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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Inauguration citoyenne de la régie des eaux du Grand Avignon
par Marc Laimé, 28 juin 2017

Inspirés par la grande tradition de l’agit-prop les centaines d’usagers avignonnais qui se battent opiniâtrement depuis deux décennies, contre l’affermage du service de l’eau à la Générale des eaux, puisVeolia, vont frapper un grand coup, en posant symboliquement le 29 juin devant le siège de la communauté d’agglomération du Grand Avignon la première pierre de la future régie qu’ils appellent de leurs voeux. Un grand pied de nez dans une situation qui n’a jamais paru aussi critique.

Car le geste va intervenir au moment même où le Grand Avignon s’apprête bien évidemment à faire tout le contraire et à reconduire, dans des conditions scandaleuses, comme c’est devenu la règle, partout, l’une ou l’autre des entreprises privées qui entendent bien continuer à capitaliser des profits indéfendables, au vu des performances du délégataire en place depuis des décennies.

L’invitation était on ne peut plus claire : le président de l’agglo préfère Veolia, Suez ou Saur et ne veut pas d’une régie. Le collectif citoyen de l’eau prend les devants et organise un rassemblement qui posera symboliquement la première pierre de la "Régie des eaux des 2 rives du grand Avignon" le 29 juin, à 17h00 devant le siège de la Communauté d’agglomération.

Un bilan accablant de la gestion privée

A Avignon, le service public est délégué au secteur privé (Veolia) depuis 1985. Et le bilan est accablant.

 Un dividende exorbitant perçu chaque année par Veolia : entre 1 et 2 M€ par an, pour un taux de rendement de 42 % en moyenne entre 2008 et 2013 (à partir de 2014, les bilans ne sont plus publiés).

 Un réseau vieillissant qui n’est pas interconnecté (donc vulnérable en cas de sécheresse ou d’acte de malveillance) , une sectorisation insuffisante, un taux de fuite en dessous des objectifs du Grenelle de l’Environnement.

 Un prix du mètre cube basé essentiellement sur une part fixe (abonnement) perçue à 100% par le délégataire.

 Si le prix affiché dans les rapports annuels est peu élevé, c’est parce qu’il est basé sur une consommation de 120m3 par an. Or, la consommation moyenne n’est pas de 120m3 mais de 90m3 ce qui fait monter le prix. Et donc, plus on économise l’eau, plus on paye cher au mètre cube ! Une aberration écologique qui pénalise de surcroit les personnes isolées.

 Une relation client déplorable : ces dernières années, coupures et/ou réductions illlégales de débit, défauts de conformité des factures (dont la rédaction est sous-traitée à une filiale basée au Luxembourg, actuellement poursuivie par la justice), pénalités indues sur lettres de relances, voila ce qui rythme la vie quotidienne des usagers.

 Cette privatisation douloureuse s’achèvera enfin le 31 Décembre 2018. Et dès juillet 2017, les élus communautaires ont à décider du mode de gestion : enfin une régie publique ?

Nonobstant, des élus travaillent depuis plusieurs mois avec les citoyens du Grand Avignon rassemblés au sein du collectif de l’eau, et si les partisans du recours au privé n’expriment aucun argument sérieux, les arguments pro-régie ne manquent pas.

 Le prix de l’eau au mètre cube a pu diminuer (Montpellier, Paris) ;

 Des marges ont pu être trouvées pour renouveler les installations et colmater des fuites (Montpellier, Paris) ;

 La continuité du service public a été assurée, souvent en internalisant progressivement des services tels que la facturation, sous-traités les premières années (Nice, Montpellier).

 Le personnel des sociétés privées anciennement délégataires a pu être intégré dans le nouvel établissement public, en conservant ses avantages statutaires (Nice, Montpellier) ou en les améliorant (Paris) ;

 Le rapport aux usagers a été facilité sans que le taux d’impayés n’augmente ;

 Les associations d’usagers participent maintenant à la gestion du service, soit dans le cadre du conseil d’administration des Régies, soit dans des organes consultatifs (observatoire local de de l’eau…) ;

En conclusion, il est impératif de retrouver la maitrise de l’exploitation pour trois raisons :

 Environnementale : protection de la ressource et du patrimoine sur le long terme ;

 Sociale : une relation usagers apaisée, des personnels aux conditions de travail garanties ;

 Economique : que l’argent des usagers reste sur le territoire pour améliorer le service.

 Démocratique : quelles que soient les décisions prises, tout est sur la table.

"L’eau est à nous. Gestion privée de l’eau, non merci !"
"Occuper le terrain !"
"Non au commerce de l’eau !"

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