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Quand le SIAAP faisait du re-use sans le savoir, par Didier Dumont (*)
14 mai 2023
par
- eauxglacees.comPetit rappel historique à l’heure de l’assomption du « re-use »…
« L’épandage des champs agricoles par des eaux épurées de la station d’épuration d’Achères (78) a été mis en place dès les années 1980/90 par le SIAAP sur la plaine de Méry-sur-Oise, Bessancourt, Pierrelaye.
La plaine de 2000 hectares avait auparavant été irriguée par les eaux d’égouts brutes de l’agglomération parisienne jusqu’à dans le milieu des années 70, eaux qui ont pollué les sols par des métaux lourds.
ll était (et l’est toujours) nécessaire de continuer de les cultiver afin de les empêcher de s’enfoncer dans le sous-sol et d’atteindre la nappe phréatique.
Par la construction d’un tuyau passant dans l’émissaire en provenance de Paris, reliant Achères jusqu’à l’usine de Pierrelaye servant à l’épandage des eaux épurées, ont irrigué cette plaine jusqu’à il y à encore peu de temps.La CGT SAIVP-SIAAP, syndicat que j’ai dirigé jusqu’au 31 avril dernier a proposé en 1998 de changer le type de culture afin de dépolluer cette plaine, ce qui lors d’une rencontre avec certains élus riverains, les agriculteurs, la Direction du SIAAP où nous avions fait cette proposition avait reçu un avis favorable, d’autant plus pour les agriculteurs qui au lieu de cultiver du maïs à faible rentabilité pour l’alimentation du bétail, avaient la possibilité de générer davantage de bénéfices par la culture d’une plante qui avait la faculté de consommer les métaux lourds et ainsi de les extraire du sol et pouvait servir à la fabrication de biocarburant et de bioplastique.
Mais la réutilisation des eaux épurées issues de la station d’épuration d’Achères a tellement été décriée, qu’un changement de culture n’a jamais vu le jour, même lorsque l’INRA a fait la même proposition que nous à l’occasion du débat public sur la refonte du site Seine Aval en 2007.
Aujourd’hui l’usine de Pierrelaye est fermée, des terrains ont été vendus et se retrouve à avoir des zones pavillonnaires sur les sols pollués et une foret est en train d’être planté sans aucune certitude sur l’avenir des métaux lourds dans les sols car rien n’a démontré que la plantation d’arbres aura au moins le même résultat que la culture du maïs. Quant aux cultivateurs il n’en existe plus dans cette plaine.
Donc la réutilisation des eaux issues de l’épuration n’a rien de nouveau, pas plus que l’utilisation du biométhane existant à Achères depuis les années 1940/50, ou encore la réutilisation des sables et des boues récupérés durant l’épuration des eaux d’égouts. »
(*) Ancien secrétaire général de la CGT SAIVP-SIAAP.
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