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Appel de soutien à l’IERPE, par Riccardo Petrella
14 avril 2012
par
- eauxglacees.comFondateur de l’Institut européen de recherche sur la politique de l’eau (IERPE), Riccardo Petrella appelle à soutenir financièrement les travaux de recherche de l’Institut, axés sur les alternatives citoyennes aux politiques libérales impulsées dans le domaine de l’eau par l’Union européenne.
"Chères Amies, Chers Amis,
vous toutes et ceux qui, ces trente dernières années, en milieux universitaire, syndical, dans les collectivités locales, les mouvements associatifs, les écoles primaires et secondaires, les entreprises, les organismes publics, parlementaires, médias, monde artistique…
avez manifesté de l’intérêt, voire de l’amitié, envers mes activités et engagements,
permettez-moi, AVEC MES COMPAGNONS DE ROUTE DE L’IERPE -
Alain Adriaens, Camille Herremans, Christophe Higy, Marc Laimé, François Lebecq, Christian Legros, Rosario Lembo, Jos Orenbuch, Emmanuel Petrella et Anna Poydenot -de vous demander une petite aide en soutien de l’IERPE !
L’objectif de cet appel personnel est d’essayer de sauvegarder une capacité de recherche et de proposition libre, critique, dans le domaine de l’eau, face au bulldozer de l’Europe actuelle qui libéralise et privatise tous les services publics communs, eau comprise, et qui s’est mise au service des intérêts financiers, industriels et commerciaux privés.
L’IERPE est devenu une DES RARES VOIX ALTERNATIVES dans le domaine de l’eau. NOUS LUTTONS POUR L’EAU BIEN COMMUN PUBLIC alors que l’Union Européenne CONTINUE A CONSIDERER L’EAU POUR LA VIE COMME UNE MARCHANDISE et affirme que les mécanismes de marché et le financement privé sont les meilleurs instruments pour une gestion optimale de l’eau et des services publics hydriques (sic !).
Les groupes dominants au sein de l’UE veulent faire de l’année 2012 la consécration de la marchandisation et de la délégation de la gestion de la politique européenne de l’eau aux opérateurs et intérêts privés (ils l’appellent les « stakeholders »).
Les deux instruments concrets pour y parvenir sont le Blueprint for Europe’s Waters (que la Commission européenne présentera en novembre 2012) et le système EWS (European Water Stewardship) en phase de définition par un comité composé principalement par les entreprises « productrices » et utilisatrices de l’eau (telles que BASF, Coca-Cola…), la Commission européenne, la confédération européenne des propriétaires terriens, le WWF...
Sur un plan mondial, l’abdication des pouvoirs publics en faveur des grandes entreprises multinationales privées de l’eau et des logiques financières ne cesse de s’amplifier.
Or, les citoyens européens doivent être responsables de l’eau en Europe et non pas les entreprises multinationales et les marchés financiers.
L’IERPE trouve des difficultés croissantes pour financer ses activités de recherche et de sensibilisation « alternatives ».
Plus de 25% de nos coûts sont autofinancés. Nos budgets annuels entre 2008 et 2011 ont été respectivement de 71.000 €, 170.000 €, 95.500 € et 95.600 € environ.
Nous avons lancé, depuis la fin de 2009, trois projets de recherche-action qui nous ont paru urgents et nécessaires. Les évolutions récentes nous donnent raison et nous encouragent à poursuivre sur les chemins entrepris.
Il s’agit de :– REVE (Réseau Européen des Villes et l’Eau)
Ici, l’objectif est de soumettre aux institutions de l’Union européenne, notamment le Parlement, en septembre 2012, un Mémorandum sur la politique de l’eau des villes en Europe, portant sur deux thèmes : comment promouvoir la participation effective des citoyens au gouvernement de l’eau, et l’urgence de réinventer des institutions de crédit publiques pour le financement des investissements dans les services publics.
– Plate-forme ICE « L’eau aux citoyens »
L’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) est un instrument nouveau permettant à un million de citoyens de l’UE de demander à la Commission Européenne de proposer un acte législatif pour lequel ils ont récolté le million de signatures requis. A l’initiative de l’IERPE, a été formée une plate-forme de multiples associations qui envisagent de lancer la récolte d’un million de signatures pour l’eau, à partir de mars 2013, dans le but de modifier des éléments clé de l’actuelle Directive Cadre Européenne sur l’Eau (qui marchandisent l’eau et privatisent les services hydriques).
– RAMPEDRE (Rapport Mondial Permanent en ligne sur le Droit à l’Eau)
Après la résolution de l’ONU du 28 juillet 2010 reconnaissant l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit humain, l’enjeu majeur mondial est devenu la concrétisation réelle de ce droit pour tous. RAMPEDRE vise, à partir de juin 2012, à mettre à disposition des citoyens et des autorités publiques un outil ouvert, en ligne, d’informations et d’analyses sur l’état d’avancement du droit à l’eau, l’objectif ultime étant de favoriser la mobilisation citoyenne pour toute action destinée à promouvoir sa concrétisation partout dans le monde.Les finalités et les activités de l’IERPE sont décrites dans notre site www.ierpe.eu
Les trois projets exigent un travail de recherche-action considérable, de l’ordre de 4 à 5 chercheurs à temps plein. Nous sommes en ce moment loin du compte : une chercheuse à plein temps, deux chercheurs à mi-temps, une chercheuse stagiaire, plus moi-même (évidemment sur une base bénévole).
Ce que nous vous demandons est un don, aussi modeste qu’il soit. Les dons seront destinés uniquement à financer les salaires de nos chercheurs. Nous vous informerons de l’utilisation faite de vos dons.
Grâce à la Communauté de la Poudrière qui, depuis fin 2007, nous a permis d’installer nos bureaux dans ses locaux, moyennant une contribution minime de notre part, et aux frais de mission et déplacement autofinancés, le chapitre de dépense de l’IERPE le plus important est celui de la rémunération de nos chercheurs.
La grande majorité d’entre vous sait que, au cours des 30 dernières années, j’ai rarement accepté des honoraires pour mes interventions, conférences, rencontres, articles. Lorsque des rémunérations m’ont été proposées, elles ont été versées sur un compte « Petrella Solidarité » et, à partir de la création de l’IERPE fin 2007, sur le compte de l’Institut.
A ce titre, les recettes ont été de +/- 6.000 € en 2008, +/- 13.000 € en 2009, +/- 13.800 € en 2010, +/- 6.300 € en 2011. Elles avoisineront les 10.000 euro en 2012.
Je continuerai mon engagement à plein temps à l’IERPE comme bénévole, en y apportant une contribution financière par les conférences et des dons.
L’équipe IERPE et les compagnons de route, nous sommes convaincus que nous pouvons compter sur votre amitié et votre soutien aux valeurs d’engagement citoyen, de plus en plus fort en ce moment, dans tous les domaines, en lutte contre l’avidité et la soif de puissance des prédateurs qui dominent et gouvernent nos sociétés actuellement.
UN TOUT GRAND MERCI CHALEUREUX."
Riccardo Petrella
PS : Les dons sont à effectuer auprès du compte bancaire de l’IERPE à Bruxelles :
code IBAN BE78 0015 3669 2386
code BIC GEBABEBB
avec la mention « don 2012 »
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