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Pollution minière dans les Cévennes : un scandale d’état entre dévoilement et déni

8 août 2016

par Marc Laimé - eauxglacees.com

L’affaire signe l’époque. La santé de milliers de personnes a été très gravement affectée par des pollutions de l’air, de l’eau, des sols…, qui se sont perpétuées depuis des décennies jusqu’à aujourd’hui dans des proportions extravagantes. A l’origine des mines, depuis longtemps abandonnées. Depuis des années les riverains se révoltent, les experts expertisent, les pouvoirs publics procrastinent, les medias dénoncent le scandale. Rien ne se passe.



Jusque dans les années 70 plusieurs sociétés, françaises, belges, publiques, parapubliques, privées, exploitaient plusieurs sites en mine-carrière à ciel ouvert. Sans précaution aucune.

Avant de fermer, sans précaution aucune.

Après, le désert, le silence.

Et peu à peu la révélation d’un scandale d’état.

Les taux de métaux lourds et autres substances mortelles, dans l’eau, dans l’air, dans les sols…, dépassent l’entendement.

La lutte commence.

Des riverains se mobilisent, interpellent les autorités.

La ronde infernale.

Expertises, contre-expertises, nouvelles expertises, à l’infini.

Pour une fois les medias mainstream font leur travail, révèlent l’impensable.

“Arsenic et vieilles poubelles”, par Antoine Guiral, dans Libération, le 12 mars 2013.

“Risque de pollution majeure, la lettre désespérée d’un maire abandonné”, dans le Nouvel Observateur, le 6 avril 2013.

"Pollution minière, quand la rivière recrache son arsenic", une enquête accablante de Marion Guérin, publiée le 5 mars 2016.

Depuis des reportages choc, dans des émissions réputées, sur France 2, France 3…

Et ça continue, ça ne s’arrête plus.

« Croix-de-Pallières : cadmium, plomb et arsenic,188 habitants touchés », dénonce une jeune journaliste dans Objectif Gard le 20 juillet dernier.

Jean-François Narbonne et André Picot, deux des meilleurs toxicologues français, adressent, au nom de l’association Toxicologie Chimie un courrier cinglant au Préfet du Gard le 18 juillet dernier.

Le courrier de Jean-François Narbonne et André Picot au Préfet du Gard, 19 juillet 2016

Lisez aussi le dossier, aussi remarquable qu’effarant, que le vaillant Jacques Rutten, animateur de l’association ACCAC, qui se démène depuis des années sur le dossier de la qualité de l’eau dans sa région, vient de mettre en ligne sur son site.

Bientôt c’est le professeur Canardeau qui va s’y coller dans le Canard Enchaîné…

Pendant ce temps-là, les pouvoirs publics continuent à tergiverser.

Et ils sont où les défenseurs autoproclamés de l’environnement ?

Ils sont où, les FNE, Fondation Hulot, Humanité et Biodiversité, WWF et consorts ?

Ils sont où les pourfendeurs des « Grands projets inutiles » ?

Ils sont où les représentants autoproclamés d’une écologie politique en phase terminale ?

Elle est où, la ministre de l’Environnement (ce qu’il en reste) ?

Voici venu le temps de l’écologie des catacombes.

Marc Laimé - eauxglacees.com