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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Forêt : lettre ouverte à Nicolas Hulot, par le SNUPFEN (*)
par Marc Laimé, 5 juillet 2017

Refusant, sous la pression des lobbies industriels, sous prétextes d’économie « verte », et de postulats prétendument scientifiques, (de voir) la forêt s’adapter à l’industrie pour devenir une « usine à bois », le Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel (SNUPFEN-Solidaires), premier syndicat de l’ONF, rend public le courrier qu’il vient d’adresser à Nicolas Hulot.

"C’est, inspiré par Edgar Morin selon lequel « le probable est la désintégration. L’improbable mais le possible est la métamorphose » , que le Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’Espace Naturel (SNUPFEN-Solidaires), premier syndicat de l’ONF, s’adresse à vous et rend ce courrier public.

Les forestiers publics sont conscients que le degré de cohésion sociale dépend, pour une grande part, de nos capacités à anticiper les effets du changement climatique et sont, bien sûr, soucieux de l’adaptation des forêts aux bouleversements en cours.

Face à ces défis inédits, les forestiers publics sont prêts à prendre leurs responsabilités. C’est pourquoi la récente création dans notre pays d’un Ministère d’Etat de la transition écologique et solidaire, dont vous avez la charge, est de nature à nous redonner confiance.

La forêt française couvre le quart de la surface de l’hexagone et représente, avec toutes les autres forêts, la clé de voûte de l’écosystème terrestre.

Les forêts rendent en silence d’innombrables services qui protègent nos sociétés humaines. Les mosaïques biotiques où se recompose la vie sont nos meilleures garanties d’un avenir durable et partageable.

C’est pourquoi certaines déclarations récentes concernant la forêt sont inacceptables.

Prétendre, comme le fait le président de la Fédération Nationale du Bois (FNB), que « nous ne ferons pas de filière bois avec une forêt multifonctionnelle » ou bien considérer la forêt comme « un gigantesque amas de molécules chimiques » comme le fait un Conseiller général de l’agriculture lors d’un colloque au Sénat, nous alerte au plus haut point.

Loin d’être des propos isolés, ces points de vue illustrent hélas parfaitement la vision simplificatrice de la gestion forestière que l’Etat prône de plus en plus au travers de sa politique forestière.

Sous la pression des lobbies industriels, sous prétextes d’économie « verte », et de postulats prétendument scientifiques, la forêt devrait s’adapter à l’industrie pour devenir une « usine à bois ».

Cette dérive sacrifierait de fait toute possibilité d’une bonne adaptation de la forêt au changement climatique.

En sacrifiant biodiversité et complexité des milieux naturels, ce sont les capacités multifonctionnelles de la forêt (protection de l’eau et de l’air, stockage de CO2 …) qui seraient réduites. L’intérêt général s’en trouverait hypothéqué.

Notre crainte est qu’à céder aux lobbies industriels du bois ne se diffuse un climat cette fois professionnel et social imprégné de « post vérité » où les réalités observées du terrain seraient niées et où les résultats d’une recherche de moins en moins indépendante du pouvoir économique laisseraient libre cours à des « faits alternatifs » sans fondement scientifique.

Refusant ces dérives de court terme, les forestiers publics estiment que leur action et leur responsabilité doivent s’exercer d’abord en faveur des générations futures.

Leur meilleure contribution à l’intérêt général n’est pas de couper sur ordre toujours plus de bois pour satisfaire la filière mais plutôt d’évaluer le caractère irréversible ou non des évolutions qu’ils observent.

Leur expertise devra se situer de plus en plus dans l’intelligibilité de ce qui arrive à nos forêts pour amortir les effondrements à venir et accompagner au mieux la recomposition des milieux naturels.

Ainsi le forestier pourra, en lien avec la société, trouver les réponses les plus ajustées aux territoires.

La politique forestière actuelle ne permet pas d’engager ces chantiers d’avenir pour la forêt et l’intérêt général.

C’est la raison pour laquelle les forestiers du SNUPFEN-Solidaires s’adressent à vous, Monsieur le Ministre d’Etat, afin de garder l’ambition qui demeure la leur, à savoir de continuer à faire de la « belle forêt » au service de tous les citoyens d’aujoud’hui et de demain."

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commentaires

1 Forêt : lettre ouverte à Nicolas Hulot, par le SNUPFEN (*)

Peut-être veut-on que la forêt française devienne comme la portugaise ?
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article41382
et
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article41398
Bonne lecture

poste par Jacques P. - 2017-07-6@23:58 - repondre message
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