Sept présidents de conseil régional, dont celui de l’Ile-de-France, M. Jean-Paul Huchon (PS), et plus de 70 membres du Comité de bassin Seine-Normandie ont rendu public le 12 décembre un appel à André Santini, député maire (Nouveau Centre) d’Issy-les-Moulineaux, appelant à de nouvelles élections.
Ils réclament l’organisation d’un nouveau scrutin pour l’élection à la présidence de cette instance stratégique qui définit le programme d’aides financières qu’accorde l’agence de l’eau aux collectivités locales, aux industriels et aux agriculteurs.
L’ancien secrétaire d’Etat aux collectivités locales, président du SEDIF et de la Société du Grand Paris avait obtenu le mois dernier l’annulation à la présidence du Comité de bassin d’Anne le Strat, après avoir saisi le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
"Le comité est aujourd’hui ingouvernable", soulignent les signataires, parmi lesquels figurent également des élus de droite.
Pour l’Express « à travers cette procédure et la bataille pour la présidence du comité se joue un autre règlement de comptes : celui de Veolia Environnement contre la mairie de Paris, qui lui a retiré, en 2010, la délégation de la gestion de l’eau de la capitale. »
Il apparaît en effet que M. Paul-Louis Girardot, vice-président du Comité de bassin aux côtés d’André Santini jusqu’en septembre dernier, ancien directeur de la Compagnie générale des eaux de 1981 à 1998, toujours membre du Conseil d’administration de Veolia Environnement, a ardemment milité auprès d’André Santini afin que ce dernier saisisse la justice aux fins de solliciter l’invalidation de l’élection d’Anne le Strat.
Reste qu’il est aujourd’hui évident pour une majorité de membres du Comité de bassin, y compris ceux qui n’avaient pas voté pour Anne le Strat, que celui-ci est quasiment devenu ingouvernable : la nouvelle « présidence judiciaire » d’André Santini arrachée dans des conditions qui évoquent furieusement la mobilisation des « ressources administratives » en vogue dans le Moscou de Poutine étant entâchée d’un évident déficit de légitimité.
Avant que la justice ne se prononce sur l’appel qu’a interjeté Anne le Strat, les manœuvres du président du SEDIF ont déjà gravement porté atteinte au fameux « consensus » qui fait depuis un demi-siècle figure de « totem » des Comités de bassin.
Le roi est nu.