Retour au format normal
Relance de l’irrigation : le gouvernement confirme
13 août 2017
par
- eauxglacees.comUne centaine de nouveaux Sivens à venir... Confirmant nos informations, dans son édition du 13 août 2017, l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche (JDD), précise et détaille les modalités techniques, administratives et financières de la relance à outrance de l’irrigation agricole, décidée par Emmanuel Macron et Nicolas Hulot. La stratégie gouvernementale de communication relayée par le JDD (propriété du groupe Lagardère de plus en plus clairement inféodé à Emmanuel Macron), conforte et amplifie le scandale majeur que représente cette décision, qui dit tout de l’imposture Hulot.
L’article reproduit ci-après s’inscrit dans un dossier spécial du JDD qui titre en Une :
“Pourquoi la France va devenir une fournaise ?”
S’ensuivent 6 pages aux accroches alarmistes :
– Climat : ce qui nous attend en 2050 ;
– Jean Jouzel : plus que trois ans pour agir ;
– Demain des incendies jusqu’en Bretagne ;
– Le travail de fourmi des experts du feu ;
– Des pics à 55° dans l’Est et le Nord ;
– L’agriculture en alerte rouge.
Le casse-tête du stockage de l’eau
“Des dizaines de projets de rétention de l’eau sont au point mort depuis l’affaire Sivens. Le gouvernement promet de les débloquer, mais les difficultés sont de taille.
Le gouvernement ne pouvait pas partir se mettre au vert quelques jours sans envoyer un signal fort à un pays en alerte sécheresse, frappé par les incendies et les restrictions d’eau.
Pour calmer des esprits qui commençaient à s’échauffer, notamment du côté des agriculteurs, Nicolas Hulot a été invité mercredi, en conseil des ministres, à rappeler que son plan climat était sur les rails.
Il a aussi promis de s’attaquer à un sujet sensible : le stockage de l’eau.
Créer des réserves pour utiliser les précipitations hivernales ou capter l’eau de certain scours ne semble pas sorcier. C’est même la solution la plus rapide et efficace pour gérer la ressource dans certaines zones.
Mais l’affaire du barrage de Sivens pèse sur ce dossier.
Des dizaines de projets, partout en France, portés par des particuliers, des groupements d’agriculteurs, des collectivités, sont au point mort.
“Exactement 87 ont été lancés”, précise Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, qui a planché avec son homologue de la Transition écologique et solidaire. Mais 14 seulement ont été réalisés ces dernières années.”
La submersion de 12 hectares pour créer une retenue d’eau sur la commune de Sivens, dans le Tarn, a été définitivement abandonnée en 2015, après la mort d’un opposant au projet, Rémi Fraisse ;
Ici le JDD, soit est mal informé, soit ment délibérément, puisqu’à Sivens a aussi vu le jour un “projet de terriroire”, visant à relancer le projet d’irrigation…
Ce précédent a douché les initiatives, d’autant que le financement est devenu problématique.
“Les besoins de stockage, estimés à 500 millions de mètres cubes au niveau national, nécessitent 1,5 milliard d’euros d’invesstissement”, a calculé l’organisation Irrigants de France.
Ou trouver de telles sommes ?
Le ministère de la Transition écologique et celui de l’Agriculture étudient toutes les options.
Déblocage de fonds européens, enveloppe spécifique dans le plan de 5 milliards attendu pour les filières agricoles à l’issue des Etats généraux de l’alimentation…
Même le grand plan d’investissement de 50 milliards d’euros sur lequel planche l’économiste Jean Pisani-Ferry pourrait être mobilisé.
Les collectivités locales devront elles aussi piocher dans leur budget.
Le coût des retenues et des bassins à aménager n’est pas le seul problème.
La procédure administrative qui accompagne la majorité des dossiers est kafkaïenne.
Là encore le gouvernement va devoir revoir un dispositif qui ouvre les vannes à des recours sans fin.
“Il faut voir comment on peut lever le verrouillage administratif, mettre un peu d’huile dans les rouages”, reconnaît Stéphane Travert.
Les préfets auront pour consigne d’aider à l’émergence des projets.
Enfin, les députés vont aussi être mis à contribution.
Les contours du dispositif législatif sont encore flous.
Mais des mesures pourraient être intégrées au projet de loi sur la transformation des relations entre l’administration et le public, le nouveau choc de simplification promis par le président Macron.
Le texte à venir sur l’autonomie des collectivités pourrait, lui, favoriser le rapprochement entre petits syndicats communaux de gestion de l’eau, afin de mieux gérer les investissements.”
Source :
http://www.lejdd.fr/societe/nicolas-hulot-face-au-casse-tete-du-stockage-de-leau-3409856
Syvie Andreau, le JDD, 13 août 2017.
Lire aussi :
– La relance de l’irrigation camouflée en "projet de territoire"
http://www.p-plum.fr/spip.php?page=article&id_article=373
Les eaux glacées du calcul égoïste, 22 février 2016.
– Irrigation : Nicolas Hulot au milieu du gué
http://www.eauxglacees.com/Irrigation-Nicolas-Hulot-au-milieu
Les eaux glacées du calcul égoïste, 8 aoüt 2017.
– Les enjeux du stockage de l’eau en agriculture, par Benoït Biteau
http://www.eauxglacees.com/Les-enjeux-du-stockage-de-l-eau-en
Les eaux glacées du calcul égoïste, 8 aoüt 2017.
– Emmanuel Macron et Nicolas Hulot relancent l’irrigation agricole à outrance
http://www.eauxglacees.com/Emmanuel-Macron-et-Nicolas-Hulot
Les eaux glacées du calcul égoïste, 10 aoüt 2017.
- eauxglacees.com