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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
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Toulouse : la bataille de l’eau est engagée
par Marc Laimé, 23 janvier 2009

Comme il s’y était engagé lors de la campagne des municipales, le nouveau maire de Toulouse, M. Pierre Cohen (PS), a annoncé le 21 janvier 2009, lors d’une visite à l’usine Veolia Eau de Pech-David, la première réunion de travail dédiée à un audit d’une durée de 6 mois sur la gestion de l’eau, confiée depuis 1990 par l’ancienne municipalité à Veolia. Audit qui pourrait déboucher à terme sur une remunicipalisation, compte tenu des spécificités du contrat toulousain, dénoncé depuis plusieurs années par des associations d’usagers qui ont saisi la justice.

Le candidat Pierre Cohen s’était engagé à chercher le moyen de faire baisser le prix de l’eau. Première étape franchie, à l’occasion de la visite du maire et de son adjoint au développement des services publics locaux, M. Nicolas Tissot, dans l’usine de production d’eau potable de Pech-David.

La mairie a officiellement lancé un audit juridique, financier et technique qu’elle a confié au cabinet de conseil et ingénierie Merlin.

Objectif : faire baisser le prix de l’eau Et assurer le contrôle de la collectivité sur la gestion de l’eau, afin de remettre la puissance publique au cœur des services publics dont il accuse ses prédécesseurs d’avoir laissé filé la « privatisation rampante ».

En cinq ans, la consommation d’eau par Toulousain est passée de 260 à 160 litres par jour. Outre une prise de conscience écologique qui fait désormais préférer la douche au bain, le Toulousain a surtout noté combien un robinet insouciant tarissait son compte en banque, puisque le prix du m3 cube d’eau à Toulouse se chiffre aujourd’hui à 3,60 euros. 


Un prix jugé excessif par les associations d’usagers qui, sur la base des expériences de gestion directe ou de remunicipalisation du service de l’eau menées dans plusieurs villes de France, demandent que le contrat de délégation signé en 1990 avec Veolia Eau jusqu’en 2020 soit revisité.

Sollicité par le quotidien régional La Dépêche, M. Amador Esparza, responsable des usines Veolia Eau du Grand Toulouse, n’a pas souhaité apporter de commentaires sur l’ensemble de ces points, au nom de son « devoir de réserve ».

Remunicipalisation ou non ?

Au terme des deux phases d’études engagées, la municipalité choisira de dénoncer le contrat avec le délégataire et de revenir à une gestion publique de l’eau par la communauté urbaine du Grand Toulouse, ou de le proroger, si Veolia consentait à réviser ses tarifs à la baisse, comme elle vient de le faire à Muret, dans la banlieue toulousaine, où les élus viennent d’annoncer y avoir négocié une baisse de 15% des tarifs...

Pour l’association Eau Secours 31, la facture pourrait baisser de 30 % si l’eau et l’assainissement repassaient en régie municipale, citant à l’appui les cas de Paris, récemment, ou encore Grenoble, Limoges, Annecy, Chambéry, Tours, Cherbourg ou Castres. Mais attention, prévient Eau Secours 31 : une baisse sensible de la facture d’eau suite au retour en régie directe n’est pas systématique : elle dépend de la bonne gestion municipale. A Strasbourg, où l’eau est pourtant passée en régie communautaire, le prix du m3 est tout de même de 3,08 euros.

Muret exemple ou contre-exemple ?

A Muret, proche de Toulouse, le prix de l’eau avait augmenté de 3,47% en 2008. Mais la nouvelle équipe municipale, en place depuis mars dernier, a engagé des négociations avec son fermier, là aussi Veolia. Le prix du m3 d’eau délivré aux consommateurs augmentait indéniablement plus vite que l’inflation.

Les opposants d’hier qui ont conquis la mairie en mars 2008, ont donc entrepris une renégociation avec Veolia.

Le choix a été fait de renégocier le prix qui va baisser de 15% à partir du 1er janvier 2009.

Mais l’association Eau Secours 31 apporte un gros bémol sur la "négociation" entre la mairie de Muret et Veolia...

 Il n’y a eu aucun audit en amont, ni aucune publicité sur les conditions et les résultats de cette "négociation".


 Le contrat de DSP avec Veolia date de... 1973, avec de très nombreux avenants, contre lesquels l’actuelle majorité PS, tantôt dans l’opposition, tantôt majoritaire, ne s’est jamais opposée, ni n’a mené campagne.


 Le contrat de DSP arrivant à son terme en 2012, le maire de Muret ne s’est jamais engagé pour une remunicipalisation de la gestion de l’eau et de l’assainissement, et une préparation du choix de la régie.



Eau Secours 31, tout comme à Toulouse, ne se satisfait donc pas d’une "négociation" de couloir, pouvant servir de poudre aux yeux par une baisse très relative de la seule distribution de l’eau, tout comme voulait le faire M. Moudenc (UMP), à Toulouse, s’il avait été réélu.


Et exige qu’un audit indépendant permette aux usagers de connaître la réalité des résultats de l’exploitation de Veolia, et légitime concrètement le choix d’une gestion en régie, sous le contrôle des élus, des usagers et des salariés, à partir de 2012.

La mobilisation se poursuit à Toulouse

Le 28 février prochain, quarante associations d’usagers du Grand Sud-Ouest participeront à Toulouse à des Etats généraux de l’eau pour parler prix, gestion, comme ils l’avaient déjà fait en décembre 2007, mais aussi cette fois maîtrise de la ressource, qualité de l’eau et santé.

En ces matières mobilisation et vigilance sont plus que jamais d’actualité.

Lire aussi :

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commentaires

1 Toulouse : la bataille de l’eau est engagée

Moi qui milite à Toulouse depuis longtemps, je suis inquiet de l’exemple parisien, où les prix sont partis pour augmenter depuis le passage en régie. J’ai le sentiment que l’on a un peu joué avec le feu. Que pensez-vous de la situation parisienne Marc, sur ce point prècis ?

poste par Hervé - 2009-02-13@14:33 - repondre message
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