Depuis 50 ans, les orages d’été traumatisent les riverains du Rû de Chantereine à Brou, soit plus de 30 inondations, dont la cause n’est pas reconnue par les responsables locaux, prônant des projets orientés vers l’infiltration des eaux inefficace, et l’attente rituelle de futures études.
« Quatre études diligentées dans le passé étaient partielles, largement inexactes, mal relues…
En dépit de l’urbanisation permanente de cette banlieue depuis 1950, les mesures qui permettraient d’endiguer réellement ces sinistres à répétition n’ont jamais été mises en œuvre.
Il faudrait par exemple effectuer une visite et un curage de 1600 mètres du lit du Rû, où des eaux usées ont sédimenté, produisant des gaz toxiques H2S et CH4, dont 300 mètres en tunnel obstrué dans le triage SNCF de Vaires (77), jamais visité ni curé depuis 1930, véritable égout qui se déverse dans la Marne et la Seine à 25km de Paris…
Pour en finir avec les inondations, il faudrait pratiquer une gestion hydraulique qui intègre les effets arithmétiques de l’urbanisation, en tenant compte (jamais fait ni reproduit par calculs à ce jour) de la cause hydraulique des premiers débordements lors de chaque inondation, débordements toujours situés dans le tronc commun de 1000 mètres à 1600 mètre évoqué ci-dessus.
Ce tronc commun qui collecte les eaux du bassin du Rû avec ses 4km2 imperméabilisés produit 40 000m3 d’ eau par 10mm de pluie d’ orage.
Il se termine par un bouchon ou gicleur (terme d’ hydraulicien) : le Triple Pont sous la D34A / Zone Industrielle de Chelles, dont la partie la plus étroite a plus de 100 ans.
Avant ce pont 1000 mètres sans pente, artificialisés depuis 1930 par dérivation et construction du triage SNCF.
Juste après ce triple pont (plan disponible : avec une grille qui s’obstrue détruite par la poussée hydraulique), l’ écoulement devient torrentiel jusqu’à la Marne, sur 500 mètres avec une pente 24 fois plus élevée que sur les1000 mètres qui précèdent le triple pont.
Il suffirait de 50 mètres de buses à placer parallèlement au triple pont pour augmenter le débit (du pont) d’au moins 2m3/seconde, ce qui pour une inondation de 3 heures serait 36 fois plus efficace qu’un petit bassin de rétention de 600m3 construit récemment dans la Zone industrielle.
Les buses seraient à écoulement gravitaire, alors que le bassin nécessite énergie de pompage, surveillance et entretien réguliers.
Ces éléments ne sont pas pris en compte, lors même que les services responsables multiplient :
– des promesses de prochaines études (mais les précédentes avec données chiffres/dimensions fausses ne reproduisaient pas les premières inondations produites sur les 1000/1600m comme ci-dessus) ;
– des promesses de "solutions douces non chiffrées" à l’efficacité très improbable : calculs à fournir tenant compte des zones d’ origine des forts débits d’ eau, par rapport à la localisation de ces solutions douces... trop en amont sur le cours du Rû.
– dans les revues locales des déclarations comme "L’assainissement fait ses Devoirs", alors que les différents services concernés refusent le dialogue avec les habitants sinistrés locaux, qui vivent et documentent les inondations depuis 1976, alors que les responsables changent tous les 5 à 10 ans sans connaissance locale, en méconnaissant les constatations des années 80 à 2000, par exemple faites en coopérant avec la DDE et la SNCF, qui acceptaient d’ agir ponctuellement.
Nous avons exposé ces éléments à toutes les autorités locales, Préfecture du 77 et Police de l’Eau.
Aucune ouverture à l’horizon.
L’exutoire du Ru de Chanteraine se trouve à quelques dizaines de mètres en amont et à quelques centaines de mètres en aval du site olympique de Vaires-sur Marne. Dès l’été dernier les épreuves de natation en eau vive avaient été supprimées. Le Président de la république et la maire de Paris s’y baigneront-ils ?
Nous tenons à disposition le plan détaillé et annoté du Triple Pont et pouvons aussi organiser une courte visite du site sur 1000 mètres après le triage, en ZI de Chelles, jusqu’au Triple Pont. »
(*) Frédéric Sohn est président du comité de défense des Riverains du Rû de Chantereine.
Pierre Izembart, est membre du Collectif des Sinistrés de Brou-sur-Chantereine.
Lire aussi :
– Seine-et-Marne : un exemple apocalyptique de gestion des eaux pluviales urbaines
https://www.eauxglacees.com/Seine-et-Marne-un-exemple
Les eaux glacées du calcul égoïste, 20 janvier 2022.