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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Débats (animés) sur la gestion de l’eau et d’autres services publics, par Jacques Palmaire
par Marc Laimé, 17 janvier 2025

Nous avons recueillis les échanges entre plusieurs acteurs et observateurs de la société civile autour de la gestion de l’eau potable et de l’assainissement et des services publics en général dans la région de Montpellier. A mille lieux de la propagande officielle, le choc du réel…

(…) Comment évoluent les modes de gestion de l’eau potable et de
l’assainissement collectif en France depuis 2008 ? Visualisation dynamique nationale et par département réalisée par
Akwari Coop, qui suit le pourcentage de la population desservie par
des régies publiques (courbe d’évolution à la fin de l’animation) :

https://akwari.org/evolution-de-la-gestion-de-leau-en-regie-publique-par-departement/

Entre 2008 et 2023, la part de la population totale desservie par une
régie publique est passé de 38% à plus de 47%, avec une accélération
récente avec le passage en gestion directe de collectivités telles que
la Métropole de Lyon (avec Eau du Grand Lyon) et de Bordeaux Métropole
(avec la Régie de l’Eau Bordeaux Métropole Métropole).

La production de ces cartes a été rendue possible par les données
ouvertes mises à disposition par l’Observatoire National des Services
Publics d’Eau et d’Assainissement – SISPEA. »

(…) Merci à Akwari Coop pour avoir effectué cette analyse intéressante mais
ô combien fastidieuse. J’aimerais cependant avoir des précisions sur la
méthodologie employée.

Selon la FNCCR, la SemOp est considérée comme un mode de gestion privée
et la SPL comme un mode de gestion publique. Qu’en est-il d’une SPL
intercommunale chapeautant à la fois des régies et des dsp communales,
comme par exemple, la SPL de Grenoble Alpes Métropole pour le service
eau potable (régie pour la commune de Grenoble, DSP pour les autres
communes) ? Est-ce que Akwari Coop a comptabilisé la population ou
niveau communal ou au niveau intercommunal ?

La population d’un service eau potable dont la production est opérée par
le privé et la distribution par le public est-elle comptabilisée comme
desservie par le public ou le privé ?

Même question pour les services eau potable ou assainissement dont la
régie ou la SPL sous-traite certaines de ses fonctions de base au privé
sous forme de marché public ou marché globale de performance, comme par
exemple, la régie des eaux de Montpellier Méditerranée Métropole qui
sous-traite à Veolia et Saur l’exploitation des stations d’épuration,
des postes de relevage et du réseau de collecte des eaux usées.

Cette tendance à sous-traiter au privé des fonctions de base d’une régie
ou d’une SPL est très fréquente actuellement et n’est pas prête à
diminuer avec l’application du plan eau et la transcription dans la
législation française des directives européennes eau potable et eaux
usées urbaines. »

(…) A propos de la conférence intitulée : « faut-il construire des routes, le cas du COM » avec une seconde partie soporifique.

Hier soir à mardi 14 septembre déroulait à la faculté d’économie de Richter (Montpellier) une conférence intitulée : « faut-il construire des routes, le cas du COM ?

La première partie fut animée par deux universitaires dont on peut résumer leur (trop courte ?) intervention par : « le budget temps d’un individu consacré aux déplacements de tous les jours reste constant, autour d’une heure ; toute augmentation de la vitesse du déplacement se traduit par un allongement de sa portée. Concernant les déplacements « individuels » motorisés, toute augmentation de la capacité de la voirie se traduit par une induction de trafic exprimée en véhic ule.kilomètre »

⇨ C’est fondamental à s’approprier car à la base de toute argumentaire utilisé pour contrer le projets d’infrastructures routières quelle que soit leur taille

⇨ Il aurait été opportun que nos deux universitaires aient du temps supplémentaire pour conclure :

* d’une part sur la faillite d’un modèle économique basé sur l’accointance entre la branche économique du BTP et celle des industries mécaniques, plus particulièrement son secteur des véhicules motorisés sur pneumatiques (voitures, camions, tracteurs….) ; n’oublions pas que celle des industries mécaniques en Europe occidentale a doublement été percuté (perte d’emplois qualifiés faisant partie des facteurs explicatifs du transfert du vote de certaines formations politiques à d’autres), d’une part par le transfert en Europe de l’Est d’usines (Slovaquie, Roumanie, Pologne ...), d’autre part par l’exportation en augmentation accélérée de Wattures en provenance de la Chine, augmentation facilitée par les constructeurs allemands voulant continuer à exporter en chine alors même qu’ils ont perdu le leadership industriel, technologique ... sur tous les produits à base d’électrons !!! Oui, le COM pose également le problème économique de nos industries mécaniques externalisées en Chine !

⇨ d’autre part l’absence chez les politiciens d’une capacité visionnaire pour passer de ce modèle économique archaïque à un nouveau modèle basé sur la décarbonation de l’activité économique, dont les déplacements font partie !

