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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Qui va payer pour « économiser » l’eau ?
par Marc Laimé, 2 avril 2009

L’Association Scientifique Européenne pour l’Eau et la Santé (ASEES), organise les jeudi 14 et vendredi 15 mai 2009 à Aix-en-Provence un colloque intitulé « Economies d’eau : réutilisation des eaux de pluie, grises ou usées. Impacts sanitaires et environnementaux. » Un signe supplémentaire, s’il en était besoin, que la notion de « re-use » a bel et bien le vent en poupe… Reste à savoir qui va payer dans les années qui viennent les « économies » que va permettre la « ré-utilisation » tous azimuts qui nous est désormais proposée ?

Contrairement à ce que pourrait spontanément penser l’usager lambda, la notion de « ré-utilisation » de toutes sortes d’eaux, de pluie comme usées, ne relève en rien d’un gentil folklore à l’usage de la galaxie « autarcique », et de nos amis les adorateurs des toilettes sèches (qui feront le bonheur du genre humain !). Loin s’en faut. Et l’on s’en convaincra aisément à la lecture du pré-programme de ce colloque, et des intitulés des communications prévues.

Dès lors surgit une agaçante interrogation. Les « bons gestes », prônés de toute part, sous couvert « d’économiser la ressource », sont-ils d’ores et déjà voués à participer à une nouvelle ère de « l’économie industrielle » de la gestion de l’eau ?

Quand l’on sait par ailleurs que la diminution structurelle des volumes d’eau consommés, et donc facturés, enregistrée depuis 15 à 20 ans, et dont rien ne laisse augurer une décrue, entraîne, mécaniquement, une hausse de la facture d’eau, on voit poindre l’irritant paradoxe : plus nous allons « économiser » l’eau, plus son prix va augmenter…

On peut dès lors s’inquiéter de voir émerger un encadrement des plus tatillons des différentes méthodes de « récupération », qui font l’objet de ce colloque, puisqu’elles augurent à n’en pas douter d’une inscription de pratiques diverses, aujourd’hui mises en œuvre, presque en catimini, par des centaines de milliers d’usagers, dans une perspective de « monétisation obligée », histoire de contrebalancer la « perte sèche » découlant de la diminution des volumes d’eau potable aujourd’hui consommés…

Compte tenu des dynamiques à l’œuvre, cet aspect de la question mériterait bien d’émerger dans le débat public…

Le programme provisoire du colloque

Contact :

Gilles-Pascal Husson

Président de l’Association Scientifique Européenne pour l’Eau et la Santé

Université Paris-Descartes, Laboratoire d’Hydrologie

4 avenue de l’Observatoire

75270 PARIS cd 06

Mail : gilles.husson@parisdescartes.fr

Site internet : www.asees.fr

Voir aussi le débat sur les consommations d’eau sur le portail "Eau dans la ville"

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commentaires

1 Qui va payer pour « économiser » l’eau ?

J’apprécie beaucoup la qualité de vos articles M. Laimé, ainsi que l’essentiel de vos prises de positions.
Cet article, ainsi que d’autres sur le même sujet, auront contribué à porter à ma connaissance une problématique dont je n’avais pas conscience. Je travaille dans le domaine de l’assainissement et les problématiques de l’eau potable ne me sont pas toujours familières.

Mais je ne me contenterai pas d’un satisfecit. Votre blog gagnerait en effet à donner plus de crédits et à accorder plus de sérieux à l’alternative que représentent les toilettes sèches. Je me permets de vous le signaler car ce n’est pas la première fois que je relève ce qu’on pourrait qualifier d’ironie, voire de mépris, à l’égard d’"adorateurs des toilettes sèches" qui appartiendraient à une "galaxie autarcique".
Je vous invite à plus de professionnalisme sur ce sujet dont l’enjeu et l’apport pour l’assainissement méritent mieux que ces qualificatifs destinés à enfermer ses promoteurs dans l’effet tribu dont raffolent les médias de masse.

Je ne peux que vous conseiller de vous rapprocher, par exemple, de l’association Toilettes du Monde dont je ne suis pas membre mais dont le travail me semble exemplaire dans ce domaine. Je ne suis d’ailleurs pas (encore) et malheureusement utilisateur de toilettes sèches. J’habite en ville et nous conviendront qu’il y est difficile de faire la démarche, sauf à l’initier par le service public auquel nous sommes vous et moi attachés.

poste par Sébastien - 2009-04-2@14:45 - repondre message
2 Qui va payer pour « économiser » l’eau ?

Bonjour,

Mes petites "piques", qui ont déjà suscité moult remous, visent à prévenir les béotiens que nous sommes entrés dans une nouvelle ère : aucune pratique individuelle n’échappera à l’avenir au contrôle et à la taxation. J’emprunte des voies humoristiques pour faire passer ce message.

Bien cordialement

poste par Marc Laimé - 2009-04-3@12:44 - repondre message
3 Qui va payer pour « économiser » l’eau ?

Quel fatalisme !

poste par Sueolia - 2009-04-3@18:48 - repondre message
4 Qui va payer pour « économiser » l’eau ?

Bonjour,

Je suis bien conscient de l’importance du message que vous portez sur ces points du contrôle et de la taxation.
Mais je voulais attirer votre attention sur le fait qu’à tribaliser les promoteurs des toilettes sèches, vous en diminuez l’enjeu collectif, financier et écologique.
Pour revenir dessus, c’est à mon sens toute la signification du séjour organisé par Toilettes du Monde en Suède.

poste par Sébastien - 2009-04-11@15:32 - repondre message
5 Qui va payer pour « économiser » l’eau ?

Bonjour,

Je crains que nos amis que je "tribalise" odieusement, je vous l’accorde, n’aient justement pas pleinement pris conscience des périls qui les guettent. Disons que c’est un gimmick pour espérer des réactions et mises en mouvement concertées.

Bien cordialement.

poste par Marc Laimé - 2009-04-11@17:19 - repondre message
vous aussi, reagissez!