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Notre Dame des Landes : « compensation écologique » et instruments de marché
18 novembre 2012
par
- eauxglacees.comSi l’on délaisse un instant la fresque façon « Robin Hood dans le bocage de Sherwood » que nous offre l’affaire, on retiendra avec intérêt que la résolution juridique « d’Occupy Ayraultland » va pour grande partie reposer sur la mise en scène des « compensations écologiques » censées pouvoir faire avaler la couleuvre aux cabaniers et à EELV. Occasion rêvée de rappeler combien l’antienne de la « compensation écologique » doit à l’apologie des « instruments de marché », horizon indépassable de notre temps…
C’est notre camarade Hervé Kempf, dans une impeccable virée gonzo, titrée : « Un reporter à Notre Dame des Landes », et publiée sur Reporterre, son site perso, le 16 novembre 2012, qui nous rappelle à point nommé combien l’actuelle épiphanie verte devrait nous renvoyer à une sérieuse analyse des dégâts déjà suscités, on le voit ici au cas d’espèce, et jusqu’à la caricature, par les apologistes de marché qui nous baillent qu’à catastrophe écologique répond désormais, horizon indépassable de notre temps, la « compensation », miraculeux « instrument de marché » se déclinant aisément, Powerpoint aidant, ici et là bas, jusqu’à ce que mort s’en suive…
(…)
« Voici Ronan Dantec, sénateur du département. Il n’est pas peu fier de son interview qui va paraître dans Le Monde de l’après-midi. Il est optimiste sur le dossier juridique de l’aéroport, qu’il connaît bien. Selon lui, il y a un moratoire de fait, puisque la commission d’enquête publique sur l’eau a émis en octobre des réserves, sur l’expertise des mesures compensatoires et sur les conventions avec les agriculteurs concernées par ces mesures. Elles sont obligatoires, c’est-à-dire qu’il faut les satisfaire pour commencer les travaux. Et cela prendra du temps. »
(…)
Dit autrement, car il va de nouveau nous être reproché d’émettre façon Canal Plus (crypté), cette affaire est donc réputée se résoudre, sous le strict angle juridique, grâce à la mise en scène desdites « compensations », qui pourront en finir avec les réserves de la commission d’enquête publique.
D’où il appert que nous regrettons vivement, ce qui n’étonnera guère nos fidèles lectrices et lecteurs, qu’en lieu de la mise en scène Hollywoodienne « d’Occupons la maison vide », la même hubris n’engage pas nos amis à, se pencher assidûment sur le processus par lequel Vinci et le gouvernement vont l’emporter sans coup férir en arguant que la réintroduction de trois couples et demi de fauvettes argentées dans les marais de Brenne vont solder l’affaire de l’aéroport…
(Pensée émue pour les fonctionnaires préfectoraux, MISE, Agence de l’eau et tutti frutti qui vont devoir, sur ordre, couvrir ces billevesées…)
Nonobstant, nous recommandons dès lors vivement, à l’instar de l’ami Hervé, la lecture d’un inédit d’André Gorz :
« Le journalisme, cette pensée sans sujet ».
Lire aussi :
Notre Dame des landes : contestation massive sur fond d’imbroglio juridique
Actu Environnement, 20 novembre 2012
L’aéroport de Notre Dame des landes est illégal
Breizh journal, 22 novembre 2012
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