⇨ N’oublions pas que Montpellier a bénéficié de 1977 à 2010 d’un « visionnaire », d’un de ces rares mais nécessaires politiciens capables de piloter la « transition » sur le temps long d’un territoire en forte évolution, ici d’autant plus que le moteur démographique est plutôt celui d’une Ferrari que celui d’une Twingo

⇨ Un « visionnaire » aurait compris la nécessité de refroidir le moteur démographique et de transférer son surplus d’énergie sur des territoires en manque. Georges Frêche l’avait compris mais Dieu l’a rappelé à lui sans qu’il n’ait eu le temps (ou la volonté) de former des successeurs en capacité de poursuivre le pilotage de la transition. Ses successeurs se contentent de remettre régulièrement une pièce dans la machine

⇨ La seconde partie consacrée au COM fut soporifique, loin d’être à la hauteur de la premi&#2 32 ;re partie

Était-ce bien utile de « longuement » répéter un plaidoyer sur l’inutilité d’un contournement routier ?

⇨ N’aurait il pas fallu, bien au contraire, focaliser sur des décideurs politiques qui préfèrent la facilité intellectuelle à répéter « fluidité, fluidité, fluidité » à l’effort intellectuel nécessaire pour affronter la faillite avérée d’un aménagement, plutôt d’un bouleversement du territoire, nous conduisant en particulier au dérèglement climatique et à la forte dégradation de la qualité de vie de l’humain sur nos territoires ?

⇨ Le rôle du Duo associatif aurait dû être d’ouvrir des perspectives à partir des enjeux identifiés comme le besoin du BTP de continuer à consommer du foncier malgré les évidences ? Le re présentant des Shifthers a fait court et convaincant sur la fausse décarbonation induite par la fluidification supposée du trafic

⇨ Heureusement que certains activistes ont déposé des recours judicieusement conçus pour contraindre voire stopper un projet inutile d’autant plus qu’un des deux universitaires présents à indiqué que seul le péage d’une infrastructure routière permettait le maintien de sa fluidité en faisant varier le prix en fonction de l’intensité prévisionnelle de la circulation ; cela s’appliquerait excellemment à l’établissement d’un cordon ombilical à péage et sans échangeur intermédiaire entre l’A750 (Juvignac) et l’A9 (celle à péage) avec la mise en oeuvre préalable d’un réseau ferroviaire performant ancré / accroché au réseau de tramway de Montpellier ; encore faudrait-il que la Métropole devienne visionnaire plutôt que gestionnaire du pseudo transport gratuit."

(…)

Tu évoques ce qu’on peut appeler la "relégation territoriale" qui est le terreau de l’extrême-droite qui nous menace.

• villages-dortoirs périphériques et vieux villages ruraux insalubres, d’un côté, avec un gradient de pauvreté/chômage et d’absence de services publics croissant avec la distance,

• métropoles-centre gentrifiées concentrant les services publics et marchands, de l’autre,

• et avec des réseaux routiers sur-densifiés/sur-équipés entre les deux au détriment des transports publics délaissés et découpés en "fiefs territoriaux" souvent déconnectés ce qui n’aide guère à la mobilité, tant ferroviaires (TER, Inter-Cités...) que routiers individuels (Blablacar...) ou collectifs privés ou publics (FlixBus/bus Macron, Lio et TAM à trop faible inter-connexion...).
C’est le propre des "métropoles barbares" qui sont la résultante de plusieurs facteurs combinés agissant dans l’inconscient politique tant de ses victimes que de ses décideurs :

• la mise à mort voulue de l’ingénierie publique d’intérêt général, locale (FPT) et nationale (grands corps d’ingénieurs), compétente et responsable, aujourd’hui désarmée, numérisée et délocalisée, occasionnant pertes de mémoire et pertes de savoir-faire du secteur public, véritable trou d’air appelant les grands groupes privés à la rescousse ou la "start-up-isation" des hauts fonctionnaires, devenant des électrons libres "business angels" sans contrôle du politique ;

• la concentration des fonds publics nationaux dans "l’aide aux entreprises", 1er budget national, sous prétexte de compétitivité (et non de coopération) pour réaliser à moindre coût, ce qui s’avère faux car plus coûteux ex-post, https://www.blast-info.fr/articles/2024/60-milliards-de-dette-pour-les-francais-la-grande-arnaque-continue-avec-bayrou-vgS530cWRNy34ZWwMOySjw

• la caporalisation de l’enseignement et de la recherche publics, et sa privatisation élitaire en véritable fracture sociale,

• l’hégémonie durable des baronnies clientélistes et autoritaires issues de la double-décentralisation Deferre et Acte III qui affecte aussi bien la gauche que la droite ;

• la commande publique dérégulée, car marchandisée au travers des passations de marchés publics hyper-concurrentielles, à la fois paradoxales et sans limites (paradoxal passage des seuils de marchés publics en gré-à-gré de 3000€ à 100000€ sans concurrence (entre autres pour les AMO) pour des gros marchés d’études/travaux/services ouverts à la concurrence internationale, bien que celle-ci contrariée par des effets d’oligopole (les fournisseurs d’une métropole sont historiquement les mêmes -en façade- mais sont absorbés par des groupes à dimension internationale, yc en paradis fiscal ou en pays dominants type USA, en simple captation de rentes... ah si qqn pouvait travailler sur les bureaux d’études, ce serait instructif) (cf. Directive européenne LPS)
Il y a certainement d’autres dimensions concomitantes.

Mais je crois qu’il faut regarder les réalités en face qui sont, en traduction locale, celles de la mutation du capitalisme aujourd’hui bien plus financier qu’industriel.

Penser global, agir local certes, mais aussi penser local pour l’agir global. Sans cette dialectique, il n’y a que "pleurnicheries des vaincus" comme disait l’autre. »

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