Retour au format normal
Est-ensemble (8) : l’audit contesté au feu du débat public ?
2 octobre 2010
par
- eauxglacees.comLe calendrier s’accélère et la machine à explosion qui s’est mise en route en Seine-Saint-Denis continue à carburer à plein régime. Un audit commandé par la communauté d’agglomération focalise toutes les critiques. Or le groupement qui l’a effectué doit, selon le cahier des charges du marché, organiser des réunions de présentation du fameux audit « dans chaque commune membre dont le Maire en exprimera la demande ». Comme Est-Ensemble réunit 9 communes, on imagine la suite. Enfin pas vraiment, car l’existence de cette clause, offre à la réflexion bien d’autres facultés à toutes celles et ceux qui n’acceptent plus de se laisser rouler dans la farine…
Notre camarilla d’auditeurs et leur « Rapport » abracadabrandesque » ne sont pas au bout de leurs peines.
Le marché qu’il ont conquis de haute lutte comporte, comme il est de rigueur, un « Cahier des clauses particulières ».
L’article 6-3-1 dudit Cahier est intitulé « Présentation des résultats de l’étude aux instances communautaires et aux instances communales »
« A l’issue de sa mission, après remise des rapports précités, le prestataire animera des réunions de présentation des résultats de l’étude devant les instances communautaires : Bureau et Conseil communautaires. Il animera également une réunion dans chaque commune membre dont le Maire en exprimera la demande (9 communes membres).
Ces réunions se tiendront dans un délai maximum de 1 mois après la remise du rapport final.
A cet effet, le prestataire soumettra au pouvoir adjudicateur un projet de présentation sous forme de diaporama ou équivalent. Ce dernier devra être présenté au plus tard 5 jours après la remise du rapport final.
Cette présentation devra être validée par le pouvoir adjudicateur, qui transmettra au prestataire avec sa validation un calendrier prévisionnel des réunions. »
Au vu de ces dispositions, on constate sans coup férir que le calendrier aujourd’hui prévu par Est-Ensemble pour se sortir de cette effroyable pantomîne ne tient pas la route…
Au-delà, en outre, le pire est encore à venir.
Il serait des plus étonnant qu’il ne se trouve pas une ou deux de nos 9 villes qui ne souhaite tout-à-fait légitimement, vu le contexte, que leur soit présentée par le groupement qui a réalisé l’audit le « résultat final » de leur étude, surtout quand l’on sait que lesdites conclusions suscitent l’étonnement, l’inquiétude, l’incrédulité et une légitime colère, et dans nombre des villes concernées, et au sein de l’exécutif et du conseil communautaire, et bien sur au sein de la population concernée et des associations qui la représentent…
Dès lors l’alternative est limpide.
Ou Est-Ensemble, son Bureau et son Conseil, sans parler des neuf villes, mandent ledit Groupement aux fins de « présentation » du Rapport final, et au vu des éléments aujourd’hui portés sur la place publique, force sera de constater qu’Est-Ensemble ne peut se prononcer en l’état, et devra donc surseoir à toute décision, ce qui serait signe de sagesse.
Ou Est-Ensemble, son Bureau et son Conseil, et les neuf villes font l’économie des 11 réunions prévues (au total), par l’article 6-3-1 du CCP précité, pour des motifs qui leur appartiennent.
Il serait dès lors tout-à-fait légitime que des citoyens, ou leurs associations, constatant que le cahier des charges n’a pas été respecté, adressent un "recours gracieux" au Bureau, au Conseil et aux neuf villes, leur enjoignant de respecter ledit cahier des charges, et d’organiser les réunions de présentation qu’il prévoit.
L’argent public est rare en Seine-Saint-Denis.
Cet "audit", aux conclusions abracadabrandesques, est réputé être payé sur fonds publics par la collectivité (Est-Ensemble), qui en a confié l’exécution au Groupement dont on conçoit que les coupables exploits puissent susciter l’ire des séquano-dyonisiens concernés…
Faute d’être entendus par le Bureau, le Conseil, et les neuf villes, lesdits citoyens et leurs associations, pourraient poursuivre leur avantage, et enjoindre Est-Ensemble et les 9 villes de poursuivre le Groupement fautif (à leurs yeux), de tous chefs pouvant s’appliquer en la circonstance. Et dieu sait qu’ils sont nombreux…
Faute d’être suivis sur ce point, les usagers et leurs associations pourraient toujours aussi légitimement
faire valoir la jurisprudence « Divier » auprès du Tribunal administratif…
(Du nom du contribuable parisien à qui le TA, face à la carence de la Ville, avait reconnu le droit de déposer plainte en ses lieu et place dans une célèbre affaire parisienne…)
Il appert donc que la sagesse n’ayant pas totalement déserté les édiles séquano-dyonisiens confrontés à cet épouvantable bordel, le droit pourrait leur permettre d’opter pour une élégante solution, dont les 400 000 administrés concernés ne sauraient que leur tenir gré quand, expérience faite, ils éprouveront les bienfaits d’une liberté retrouvée, loin des griffes de Veolia et du Sedif.
A suivre…
Lire aussi :
Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 mars 2010.
Est Ensemble (1) : l’audit pour les Nuls
Les eaux glacées du calcul égoïste, 15 septembre 2010.
Est Ensemble (2) : la tentation du passage en force
Les eaux glacées du calcul égoïste, 16 septembre 2010.
Est Ensemble (3) : l’audit fantôme
Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 septembre 2010.
Est Ensemble (4) : le retour des godillots
Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 septembre 2010.
Est Ensemble/Sedif (5) : la bataille continue
Les eaux glacées du calcul égoïste, 27 septembre 2010.
Les eaux glacées du calcul égoïste, 30 septembre 2010.
Est-Ensemble (7) : "L’obscur rédacteur de la Tribune" pète un câble
Les eaux glacées du calcul égoïste, 30 septembre 2010.
Est-Ensemble (8) : l’audit contesté au feu du débat public ?
Les eaux glacées du calcul égoïste, 2 octobre 2010.
- eauxglacees.com