Le Président de Rhône-Sud, le syndicat producteur d’eau potable géographiquement proche d’Arkema, et de ce fait gravement impacté par la pollution aux PFAS, a interrogé le Premier Ministre sur le financement du traitement de la pollution de l’eau potable par les PFAS. Selon le Président de Rhône-Sud, 10 M€ seront nécessaire pour la mise en place du traitement par le charbon actif
Comme cette pollution vient quelques années après d’autres pollutions, elles-mêmes très couteuses, une aide de l’Etat a été sollicitée en direction du Premier Ministre.
Toute une chaine administrative aurait même autorisé le pollueur Arkema à rejeter ses effluents pollués dans le Rhône. Ce qui au passage dégage Arkema de toute responsabilité dans l’affaire.
Est-ce par maladresse, que ce même président aurait avancé la faute de l’Etat qui aurait autorisé Arkéma à rejeter ses effluents pollués dans le Rhône, pour demander l’aide financière de l’Etat ?
Dans son allocution, le Président de Rhône Sud a stigmatisé la Préfecture qui l’avait renvoyé vers l’ARS, accusant la Préfète d’avoir mal défendu les victimes de la pollution.
Réponse de la Préfète : l’accusation du pollueur devant la justice aurait échoué, car il n’y avait pas de règlementation interdisant les rejets, et la plainte aurait de ce fait abouti à un rejet de l’accusation.
Elle a également insisté sur le fait que la pollution aux PFAS n’était pas que locale mais « qu’elle existait de partout ». « Qu’elle était même mondiale ».
Attal a défendu la Préfète en disant que l’administration ne faisait qu’appliquer les directives du gouvernement et donc celles de l’Etat. Etat qui de ce fait prendrait sa part financière pour mettre en place le traitement de l’eau.
Une solution a même été avancée par la Préfète. Le financement d’une installation de traitement sera aidé par l’Agence de l’Eau dont elle est membre dirigeante (vice-présidente ?).
Personne ne s’est opposé à cette solution qui renvoie la charge de la réparation d’une pollution dont on connaît le fautif, Arkema, vers les usagers de l’eau qui financent l’Agence de l’Eau à 85 %.
Au passage, comment accepter sans sourciller la mise hors cause du pollueur par le fait qu’il aurait été autorisé par l’Etat à rejeter sa pollution dans le Rhône ?
Le Premier Ministre a très mal, voire pas du tout, présenté de solution au problème des PFAS. Inacceptable : il a validé la pire des solutions qui renvoie le coût du traitement d’une pollution dont on connaît le fautif, sur la facture d’eau des usagers, via l’Agence de l’Eau RMC.
Répétons pour l’avoir tous bien en tête, que l’Agence de l’Eau est financée à 85 % par les usagers domestiques via leur facture d’eau !
Ces usagers domestiques, qui sont les seuls à traiter leurs eaux usées, en plus de la pollution agricole par les pesticides, vont-ils être surfacturés de la réparation d’un préjudice industriel dont ils ne sont pas responsables ?
Peut-on accepter sans réagir de voir Rhône-Sud, la Préfecture, et même le Premier Ministre, dégager de fait la responsabilité d’Arkema, et charger les usagers de la réparation financière d’une faute dont ils ne sont pas responsables ?
La contribution involontaire des usagers payeurs ne dépolluera que l’eau mise en réseau AEP mais ne traitera pas la pollution environnementale en cascade de l’usine au fleuve et à la mer... dont on ne mesure pas les conséquences avec ces polluants éternels.