L’affaire est exemplaire du double langage permanent que tiennent l’Etat, ses établissements publics et nos édiles vis-à-vis de l’environnement, et, au cas d’espèce, de la préservation des fleuves et rivières, et de leurs berges.
A l’approche des élections municipales, M. Manuel Aeschlimann, maire (LR) d’Asnières vient de diffuser dans sa bonne ville un dépliant publicitaire qu’on dirait rédigé conjointement par Anne Hidalgo et Marcel Campion.
Il s’agit en effet de vanter à grands coups de superlatifs délirants l’invraisemblable Luna Park "festif" qui vient de voir le jour sur les berges de la Seine à Asnières, “entièrement financé” nous précise-t-on, Luna Park édifié conjointement par Voies navigables de France, la ville d’Asnières, une filiale de SUEZ et nos tenanciers de boite de nuit.
Rien moins que Rosa Bonheur ! Plus tendance, tu meurs !
Rappelons quelques données de base.
La Seine n’appartient pas à cette brochette d’accapareurs.
Elle appartient au domaine de l’Etat.
Voies navigables de France (VNF) est un établissement public administratif (EPA) officiellement dédié à l’entretien des rivières et des fleuves, et à la police de la navigation qui s’y déroule :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Voies_navigables_de_France
Or, ici, VNF renouvelle une concession pour la gestion des berges, partie du domaine public fluvial.
Aka, nouzautres, genre benêt Vieilles canailles, on commence à dérouler ripisylve, le pluvial, quelle eutrophisation, et tutti frutti...
OK Boomer...
En lieu de quoi bien sur on refile le marché à… une filiale de SUEZ.
Ensuite on va chercher nos tenanciers de boite de nuit et l’affaire est dans le sac.
Nous avons entendu hier soir le responsable de VNF qui a piloté l’affaire, se vanter du tout, haut et fort, dans une réunion publique qui se tenait au centre de Paris.
O tempora, o mores.
Cette guéhenne s’est particulièrement répandue dans les Hauts-de-Seine, voir les autres Luna Park du même tonneau qui ont éclos, tant à Issy-les-Moulineaux qu’à Levallois.
Et bientôt, plus loin, pire encore, une véritable "Marina" à Cormeilles-en-Parisis, du lit majeur de la Seine à 40 mètres de hauteur sur le côteau. Un projet directement élaboré par son promoteur et la commune sur des anciens terrains de Lafarge, alors qu’on compte déjà six ZAC à Cormeilles...
Une abomination justement étrillée par la Mission régionale de l’Autorité environnementale.
Ca promet pour « l’héritage des JO » dans le 93 !
– VOIR LA PLAQUETTE DE PROPAGANDE DU MAIRE D"ASNIERES :
Lire aussi :
– SUEZ REMPORTE LE CONTRAT DE CONCESSION POUR LA GESTION DE TROIS PORTS DE PLAISANCE A ASNIERES-SUR-SEINE ET VILLENEUVE-LA-GARENNE
http://www.bassindelaseine.vnf.fr/IMG/pdf/Communique_de_presse_Marinov_12_octobre_2016.pdf
– Asnières, les habitants du port Van Gogh montent au front pour « leurs » arbres
Le Parisien, 23 avril 2019
commentaires
quid du droit de passage ?
n’est ce pas là un changement de destination des sols ?