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La nouvelle Troïka du Comité national de l’eau
6 juillet 2015
par
- eauxglacees.comL’organe suprême du Lobby de l’eau français, dont le Tribunal administratif de Paris s’apprête à fixer la date à laquelle il examinera ses errements, va tenir le mardi 7 juillet 2015 une “séance plénière” d’installation de ses nouveaux délégués, consécutivement aux récentes élections départementales et municipales, et surtout à la refonte par un décret du 20 avril 2015 de son organisation et de son fonctionnement. Nous n’aurons dès lors plus aucune raison de médire du CNE, puisqu’il a, ce faisant, achevé de perdre toute légitimité, pour autant qu’il en ait jamais possédé le soupçon de l’ombre de l’apparence. OXI !
La “réforme” agencée par le décret du 20 avril 2015 faisait suite à des dysfonctionnements si avérés que même les plus farouches tenants du système avaient fini par clamer qu’il n’était plus possible de continuer ainsi.
Dès lors quatre objectifs, dont deux antagoniques, allaient ordonner le mouvement en cours.
– Un : réduire à néant toute possible expression critique de la société civile. C’est fait, au-delà de toute espérance, façon Moscou 1937. Aussi simple qu’imparable. On réduit à quasiment rien les sièges de la société civile. N’y siégeront désormais que celles et ceux dont l’obéissance absolue est garantie, par incompétence totale ou soumission intéressée, les deux n’étant pas incompatibles ;
– Deux : on renforce considérablement la verticale du pouvoir et ses structures de force, en parachutant une légion de hauts fonctionnaires aux ordres que jamais mémoire de délégué n’entendit émettre la moindre objection à quoi que ce soit ;
– Trois : on renouvelle le cheptel des élus selon la recette éprouvée. Un noyau de meneurs tout acquis à la cause, une légion d’ilôtes dont l’intérêt qu’ils portent à l’affaire est illustré dans le nouveau réglement par le rappel pressant que trois absences successives vaudront exclusion ;
– Quatre : on distingue un quarteron de “personnalités qualifiées” par leur pouvoir de nuisance, au cas d’espèce tout-à-fait exceptionnel.
Ici donc, problème tout de même, deux lignes antagoniques. Car la réduction à néant de la “société civile”, et l’inflation concomitante de la verticale du pouvoir va avoir pour effet collatéral de contribuer à l’enterrement de l’Agence française de la biodiversité et de la loi du même tonneau, dont cette “réforme” visait pourtant initialement à faire le lit, nous allons y revenir sous peu.
Etant noté que nous pouvons préciser pour chacun et chacune des près de 170 délégué(e)s les appréciations ci-dessus, (les exceptions, éclatantes, se comptant sur la moitié des doigts d’une seule main...), on comprendra dès lors qu’il nous devienne impossible de critiquer de quelque manière la nouvelle Troïka, dès lors qu’elle ne fera plus même semblant d’invoquer un quelconque lien avec les attributs fondamentaux de la démocratie.
Ce dont on se convaincra sans peine en prenant connaissance du décret de réforme, et de la liste des nouveaux délégués.
Nonobstant, notre nouvelle Troïka n’est pourtant pas au bout de ses peines.
Consécutivement à d’incroyables dévoiements survenus lors d’une séance épique du 18 décembre 2013, Jean-Luc Touly, alors membre de l’ancien CNE, déposait un recours devant le Tribunal administratif de Paris.
Noter en passant que le parti politique dont il était alors l’élu au Conseil régional d’Ile-de-France, en tira immédiatement la conclusion qui s’imposait en procédant à son remplacement au CNE…
Il faudra attendre le 20 mars 2015 avant que le ministère de l’Ecologie ne dépose un mémoire en défense (bien faible...) devant le Tribunal administratif de Paris.
Ce à quoi la défense de Jean-Luc Touly a répondu par un ultime mémoire en réplique le 29 juin 2015.
Avant que le TA, ainsi éclairé, ne prononce le 3 juillet dernier la clôture de l’instruction de l’affaire, désormais dans l’attente de la fixation d’une date d’audience.
Autant d’éléments qu’il convenait de porter à la connaissance de la Troïka, avant qu’elle ne se penche demain matin sur les éléments de langage habituels, qu’elle s’empressera de voter les yeux fermés, puisque c’est le seul objectif à la hauteur duquel elle soit capable de se hisser.
Pour ce qui est de la Troïka, les trois Vice-Présidents, élus dans un fauteuil : Lécussan, Marteau, Auconie. Une histoire qui se rejoue en farce...
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