Un facétieux écrivain invité de la nouvelle édition du nouveau Nouvel Obs vient d’y publier une remarquable, et très sérieuse, Tribune qui apporte de l’eau au moulin de notre croisade contre l’aberration des baignades en Seine ourdies par Mme Hidalgo et consorts depuis dix ans. Car dans le contexte international que nous connaissons, c’est bien une nouvelle attaque de trolls de Saint Pétersbourg, via la géoingénierie, qui pourrait couler l’esquif porté par la mondovision que notre association de malfaiteurs s’efforce contre toute évidence de maintenir à flots à coup de menteries extravagantes. Réjouissant. Fluctuat ET mergitur ?
« Les athlètes russes ayant été exclus du défilé d’ouverture des JO sur la Seine. La Russie pourrait-elle se venger en provoquant, à l’instant T, la pluie à Paris ? Inaugurant, par là même, une possible guerre des nuages.
La Russie pourrait-elle gâcher la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris ? Pourrait-elle, par exemple, décider de provoquer la pluie au-dessus de la capitale ?
On sait que depuis des décennies, en Russie, en France mais aussi dans d’autres pays, on « ensemence » les nuages pour tenter de les dompter. Cette technique, qui consiste généralement à introduire de l’iodure d’argent dans les nuages, a été inventée dans les années 1940 pour maîtriser la météo.
En France, il s’agit principalement de lutter contre la grêle ; en Russie, l’objectif est de garantir un beau ciel bleu avant un défilé militaire. Cette technique de « géoingénierie » n’est actuellement pas réglementée au niveau international.
C’est pourquoi, chaque pays peut faire à peu près ce qu’il souhaite sur les nuages qui survolent son territoire. Cette liberté est moindre lorsqu’un Etat souhaite manipuler des nuages en dehors de ses frontières.
Ainsi, pendant la guerre du Vietnam, les Américains ont transformé les nuages en « armes » : cette initiative avait profondément choqué l’opinion publique ; par la suite, l’ONU a négocié une convention internationale qui interdit les techniques de modification de l’environnement « à des fins militaires ou à toutes autres fins hostiles ».
De nombreux pays l’ont ratifiée, notamment la Fédération de Russie (en 1978) et les Etats-Unis d’Amérique (en 1980). Parmi les premiers signataires figure également la République islamique d’Iran. Aujourd’hui, il reste encore certains pays qui n’ont pas adhéré à cette convention.
(…) En revanche, Moscou conserve une marge de manœuvre contre les quelques Etats qui ont refusé, pour l’instant, d’adhérer à cette convention. Or, parmi ces pays figurent non seulement Israël mais aussi la France. Par conséquent, si l’idée venait à la Russie de provoquer une pluie au-dessus du défilé olympique, personne ne pourrait lui reprocher d’avoir violé la convention de 1976 (…).
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