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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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SIAAP : l’enquête au long cours débouche sur un putsch
par Marc Laimé, 12 décembre 2019

Alors que les innombrables enquêtes et audits de sécurité n’ont toujours pas permis d’éclaircir les causes de l’accident industriel majeur qui a frappé l’usine d’épuration d’Achères le 3 juillet dernier, la politique reprend ses droits. L’avenir du SIAAP devenant à l’occasion un enjeu majeur du duel Hidalgo-Macron dans la perspective des municipales, puis de la refonte du Grand Paris, de la présidentielle de 2022, et des JO…

Mme Wargon qui a « hérité » du dossier du SIAAP, n’est pas sortie de l’auberge (rouge).

Dès potron-minet le lundi 9 décembre, sous des déluges de pluie, accompagnée de Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines, elle était accueillie à Achères par Yann Bourbon, directeur de SAV, grand préposé à la com’ depuis juillet dernier.

Et c’était à nouveau Jean-Didier Berthault, conseiller (LR) de Paris, et non Belaïde Bedreddine, l’actuel président (PC) en sursis, comme Jacques Olivier (DG), qui commentaient le « Clari-tour » pour Mame Wargon. Ca ne fait jamais que le huitième debriefing depuis l’été…

« Cela permet de mieux se rendre compte de la réalité du sinistre, révélait la secrétaire d’Etat au Parisien. Des audits de sécurité ont été lancés pour la défense contre les incendies et l’amélioration de la qualité des rejets dans la période transitoire avant la reconstruction de l’unité détruite. »

Poursuivant sur la lancée du scoop de Jacques Olivier aux Echos il y a deux mois, notre aréopage confirmait donc à Mame Wargon que quatre sources de départ de feu, toutes d’origine électriques, sont actuellement étudiées : un chemin de câbles, un éclairage de chantier, un ventilateur mobile et un détecteur mobile.

Ce qui n’est vraiment pas de bol puisque la « Clari », on le sait, n’était pas équipée de détecteur d’incendie…

Nonobstant, nos Rouletabille ont établi, toujours selon Le Parisien, que « la zone de départ du feu a été localisée entre les cuves 4 et 10, alors en maintenance au moment de l’incendie dans le local de stockage de chlorure ferrique. Ce fameux 3 juillet, ces cuves en matière plastique étaient en effet à l’arrêt pour contrôle périodique. Un sous-traitant procédait au démontage de l’échafaudage intérieur de la cuve 10, alors qu’un ventilateur permettait de renouveler l’air dans les cuves. »

Il est vrai que les investigations sont très difficiles à cause de la présence résiduelle de liquide et de décombres, expliquait Yann Bourbon, le directeur du site Seine-Aval. Les investigations sur l’échafaudage n’ont rien apporté. La mélasse en fond de fouille est encore trop importante pour permettre des investigations approfondies. »

Ca va jamais faire bientôt que six mois que la mélasse dort au fond des cuves… Cette même mélasse que des experts du CNDP ont demandé d’extraire prochainement des deux fonds de cuve. Sans doute pour voir ce qu’il y a en dessous ?

Mais qu’on se rassure, trois audits de sécurité sont toujours en cours. La société Dupont Sustainable Solutions, spécialisée dans les environnements complexes, accompagnera l’ensemble des acteurs dans les prochains mois. On respire.

(Même nous on n’aurait pas osé : Dupont Sustainable Solutions ! Ils l’ont trouvé où, dans Pif Gadget, en supplément de l’Huma ?)

On respire d’autant plus que Mame Wargon achève de nous rassurer :

« Nous travaillons en toute transparence même (dans la mélasse ? Note EG), si nous ne pouvons pas répondre à toutes les questions. Je reste très vigilante. Nous avons lancé toutes les procédures permettant d’aller au bout des causes et de l’amélioration des mesures de précaution et de prévention. Un plan de prévention d’information des habitants sera communiqué d’ici la fin de l’année. Cela permettra d’engager des discussions plus structurelles avec les riverains. »

Un nouveau point complet sur la situation sera organisé en février à l’issue des différents audits de sécurité en cours, notamment celui mené par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Yvelines. En attendant, les opérations de nettoyage vont se poursuivre avant l’élaboration d’un projet autour d’un nouveau complexe de charpente et de toiture pour réhabiliter la filière de traitement aujourd’hui enfouie.

Les riverains sont en colère

Rassemblés au sein du Collectif Seine 78-95, plusieurs dizaines de riverains l’ont mauvaise.

