Vous voyez ce message parce que votre navigateur ne peut afficher correctement la mise en page de ce site. Effectuez une mise à jour vers un butineur qui supporte les standards du web. C'est gratuit et sans douleur.

NE PAS CLIQUER
LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Tribune : Un médiateur de l’eau sous influence
par Marc Laimé, 30 janvier 2010

Jean-Louis Linossier, président de l’Association des consommateurs d’eau du Rhône (ACER) et pilier de la Coordination des consommateurs d’eau (CACE), réagit avec l’alacrité que lui inspire une longue expérience à la création récente par le Cartel de l’eau d’un « Médiateur » très publicisé dans une période difficile pour les multinationales du secteur. Salutaires interrogations en réponse à une campagne de propagande qui bat son plein depuis plusieurs mois.

« Pourquoi douter de l’indépendance de ce tout nouveau "médiateur de l’eau" ?

D’une part, il ne faut pas le confondre avec "le Médiateur de la République" ou même avec "un juge de proximité", ou avec le "conciliateur de justice" qui opèrent sous le contrôle de la Justice.

D’autre part, ce "médiateur", mis en place sans statut et sans contrôle de la Justice par la FP2E (Fédération professionnelle des entreprises de l’eau), est chargé de régler (au profit de qui ?) des conflits entre des entreprises privées représentées par cette même FP2E et auxquelles des collectivités (mairies, syndicats, communautés, représentées par l’ADCF et l’AMF) ont malheureusement délégué leurs compétences eau et assainissement.

Conclusion : ce médiateur est objectivement à la fois juge et partie, même si ceux qui l’ont mis en place se portent garants de son indépendance.

C’est donc, de fait, un ersatz de justice qu’il rendra, ersatz tout juste bon à "embobiner" le pauvre usager qui lui accordera, à tort, sa confiance.

Espérons pour le moins que cet usager abusé n’en sera pas lésé.

Circonstance aggravante permettant de douter de l’indépendance de ce médiateur, on voit même des collectivités soutenir sans réserve, et jusque devant la justice, leur délégataire privé en délicatesse avec des usagers, sans se soucier du conflit d’intérêts que cela engendre…

Alors pourquoi cette embrouille de médiateur entre le règlement amiable direct (déjà assuré par le « conciliateur de justice »), et la justice ?

Personne ne doute qu’il existe des conflits entre usagers et distributeurs privés. Ceux qui sont passés par là, et avec eux, les associations dont ils ont demandé l’aide, savent qu’il est vain de demander directement l’intervention de la mairie ou de l’intercommunalité dont dépend le prédateur privé, pour avoir raison contre ce distributeur privé.

Et, en effet, la collectivité préfère s’en laver les mains, dans la quasi-totalité des cas, plutôt que de simplement essayer d’arbitrer une situation dont elle est pourtant en grande partie responsable, en ayant choisi de déléguer et d’accorder une confiance aveugle à son délégataire.

Noter enfin que ce tout nouveau médiateur n’intervient pas dans les conflits entre régies et usagers.

Il ne comble donc pas un vide laissé par la justice.

Ce qui tendrait à prouver que le privé est seul à l’origine des conflits, les régies arrivant à résoudre leurs contentieux avec leurs usagers, en interne et avec la justice existante le cas échéant. »

Jean-Louis Linossier

CACE

impression

pas de commentaire. ajoutez le votre!