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Bordeaux Métropole : l’audit caché qui éclabousse Alain Juppé
23 novembre 2017
par
- eauxglacees.comDouze ans après, notre ami Patrick du Fau de Lamothe rend publiques les manoeuvres de la collectivité alors présidée par Alain Juppé pour dissimuler les scandaleuses dérives de la Lyonnaise des eaux, titulaire d’un contrat de concession qui, en l’absence de tout contrôle, a coûté des centaines de millions aux Bordelais...
"En 2004, Alain Juppé est président de ce qui est encore la communauté urbaine de Bordeaux. Depuis huit années nous guerroyons contre nos élus, les fonctionnaires qui, avec une mauvaise foi incomparable, protègent, sûrs de leurs faits, les intérêts de la Lyonnaise des Eaux. En octobre 2002, j’interviens en commission consultative des services publics locaux pour réclamer le rapport de contrôle financier sur les comptes 2001 de la concession "censé" être réalisé par la commission de contrôle financier des articles R.2222-1 à 6 du CGCT. "Censé" parce je sais très bien qu’elle n’existe pas...
Elle sera créée en février 2003. Pas grand chose n’a été fait depuis le début du contrat au 1er janvier 1992, hormis un rapport de SP 2000, que nous démolirons systématiquement, faisant valider nos calculs et nos critiques par un expert-comptable, expert judiciaire près de la Cour d’appel. La CUB, fin 2003, va alors lancer un audit, il sera confié au cabinet Finances Consult.
Une homérique réunion de la CCSPL se tiendra avec la participation de Finances Consult. En effet, ils ne remettent pas en cause la méthodologie de Lyonnaise des Eaux, le fameux CRF, compte-rendu financier avant qu’il ne prenne le nom de CARE en 2005, mais sans changer sur le fond. Nos critiques acerbes et moqueuses font effet, une approche par les flux financiers tendant à faire ressortir le niveau, très faible en réalité, des apports de capitaux de la Lyonnaise des Eaux, et celui, très élevé de leur rémunération, viendra compléter l’audit.
Parce que seule cette méthode permet d’approcher la réalité du contrat, la vérité commence à sortir du puits où elle était retenue. Mais, à la fin de l’été 2004 devant les résultats de l’audit, par peur des conséquences, par peur de voir dévoiler leurs turpitudes, Alain Juppé et le vice-président à l’eau, le socialiste Jean-Pierre Turon proposent la suspension (SIC) de l’audit...
La lettre ci-après :
– vous apprendra combien nos travaux nous avaient permis de cerner de près la réalité des anomalies, et le mot est faible, du contrat passé avec Lyonnaise des Eaux,
– qu’une collectivité, parce que nous étions en contentieux devant la Cour d’Appel Administrative, préfère suspendre l’audit pour cacher la vérité aux juges,
- qu’une collectivité est capable de dissimuler la réalité à son propre auditeur,– qu’une collectivité, ses élus et agents, peuvent, in fine servir d’autres intérêts que ceux des administrés qui les rémunèrent.
Fin 2004, suite à sa condamnation dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris en faveur du RPR, Alain Juppé est obligé de démissionner de son mandat de conseiller municipal de Bordeaux et donc de ses fonctions de maire et de président de la CUB. C’est le socialiste Alain Rousset qui le remplace.
Après nous avoir rencontré pour que nous lui expliquions nos griefs à l’égard du contrat et des rapports financiers annuels produits par la Lyonnaise des Eaux, il ordonne la reprise de l’audit et décide la création d’un Inspection Générale et Audit. L’audit nous donnera entièrement raison. Toutefois, il va falloir mesurer l’équilibre financier du contrat sur sa durée totale. Le travail sera mené entre septembre 2005 et novembre 2006. Nous serons informés régulièrement de l’avancée des travaux, faisant nos propres propositions.
En décembre 2006, tel César à Rome trainant derrière son char les chefs des tribus vaincues, Alain Rousset fait venir à Bordeaux Bernard Guirckinger, alors PDG de Lyonnaise des Eaux. Sous les flashes des photographes, les objectifs des caméras, il va signer un avenant qui va coûter 233 M€ à sa société sur un chiffre d’affaires total du contrat évalué à 1800 M€..."
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