« On était beaucoup de promeneurs à discuter de ça quand on se croisait sur les quais de Seine, explique Henri Le Roy au Parisien, pour situer le contexte de la création du collectif. Le sujet a suscité beaucoup de colère et d’interrogations. »

Pour cet habitant d’Herblay, « le Siaap est une institution verrouillée. Quel est le degré de pollution de la Seine ? À quoi doit-on s’attendre dans les prochains mois ? Ces questions restent sans réponse. Tout ça manque de transparence. »

Le collectif aimerait accéder à un autre niveau d’information en intégrant le conseil d’administration. « C’est là où tout se passe, poursuit Henri Le Roy. Le but est d’y placer des citoyens volontaires et compétents. Ce devrait être le cas dans toutes les gouvernances de sites sensibles en France. »

Dans les onze derniers mois précédant l’incendie, il y avait eu huit alertes au sein de l’usine. « On ignore tout de ces alertes, de leur gravité et de leurs circonstances. La neuvième a été un désastre écologique. Des citoyens auraient pu avertir la population avant. Il ne s’agit pas d’agiter la peur. Mais la peur permet de faire attention. »

Vers une nouvelle gouvernance ?

L’incendie aura eu des effets collatéraux. Au premier rang desquels, celui de jeter une lumière crue sur un mode de gouvernance qui excluait les départements de grande couronne du conseil d’administration du syndicat alors que le Siaap traite 70 % des eaux usées de la région et que deux de ses trois plus grosses installations sont installées dans les Yvelines à Saint-Germain-en-Laye (Achères), et Triel-sur-Seine.

Une situation héritée des années 1970, lors de la création du Siaap par Paris, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, mais dont Mme Wargon, a annoncé parallèlement ce lundi qu’elle était vouée à changer.

Mame Wargon a en effet tenu à aborder le sujet : « L’Etat doit en discuter avec l’opérateur et avec les collectivités. Il est nécessaire de faire évoluer la gouvernance du Siaap. Le gouvernement va faire des propositions afin que les collectivités locales de grande couronne soient représentées. »

Cette réflexion sera menée par la préfecture de région en relation avec le ministère et les départements. « Il faudra en passer par le cadre législatif », soulignait la secrétaire d’Etat.

Le grand marchandage

Le SIAAP RPR-PC a vécu.

Belaïde et Jacques Olivier sont sur un siège éjectable.

En coulisses on évoque un ticket Berthault – Penouel. Nous y reviendrons sous peu, tant le fromage excite les appétits dans la macronie...

L’enjeu ? Les municipales et après, le Grand Paris, les départementales, puis à l’horizon, la présidentielle et les JO.

Les onoravoles de la Coupole, depuis leur bastion des Hauts-de-Seine s’agitent en coulisses depuis bien plus d’un an.

Qu’Hidalgo se maintienne en mars et la refonte du Grand Paris, concoctée par le duo Gouraut-Lecornu l’affaiblira considérablement, au point de lui barrer toute chance pour 2022.

Qu’elle chute et la macronie remporte le jackpot : elle prend tout.

Là, Emmanuel Macron aura déjà gagné 2022.

Faites vos Jeux

Saumâtres « Matinales » à Seine Aval

Le mercredi 13 novembre dernier, grande première à Achères, où se tenait la première session des « Matinales de Seine Aval ».

Le SIAAP y a imposé une grand-messe à tous les agents du site. Mais plutôt que de féliciter celles et ceux dont la réactivité a permis d’éviter le pire en juillet dernier - ce dont le syndicat s’est enorgueilli durant tout l’été -, on choisit, maintenant que la bise est venue, de réécrire l’histoire à 180°.

Et de faire porter aux agents le chapeau de l’incompétence du syndicat en matière de sécurité industrielle, laquelle est pourtant notoirement inquiétante.

Ainsi, il y aurait-il seulement 10% à 20% des agents qui feraient bien leur travail, en qui le SIAAP a bien évidemment toute confiance, et prodigue son soutien.

Quand 70% à 80% des autres collègues viendraient au travail, mais sans s’investir et sans s’intéresser à leurs missions.

Enfin, 10% des agents sont qualifiés d’opposants.

Comment en est-on arrivé à de tels chiffres ? Le feeling, des statistiques dans un tableur caché ?

Nul n’en doute, la Direction, forte de ses « premiers de cordée » (dont les rémunérations exceptionnelles viennent de faire un bond de géant), est dans les (bons)10%.

Une dizaine d’agents, refusant de se laisser maltraiter et intimider ont dignement quitté cette réunion ignoble.

Ah, et va aussi falloir se pencher sur « l’acide performique » dont le CA du SIAAP vient de décider, contre l’avis de la Ville de Paris, d’en faire son traitement de choc à Valenton pour les « Baignades en Seine »

A suivre…

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