Retour au format normal


La biodiversité en proie aux instruments de marché ?

5 janvier 2012

par Marc Laimé - eauxglacees.com

L’érosion de la biodiversité suscite interrogations et inquiétudes, faisant l’objet de programmes de recherche de plus en plus nombreux. Mais cette recherche s’oriente de plus en plus nettement vers des modes de régulation qui privilégient les instruments de marché, au détriment de la réglementation.



Le risque ? Un affaiblissement continu des réglementations protectrices de l’environnement et de la biodiversité, dont la mise en œuvre est toujours révoquée au profit d’impératifs économiques et de soutien à la « croissance », avec le pendant obligé de la promotion de la régulation par les « instruments de marché » appliqués aux "services écosystémiques", qui privilégie, par définition, une approche strictement financière et comptable de la biodiversité…

Une logique dont on peut rapprocher l’actuelle apologie de « l’empreinte eau » ou Water footprint, présentée par les apologistes du marché comme LA réponse à la crise de l’eau…

On peut aisément identifier cette tendance, par exemple dans les appels à projets de l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui annonçait il y a peu qu’elle financerait des projets sur les thèmes du « développement de scénarios intégratifs, de la compréhension et de l’anticipation de la résilience et des points de basculement de la biodiversité et des socio-écosystèmes, ou de la fourniture d’ une aide à la décision, aux politiques et/ou gestionnaires », dans le cadre de l’Era-Net BIODIVERSA 2 "Biodiversity dynamics : developing scenarios, identifying tipping points and improving resilience".

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié pour sa part en octobre 2011 une étude dédiée à l’Impact de l’épuisement des ressources naturelles sur les agrégats économiques, synthèse des principales positions théoriques et propositions sur la mesure et la comptabilisation de l’épuisement des ressources naturelles dans un système de comptabilité économique environnementale.

Logique dès lors de voir le pôle Biodiversité et ressources naturelles de l’Institut du développement durable et des recherches internationales (Iddri), rechercher un post-doctorant économiste (environnement, services écosystémiques, forêts), dans le cadre d’un projet européen pour deux ans. « Basé à Paris, il sera en charge de recherches sur les instruments de marché pour les services écosystémiques, incluant les aspects théoriques et des missions de terrain. »

Comme dans un registre voisin de voir le Centre de recherches pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), proposer il y a peu un stage portant dans un premier temps sur une recherche européenne sur « les apports possibles de l’approche par les services écosystémiques dans la mise en œuvre de la Directive-cadre sur l’eau ».

Au sein de ce projet, le Credoc a pour rôle de coordonner l’étude de cas en Dordogne et de procéder à l’identification de services écosystémiques et à leur quantification.

Marc Laimé - eauxglacees.com