Le ministère des sports prépare un plan d’adaptation du sport au changement climatique, en réponse au dilemme des élus, par exemple les maires qui doivent interdire des terrains devenus dangereux faute d’être arrosés…
La question écrite n° 02615 de M. Philippe Folliot (Tarn - UC), publiée dans le JO Sénat du 15/09/2022 - page 4441
« M. Philippe Folliot expose à Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques la situation préoccupante des associations sportives au regard de la sécheresse et des restrictions d’eau. En effet, de nombreuses communes du département du Tarn mais également de toute la France font face à l’impossibilité pour leurs associations d’utiliser les terrains de sports (football, rugby, etc.) compte-tenu de l’état de sécheresse et des risques de blessures encourus de ce fait par les pratiquants.
Les fédérations nationales sportives laissent pour l’heure la responsabilité aux maires de produire ou non un arrêté d’interdiction d’utilisation de ces terrains. Les associations sportives, qui ne sont donc plus en capacité de proposer des entrainements ni même de recevoir les équipes adverses lors des championnats, se voient prendre le risque de perdre un match voire d’être disqualifiées de fait et ce pour toute l’année en cours.
Déjà en grande difficulté pendant la crise sanitaire face à l’impossibilité de pratiquer et à la perte consécutive de nombreux adhérents, les associations sportives ont d’autant plus de mal à poursuivre leur activité. Les maires des communes se retrouvent pour leur part dans une situation complexe puisqu’ils doivent assurer la protection de leurs administrés en interdisant l’utilisation des terrains et par voie de conséquence faire prendre des risques en matière de résultats à leurs associations lors des compétitions locales et nationales. Ces équipes, clubs et collectifs réunis sous la forme associative ne fonctionnent le plus souvent que par l’implication soutenue de bénévoles et d’adhérents qui souhaitent faire vivre l’activité de leur association. Sans eux, ces associations sportives ne pourront plus assurer leur survie sociale et économique.
Au regard de la problématique rencontrée, il souhaite attirer son attention sur l’intérêt d’entreprendre un dialogue avec les fédérations nationales afin de prendre des décisions concertées qui ne pénalisent pas les associations des communes qui n’ont pas été en capacité d’entretenir leurs terrains. »
La réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques, publiée dans le JO Sénat du 29/12/2022 - page 6909
« Le ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques (MSJOP) porte une attention toute particulière aux enjeux de transition écologique du sport, qui combine à la fois l’atténuation des impacts du sport sur l’environnement et l’adaptation de la pratique sportive aux effets du changement climatique.
L’objectif est de trouver le juste équilibre entre, d’une part, la préservation de l’environnement et des ressources naturelles (principalement énergie et eau) qui font de plus en plus souvent l’objet de tensions et, d’autre part, le maintien d’une activité sportive qui garantisse la sécurité des pratiquants.
Pour garantir le maintien d’une activité sportive alors qu’elle était menacée par la crise sanitaire, l’État a pris toute sa part dans le soutien aux fédérations et aux clubs sportifs initialement par des aides de droits communs (PGE, exonération de cotisations, activité partielle, fonds de solidarité) puis en mettant en place un plan de relance avec des mesures spécifiques à l’attention du monde sportif (fonds territorial de solidarité, augmentation du soutien de l’emploi dans les associations sportives, fonds d’urgence mis en place à destination des fédérations de 19,5 M€…).
S’agissant plus particulièrement de la situation environnementale actuelle, et au-delà du signal d’alarme envoyé par l’épisode de sécheresse qu’a connu le territoire métropolitain durant l’été 2022, le MSJOP a pris acte des manifestations physiques du changement climatique (hausse des températures, élévation du niveau de la mer, augmentation de la fréquence des évènements naturels extrêmes) et de leurs conséquences sur la pratique sportive, les lieux de pratique et la performance sportive et a décidé d’élaborer un plan d’adaptation du sport au changement climatique d’ici l’été 2023, en collaboration avec le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
Ce plan visera à garantir une pratique sportive de qualité, à maintenir la sécurité et la santé des pratiquants, à mieux gérer les risques et à contribuer à la sensibilisation, à la transformation des normes sociales et à l’accumulation des connaissances.
Ces objectifs devront être atteints en veillant à conserver les bénéfices du sport pour la société (santé, cohésion, émotions, etc.), en tenant compte de l’évolution de l’acceptabilité des populations envers certaines pratiques notamment émettrices de gaz à effet de serre (avion) ou consommatrices de ressources et poursuivant les efforts de réduction des impacts du sport et des autres activités économiques sur l’environnement et, a minima, en maintenant la capacité du secteur sport à respecter les objectifs qu’il s’est fixés (comme par exemple le plan de sobriété énergétique du sport).
Pour garantir l’appropriation et l’acceptabilité de ce plan d’adaptation, il sera co-construit avec l’ensemble des parties prenantes concernées, dont les fédérations mais aussi les collectivités territoriales, propriétaires de 85 % du parc des équipements sportifs, ou encore le secteur loisir sportif marchand et le secteur du sport professionnel. »