Le syndicat CFDT de l’UES Veolia Eau France dénonce le gachis technique, environnemental, sanitaire et humain consécutif à la liquidation des laboratoires d’analyse du géant mondial des services à l’environnement.
« En 2015, Veolia Eau décide que l’analyse d’eaux ne fait plus partie de son coeur de métier. Les analyses d’eaux potables, d’eaux usées, de process ou de contrôle obligatoire et réglementaire n’ont plus à être effectuées en interne.
Une filiale de Veolia dédiée à l’analyse d’eau et d’environnement existe pourtant. Il s’agit du Centre d’Analyses Environnementales (CAE). Cette entité a été créée en 2003 en fusionnant tous les laboratoires régionaux de Veolia Eau en France.
Juste avant la vente de cette filiale, CAE faisait travailler 240 techniciens et ingénieurs dans des laboratoires de proximité répartis sur 7 sites en France.
Au printemps 2016, le CAE est vendu au groupe Alpa pour 1 euro, charge à lui de le restructurer.
La direction de Veolia Eau a fait le choix d’externaliser ce plan social.
Qui était à la tête de Veolia Eau ? Il s’agissait de Messieurs Franchi et Malterre, accusés fin 2016 de corruption et d’abus de biens sociaux sur une autre affaire dévoilée par Mediapart, autant dire des dirigeants bien peu soucieux du volet social et de la réussite de cette cession bâclée.
La CFDT Veolia Eau ainsi que celle du groupe n’a eu de cesse d’interpeller les différentes directions lors des CCE et comité de groupe pour dénoncer l’irresponsabilité et le manque de considération de l’ensemble des salariés du CAE. La responsabilité sociale et l’éthique de Veolia est clairement à mettre en cause dans ce scénario malheureusement écrit à l’avance.
A l’époque de la vente, la section CFDT du groupe Veolia, inquiète de voir vendue l’activité analyse avait, lors d’un comité de groupe France, interpellé la Direction générale et M Antoine Frérot. La CFDT consciente du risque pour l’activité Eau et pour certains contrats de DSP avait également interpellé la Direction sur ses craintes quant à la fiabilité du projet pour les salariés.
Au printemps 2018, le CAE c’est 63 salariés regroupés sur 4 sites. Non seulement, Veolia a externalisé la gestion d’un plan social, mais en plus le groupe a gagné plusieurs millions en lançant une guerre des prix de l’analyse.
Aujourd’hui, entre une baisse du prix des analyses, une baisse du volume d’analyses confiées, des retards de paiements récurrents, voir des non-paiements par Veolia et des erreurs de gestion de la part d’Alpa, le CAE est en redressement judiciaire en attendant d’être vendu.
Les laboratoires de Caen, Toulouse, Rennes et Massy sont menacés de fermeture.
Veolia Eau ne répond pas aux sollicitations des représentants du personnel CAE. Pourtant, le CAE est sous la dépendance économique de ce client quasi-unique et sa survie dépend de sa volonté de continuer à confier ses analyses au CAE.
Veolia Eau veut se donner une image d’entreprise éthique mais considère que le sort des 63 salariés survivants ne la regarde pas, et ne veut pas peser de son poids et de son influence en tant que major de l’eau pour aider à trouver une solution.
Peut-être que les collectivités où sont implantés ces laboratoires ne partageront pas cet avis ? »
Communiqué du syndicat CFDT de l’UES Veolia Eau France.