Selon une dépêche diffusée le jeudi 5 janvier 2012 dans la matinée par Dow Jones Newswire, Veolia Environnement fait l’objet de poursuites à New-York, à l’initiative d’actionnaires de l’entreprise, côtée conjointement en France et aux Etats-Unis, qui ont confié à plusieurs cabinets d’avocats le soin de lancer une action collective ou « class action » contre le géant français des services à l’environnement, accusé d’avoir manipulé ses résultats financiers, ce que l’entreprise a catégoriquement démenti à Paris.
Le cabinet d´avocats américain Izard Nobel LLP annonçait donc le 5 janvier qu´une procédure en nom collectif (« class action »), avait été lancée devant un tribunal de New York contre le groupe Veolia Environnement, qu´il accuse d´avoir "substantiellement exagéré ses résultats financiers" en ayant tardé à déprécier la valeur de certaines de ses activités.
Izard Nobel a précisé agir pour le compte d´actionnaires qui avaient acquis des titres américains "American Depositary shares" cotées sous le code de Veolia Environnement entre le 27 juillet 2007 et le 4 août 2011 inclus.
Dans son communiqué, le cabinet d’avocats affirme que "Veolia n´a pas enregistré en temps opportun une charge pour dépréciation sur ses activités de transport au Maroc, sur ses services à l´environnement en Egypte, ses services marins aux Etats-Unis, et pour l´Europe du sud".
En août dernier, Veolia avait publié un résultat d´exploitation de 252,2 millions d´euros pour le semestre achevé au 30 juin 2011, "contre 1,1 milliard d´euros pour la période correspondante de 2010", note Izard Nobel. Cette baisse était due à "des dépréciations non récurrentes s´élevant à 686 millions d´euros", a rappelé le communiqué du cabinet d´avocats. Veolia avait alors annoncé sa "sortie de certaines activités et lieux géographiques ».
Dans des communiqués distincts, d´autres cabinets d´avocats dont Bronstein, Gewirtz & Grossman et Rigrodsky & Long, ont confirmé le lancement de cette procédure à laquelle ils sont associés.
A Paris, Veolia Environnement annonçait ensuite avoir été informé du dépôt, auprès de tribunaux new-yorkais, d’une demande d’action en nom collectif (class action) à son encontre et de certains de ses dirigeants actuels et anciens.
La plainte, que Reuters a consultée, vise nommément Henri Proglio, l’actuel patron d’EDF, qui été P-DG de Veolia Environnement jusqu’en novembre 2009, puis président jusqu’en décembre 2010. Antoine Frérot, l’actuel P-DG de Veolia Environnement, est également visé, tout comme l’actuel directeur financier Pierre-Henri Riolacci et son prédécesseur Thomas Piquemal.
Selon le groupe de services à l’environnement, la demande repose sur des allégations selon lesquelles certaines communications financières de la société entre 2007 et 2011 auraient été trompeuses.
Dans un bref communiqué, Veolia Environnement dit considérer comme « infondée toute allégation selon laquelle les communications financières visées auraient été trompeuses ».
Le groupe ajoute avoir l’intention de demander le rejet de cette demande (« motion to dismiss ») lorsqu’elle lui aura été formellement notifiée.
Veolia cote sur le New York Stock Exchange depuis 2001 sous la forme d’American Deposit Receipts (ADR), des certificats négociables de dépôt représentant une action Veolia Environnement.
Les uns ou les autres trouveront bien un moyen de faire raquer l’usager-pigeon français comme pour l’affaire Messier !
"L’eau paie l’eau" qui disaient.