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Moins de bassines dans le Marais Poitevin ?
25 juin 2024
par
- eauxglacees.comLe développement des « bassines » du Marais poitevin est suspendu à une décision du tribunal administratif de Poitiers, où le rapporteur public a préconisé mardi 18 juin de limiter les prélèvements d’eau dans la zone.
Près d’une centaine de retenues sont en service ou en projet dans la région.
Les prélèvements d’eau dans le Marais poitevin sont fixés par une autorisation unique pluriannuelle (AUPP) délivrée en 2021 par l’État à un établissement public chargé de les répartir jusqu’en 2026 entre irrigants, y compris ceux raccordés à des « bassines ».
Ces réserves dites « de substitution » visent à stocker de l’eau puisée dans les nappes en hiver afin d’irriguer les cultures en été. Leurs partisans y voient une assurance récolte indispensable à la survie des exploitants face aux sécheresses à répétition. À l’inverse, leurs détracteurs dénoncent un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie.
Certaines fonctionnent déjà dans la région. D’autres sont en construction ou programmées. Celle de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), théâtre d’une violente manifestation l’an dernier, doit être remplie cet hiver.
Jugeant les volumes autorisés excessifs par rapport à l’eau disponible dans le Marais poitevin, l’association, Nature Environnement 17 a saisi le tribunal pour faire annuler cette AUPP.
Pour les mêmes motifs, elle avait fait retoquer la précédente, en 2019, par la juridiction administrative de Poitiers. Le rapporteur public a incité cette dernière à prendre la même décision.
Il y a cinq ans, les juges avaient estimé que les volumes autorisés ne permettaient pas d’assurer une gestion équilibrée et durable de la ressource, contrevenant ainsi au Code de l’environnement.
Or, selon le magistrat, rien n’a changé dans la nouvelle AUPP. Il a conclu à son annulation en suggérant de délivrer une autorisation provisoire qui permettrait aux irrigants d’avoir toujours accès à l’eau, mais avec des volumes réduits, le temps que l’État revoie sa copie une nouvelle fois.
À l’audience, un représentant de la préfecture de Vendée a souligné qu’une telle décision pèserait fortement sur la saison agricole actuelle, dont les assolements ont été faits en fonction de l’autorisation en vigueur.
Le tribunal tranchera le 9 juillet, à dix jours d’une nouvelle manifestation contre les « mégabassines » dans le Poitou.
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