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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Irrigation : examen de l’élaboration de 15 PTGE
par Marc Laimé, 21 septembre 2022

Le collectif Bassines non merci vient de rappeler et de commenter la dernière étude sur les Plans territoriaux de gestion de l’eau (PTGE), publiée en mai 2022.

« Le Varenne de l’eau est une tentative de recul par rapport aux Actes des Assises de l’Eau.

https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/appui-a-l-aboutissement-de-projets-de-territoire-a3528.html

Vous remarquerez que “- ici comme ailleurs - il n’est question que de "l’eau et des milieux aquatiques" = l’eau bleue ; et que l’eau verte produite et séquestrée dans les sols durant la phase terrestre du cycle de l’eau n’est pas nommée, et n’existe pas dans la tête des auteurs.

A nous donc de construire notre argumentaire en y ajoutant les fonctionnalités naturellement produites par la biodiversité, dont l’absence ou l’insuffisance (de biodiversité) est la cause première de la sécheresse des sols et de leur dépendance à l’irrigation.

L’eau verte est celle qui permet la vie, par le prolongement du temps de sa résidence durant la phase terrestre du cycle de l’eau. C’est elle qui maintient opérationnels les écosystèmes complexes qui régulent et augmentent la disponibilité de l’eau douce. Comprendre ce que représente l’eau verte est fondamental.

« Il est admis qu’en moyenne, l’eau verte correspond à deux tiers des précipitations au plan mondial, mais avec des variations fortes selon les contextes locaux. Le flux d’eau verte passe par le sol et provient de l’eau de pluie retenue par le sol. La régulation par le sol de la disponibilité de l’eau entre les saisons permet aux écosystèmes de satisfaire leurs besoins en eau qui sont permanents malgré le caractère intermittent et irrégulier des pluies. Ce mécanisme de stockage par le sol ne concerne, à un instant donné, qu’une faible quantité d’eau estimée à 0.05% des réserves en eaux douces au plan mondial. Toutefois, le stock en eau du sol est estimé être huit fois supérieur à celui des cours d’eau ».( Shiklomanov, 1993 )[1]

[1] https://www.quae-open.com/produit/149/9782759231249/l-eau-en-milieu-agricole page 20

Voici aussi, pour ceux que l’historique de la prise en compte des sols (et conséquemment de la gestion de l’eau !) intéresse, le lien vers l’historique du GIS SOL, sa genèse et son évolution sur 20 ans :

https://www.afes.fr/wp-content/uploads/2022/09/EGS_2022_29_Arrouays-365-380.pdf

16 pages, pour une information qui vaut le détour.

Rappelons que la disponibilité de l’eau est directement proportionnelle à l’augmentation de la biodiversité des milieux et de la vitalité des sols vivants.

L’absence de vitalité (biodiversité) dans les sols des bassins versants est le responsable majeur de la réduction de la disponibilité de l’eau dans les milieux. Le déficit d’activité biologique dans les sols accentue leur assèchement et le réchauffement climatique.

Examen de l’élaboration de quinze PTGE ; Identification de voies de progrès (Appui à l’aboutissement de PTGE)

L’instruction du Gouvernement du 7 mai 2019 a défini le cadre d’élaboration des projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE). Ils sont le fruit d’une concertation locale qui doit associer toutes les parties prenantes. Avec la double préoccupation de sobriété des usages et d’anticipation des effets du changement climatique, ils doivent garantir la bonne fonctionnalité des écosystèmes aquatiques et assurer dans la durée un équilibre entre les usages de l’eau et la ressource disponible.

Le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) ont été missionnés pour apporter un appui aux acteurs locaux d’une quinzaine de PTGE et pour formuler des recommandations visant à accélérer l’aboutissement et la mise en œuvre opérationnelle des PTGE.

La mission relève que les difficultés rencontrées sur le terrain trouvent très souvent leur origine dans un déficit de méthode, de dialogue et d’écoute mutuelle. L’approche de la gestion locale de la ressource et des usages de l’eau est généralement compartimentée et lacunaire alors qu’elle devrait être systémique et globale et, à ce titre, intégrer les interactions entre les usages et l’ensemble des ressources naturelles (eau, sol, biodiversité, etc.).

