« L´Argentine est un pays nu qui rêve de porter un smoking. » Julio Cortázar, écrivain.
« Tout le monde se rappelle la crise argentine de décembre 2001, qui s’est soldée par 35 morts après une fusillade policière.
L’histoire a changé en 2003 avec l’arrivée à la présidence de Nestor Kirchner.
Quatre faits : la résiliation du contrat avec Suez Lyonnaise, le règlement de la dette avec le FMI (10 000 millions de dollars et le départ de celui-ci de l’Argentine), la non acceptation de l’ALCA, le traité du libre commerce promu par George Bush, la mise au rebut du Consensus de Washington, et pour l’eau, la mise en place d’un plan directeur.
Nestor Kircher est décédé en 2010, son épouse, Cristina, lui a succédé et a été réélue l’an dernier avec 54% des suffrages.
Depuis 2003 le pays a connu une croissance phénoménale.
Le plan directeur pour l’eau s’est traduit par la pose de milliers de kilomètres de tuyaux pour l’eau potable et l’assainissement, et la construction de plusieurs stations d’épuration, dont la plus importante dans la ville de Berazategui, pas encore terminée, dette historique de Suez Lyonnaise qui devait la construire.
Cette usine reçoit les eaux usées de la capitale et de la banlieue sud, soit 14 millions de personnes.
L’eau de la capitale et de la banlieue, territoires concédés à Suez Lyonnaise, est maintenant gérée par une entreprise nationale, Agua y saneamiento (AYSA).
Ce qui demeure de cette période est le procès intenté par Suez Lyonnaise et Azurix, qui réclament devant le CIADI (l’organisme de règlement des conflits de la banque Mondiale), pour « rupture abusive du contrat », quelque 1700 millions de dollars.
Le gouvernement actuel mène une politique de type keynésienne, malgré certains aspects très critiquables.
Il faut lui reconnaître sa volonté de réparer les dégâts de l’époque Menem.
Il l’a fait pour l’eau, le pétrole, les retraites, la compagnie aérienne, la renégociation de la dette, héritage de la dictature, et le néo-libéralisme de l’époque Menem.
La politique pratiquée là bas se trouve à l’exact opposé de la politique actuelle en Europe.
Ce qui est critiquable est l’extractivisme et les projets d’extraction de gaz et pétrole de schiste (shale oil et shale gaz).
Un projet de construction d’une troisième usine nucléaire a aussi été lancé, ainsi que des projets de construction de barrages dans le Sud, en collaboration avec les Russes.
La Patagonie dispose de ressources naturelles extrêmement importantes dans des régions désertiques, et l’Argentine va les exploiter avec l’objectif de devenir un des premiers producteurs mondiaux.
L’eau va être un problème car la Patagonie est pauvre en eau, la principale source étant les glaciers situés dans les Andes.
L’extraction du gaz et du pétrole de schiste exigent d’importantes quantités d’eau, d’où les projets de barrages.
Pour le pétrole, une alliance a été conclue entre quatre partenaires sud-américains, par importance le Venezuela, le Mexique, le Brésil et l’Argentine.
Fait nouveau, les USA ne sont pas dans le coup. »