Le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, vient d’annoncer, à l’issue d’une rencontre avec des acteurs de l’économie numérique le jeudi 6 décembre 2012, souhaiter, en priorité, mettre à disposition du public (comme des acteurs économiques), les données environnementales… Une annonce qui arrive à point nommé pour mettre en lumière the fatal collapse (l’effondrement fatal), qui affecte l’ensemble du dispositif français de production de données publiques sur l’eau…
Hasard du calendrier, M. Jean-Marc Ayrault témoigne d’un volontarisme bienvenu sur l’Open data, comme le souligne une dépêche de Localtis :
« (…) il entend désormais "passer à la vitesse supérieure" et a fourni quelques indications sur le futur dispositif : "Dans les prochaines semaines, nous annoncerons les données sur lesquelles nous souhaitons porter notre effort en priorité. Je pense notamment aux données relatives à l’environnement, à la sécurité ou aux dépenses publiques".
Conjointement, l’association « Décider ensemble », animée par le député (UMP) de la Meuse Bertrand Pancher, publie une très intéressante étude dédiée à l’ouverture des données publiques…
Quid des données sur l’eau ?
Dans le champ de ruines de l’ONEMA, et au-delà, il va être tenté de faire accroire aux gogos que le portail Eaufrance répond à point nommé aux exigences d’INSPIRE, de WISE, de la DCE, de la Convention d’Aahrus, de la Charte de l’environnement…
Comme va tenter, sans crainte du ridicule, de l’assurer le croquignolesque « Comité des usagers du SIE » créé au sein du Comité national de l’eau, qui se réunira expressément à cet effet le 18 décembre prochain dans les locaux du ministère de l’Ecologie à la Défense. Un « Comité » qui ne compte bien évidemment aucun usager dans ses rangs, mais a accueilli à bras ouverts, outre Veolia et Suez, une fantomatique union d’associations familiales dont la piété bien connue ne semblait pourtant pas la prédisposer à se prononcer sur pareil sujet. Quoique à bien y regarder cette affiliation « à la droite du père » éclaire d’un jour singulier l’ensemble de notre affaire, nous y reviendrons.
Dès que l’effondrement, programmé, de tout le système français de production de données publiques sur l’eau, tel que l’a impitoyablement autopsié la Cour des comptes, sera rendu public, l’imposture ne pourra perdurer plus avant.
Révélant impitoyablement le village Potemkine édifié pour tenter d’occulter une faillite effroyable.
A suivre.
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