Les recommandations formulées par la mission visent à s’assurer de la solidité des bases sur lesquelles les PTGE seront construits et à apaiser les débats en installant dans la durée une confiance entre les parties prenantes. Trois axes d’amélioration complémentaires sont identifiés :

(1) S’assurer de la qualité de la démarche et de son pilotage : mettre en place une gouvernance adaptée, arrêter très tôt une feuille de route, mobiliser et partager des connaissances éprouvées, s’appuyer sur des études rigoureuses, considérer l’ensemble des différentes ressources naturelles et conduire des actions en faveur de leur qualité, explorer et évaluer plusieurs scénarios d’équilibre dans la durée ;

(2) Renforcer l’accompagnement des acteurs locaux : actualiser et développer des outils, créer un centre de ressource national dédié aux PTGE – permettant de capitaliser et de partager des outils, des méthodes et les expériences des territoires – et une procédure de labellisation des PTGE ;

(3) Améliorer, si nécessaire par la voie réglementaire, (i) le partage d’informations sur les usages de l’eau, (ii) la mobilisation de plans d’eau aujourd’hui inutilisés et (iii) la répartition entre agriculteurs de l’eau avec l’ouverture de l’accès à l’irrigation pour de nouveaux agriculteurs.

Sur la base de ce retour d’expérience, et sous réserve de prendre en compte les points de vigilance relevés, la mission confirme l’intérêt du PTGE, démarche ascendante qui associe toutes les parties prenantes et leur fait confiance pour co-construire une solution, en particulier lorsqu’il s’agit de stocker de l’eau en faisant appel à d’importants financements publics.

Auteurs : Claude Gitton, Nathalie Bertrand, Virginie Dumoulin, Pascal Kosuth, CGEDD ; Gérard Fallon, Philippe Allimant, Alain Joly, CGAAER

Publié le 19 septembre 2022

Télécharger le rapport :

https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/013749-01_rapport_cle2723cf.pdf

Complément d’actualité

Eh ben, ça y est, on y est !... On a touché le fond... Le 17 et le Marais Poitevin sont classés en noir !

Sud Ouest : Gestion de l’eau en Charente-Maritime : la préfecture annonce de nouvelles restrictions pour l’irrigation.

https://www.sudouest.fr/environnement/gestion-de-l-eau-en-charente-maritime-la-prefecture-annonce-de-nouvelles-restrictions-pour-l-irrigation-12353128.php

Juste avant les "récoltes" de maïs, ce qui en reste, la préfecture 17 se décide enfin, après tant de mois de sécheresse... Cette décision est d’une duplicité certaine...

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commentaires

1 L’eau verte n’est pas nommée et n’existe pas dans la tête des auteurs. Ah bon !

Ben, moi, j’ai lu des choses sur les sols et l’eau, y compris dans une des recommandations du rapport.

" le lien entre gestion de la ressource en eau et gestion des sols est très peu pris en compte dans l’élaboration des programmes d’actions des 15 Ptge. Pourtant certaines pratiques modifient favorablement les sols et la circulation de l’eau, permettant de réduire le ruissellement, d’augmenter l’infiltration vers les nappes phréatiques et d’améliorer le stockage de l’eau dans les sols. Pour améliorer l’alimentation hydrique des plantes, on peut ainsi s’intéresser à l’implantation d’éléments paysagers ralentissant le ruissellement (bandes enherbées, talus et haies), l’insertion de prairies dans les successions de cultures, la couverture des sols durant les intercultures, la réduction voire la suppression du labour, etc. UNE VISION AGRONOMIQUE ÉTRIQUÉE CONDUIT À IGNORER CES LEVIERS pour l’adaptation au changement climatique. Leur absence peut s’analyser comme une CARENCE DE L’APPROCHE GLOBALE. " (page 17)

Recommandation 2. Renforcer la prise en compte par les acteurs des territoires des enjeux de l’approche systémique de la gestion locale de l’eau. L’état des lieux, le diagnostic puis le programme d’actions doivent considérer les différentes ressources naturelles (eau, mais aussi sols et éléments paysagers) et leurs interrelations, ne pas dissocier leurs dimensions quantitative et qualitative et prendre en compte les différents usages et leurs déterminants.

Bref, il n’est heureusement pas obligatoire d’utiliser le vocable "eau verte" pour en manipuler le concept

poste par T. Deglic - 2022-09-25@10:33 - repondre message
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