunérés en plus de leurs indemnités d’élus.

Remplacer les dividendes aux actionnaires par des jetons aux élus, où est le gain ?

De plus pour obtenir le marché la SAUR baisse ses tarifs.

Est-ce à dire qu’ils étaient trop élevés jusqu’à ce jour ?

Il ne semble pas que la SAUR envisage de diminuer les dividendes versés aux actionnaires, mais en optant pour une diminution du personnel n’est-ce pas la qualité du service aux usagers qui sera moindre ?

Pour obtenir ce marché, la SAUR passe de 29 salariés à 21 !

Il s’agit en fait d’un vaste plan de suppression d’emploi.

Enfin, la tarification différentielle disparaît et les premiers mètres cubes moins chers aussi.

Les petits consommateurs, les personnes précautionneuses ne se verront pas récompensés.

Une mesure de justice sociale aurait été de rendre gratuits les premiers mètres cubes dits vitaux et de rendre plus chers ceux dits de confort ou de luxe (piscine, jardin, lavage de voiture…).

Cette mesure serait d’autant plus opportune que la pandémie a augmenté la consommation d’eau pour le lavage des mains et accru les difficultés sociales des plus fragiles d’entre nous.

Nombre d’études le prouvent, les faits le confirment, la gestion en régie publique est toujours moins chère pour les usagers, plus économe de la ressource et plus proche du contrôle citoyen.

Sans compter que depuis que les abonnés ont reçu leur facture, cette dernière est de plus en plus incompréhensible et fait l’objet de réclamations et de demandes d’explications.

Qui a vu sa facture établie sur 14 mois, qui change de tranche pour cette raison et se trouve à payer un mètre cube à 0.66 € au lieu de 0.38 €

Car, la gestion privée, c’est d’abord la priorité donnée à la rémunération des actionnaires, avec pour conséquence un prix élevé pour le consommateur, des investissements pas toujours effectués ou souvent différés et un manque de transparence de la gestion.

Qui sait dans la population que sous ligne intitulée "Contribution des services centraux et recherche" à laquelle les abonnés n’ont pas accès et dont le montant s’établit pour l’année 2019 à 151.700 € se cachent le versement des dividendes aux actionnaires, le paiement des impôts de la SAUR, ses frais de siège ?

L’analyse des RAD (Rapport Annuel du Délégataire) et des RPQS (Rapport Prix et Qualité du Service) est édifiante.

Voilà pourquoi nous vous demandons de bien vouloir étudier sérieusement l’option du retour en régie publique de l’eau sur la Ville de Manosque et les communes de la DLVA et d’adopter le vœu que nous vous joignons. »

Projet de voeu -.

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