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Algues vertes : « Le désastre s’étend de la Normandie à la Gironde »
24 juillet 2019
par
- eauxglacees.comDans une longue interview recueillie par l’hebdomadaire Le Point, André Ollivro, porte-parole de l’association Halte aux marées vertes, dénonce le déni des autorités et les lobbies agricoles.
« Les marées vertes qui affectent, depuis plusieurs décennies, la Bretagne se propagent cet été sur les côtes de Normandie… Christine Léonard, maire de Gatteville-Phare (Manche) a ainsi pris la semaine dernière un arrêté municipal constatant « l’accumulation importante d’algues » sur l’une de ses plages et en interdisant l’accès en raison des « risques de toxicité liés à la production des gaz résultant de (leur) putréfaction ». La plage de Barfleur a également été touchée. Entretien avec André Ollivro, porte-parole de l’association Halte aux marées vertes.
– Le Point : Votre association a été créée en 2001 pour dénoncer la prolifération des algues vertes et exiger que l’État et les collectivités remédient à ce problème. Près de deux décennies plus tard, avez-vous le sentiment d’avoir été entendu ?
– André Ollivro : Pas vraiment. Les premières marées vertes remontent au début des années 70. Les années ont passé. On nous a fait de belles promesses, mais le problème est toujours là. C’est pourquoi on maintient la pression. Notre prochaine manifestation aura lieu sur la plage du Valais (actuellement fermée à cause de la présence d’algues), à Saint-Brieuc le 25 juillet prochain à 16 heures, et nous organiserons le premier salon de « l’étonnante pollution » (clin d’œil au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo), le 14 septembre à Planguenoual, plus précisément sur la plage du Jospinet.
– Les deux décès suspects, intervenus les 6 et 10 juillet derniers dans des zones où prolifèrent les algues vertes, sont-ils vraiment liés à une intoxication à l’hydrogène sulfuré (H2S) produit par ces végétaux au moment de leur décomposition ? L’autopsie du jeune ostréiculteur qui a perdu la vie en baie de Morlaix (Finistère) semble indiquer que sa mort n’est pas liée à ce gaz. Avez-vous des éléments sur ce point ?
Les réponses apportées par les autorités ne précisent pas l’origine de la mort de ce jeune homme. Même s’il n’y a pas de sulfure d’hydrogène dans le sang de l’ostréiculteur, rien ne permet d’affirmer formellement qu’il n’y a pas eu d’intoxication avec les vases ou les algues vertes entourant le parc à huîtres où il travaillait. Je constate que le communiqué de la préfecture fait écho à une montée au créneau des marchands d’huîtres qui appelaient les autorités à l’apaisement en cette période estivale.
Ces pollutions sont un véritable enjeu de santé publique (...)".
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