L’annonce par M. Antoine Frérot à la fin du mois d’août de son intention de mettre la main sur l’éternelle rivale Lyonnaise suscite des remous jusque dans l’empire paisible du Syndicat des eaux d’Ile-de-France qui tiendra son nouveau bureau syndical post-électoral le 24 septembre. Alors que M. André Santini poursuivait obstinément son projet de « Grand Paris de l’eau », un vent de folie s’est levé de la rue Saint Benoit à l’usine de Choisy.
Tout semblait pourtant bien parti. A Plaine commune, le fringant successeur de Don Bartolone, sitôt conquis la ville puis l’interco, s’était empressé de flanquer à la poubelle le projet de « retour en régie » agité depuis des années à l’instigation, intéressée, du général Tapioca de Bagnolet qui vit depuis dix ans des subventions que lui accordent des élus aussi crédules que duplices, au prétexte d’encourager la fronde contre le sénéchal Santini.
(Ici le récit de la "trahison" de l’ex-grand professionnel de l’admirable régie estrosienne, débauché sur la recommandation expresse de certain col vert insoumis du Grand Est vaut à elle seule son pesant de moutarde, signant l’effarant amateurisme politicard de notre galerie de branquignols).
On n’a pas fini de se marrer avec la « révolte citoyenne » portée haut et fort dans les bastions de l’EPT 12 et d’Est Ensemble, repeints aux couleurs d’un néo-Chiapas par le petit boutiquier susnommé qui y aura trouvé son Graal, l’élection dans la majorité du despotaillon Don Tony (version hautement en couleurs du PS local), ralliement obtenu au prix de la trahison de ses ex-amis d’EELV…
(Rien que d’imaginer, suite logique, les simagrées à venir que va nous servir Don Patrizio des murs à pêches - ici pensée émue pour le regretté Jean-Charles Nègre -, encore heureux qu’il nous reste des Préfets...).
(Bis, noter que le forfait avéré, le général Tapioca n’eut de cesse que de tomber à bras raccourcis sur Don Mathieu, ce n’est plus de la comedia del arte, c’est Luis Mariano au Chatelet : "On oublie tout... sous le soleil de Mexico...!")
Au Syctom, c’est pas mal non plus, font voter les morts !
On se croirait dans les Sopranos. On est chez les Sopranos. De l’extorsion considérée comme un des Beaux Arts. Ou "l’entrepreuneuriat de soi-même" théorisé par le trafiquant d’influence Erik Orsenna appliqué à la « gauche de la gauche », sous couvert de « communs » et de « révolte citoyenne ». On comprend pourquoi seuls 15% des Français se revendiquent aujourd’hui « de gauche »…
Il appert donc que M. Mathieu Hanotin, (poulain de Don Bartolone), qui se fait une très haute idée de lui-même - quand il ne veille pas toutes affaires cessantes aux destinées du Red Star -, affiche désormais clairement ses intentions de « porter le fer » au SEDIF, dont il guigne une vice-présidence, en attendant mieux.
Et notre homme est bien conseillé. Il fourbit en effet l’idée faramineuse de créer une SPL entre Plaine Co et Est Ensemble, même s’il y a belle lurette que Paris qui devait donner de l’eau à tout ce beau monde pour noyer l’Empire Santini - comme le proclame notre boutiquier et sa clique depuis une bonne décennie -, s’est depuis belle lurette tiré les pattes de ce bourbier, Sœur Anne ayant dealé fin 2015 avec Don Santini son poste de 1ère Vice-présidente de la Métropole du Grand Paris en charge des affaires internationales, viatique obligé de ses ambitions olympiques et présidentielle, qui vont depuis lors de pair, comme le rappelle cette semaine l’hebdomadaire Le Point.
Pour revenir brièvement à M. Hanotin, celui-ci ne croit bien évidemment pas une seconde à ces fadaises de SPL, mais agite ce hochet dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces des crédules gauchos qui, ayant avalé les menteries de notre boutiquier depuis dix ans, pourraient dès lors, SPL en carton-pâte oblige, lui accorder leurs suffrages aux prochaines régionales, signant la vengeance éclatante de Don Bartolone sur Dame Pécresse, dont les sondages ne vont pas fort, même après qu’elle vienne d’organiser sa COP régionale avec le bon argent des Franciliens.
Mais tout cela ne fait pas du tout les affaires du sénéchal Santini. La foucade de M. Frérot, qui est en passe de se noyer dans les sables mouvants, est venue foutre le souk dans la préparation de la fin de contrat de Veolia, qui s’achève en décembre 2022.
Car la "Mission 2023", étroitement coachée par un impitoyable Torquemada de la Cour des comptes, avait prévu « d’allotir » le gâteau du Sedif. Non pas pour en fourguer un morceau à Lyonnaise, faut pas déconner, même s’il était prévu de faire semblant. Que nenni !
Voir à cet égard un tout récent et très important avis qui ne va pas faire plaisir non plus au Sedif. Décidément...
Il s’agissait en vérité de l’aboutissement du projet engagé dès 2003 par notre Sénéchal, et qui a patiemment survécu à tout, aux fins de venger enfin l’affront de Delanoë et Le Strat, projet qui vise - après avoir "racheté" à Veolia et Suez la dizaine d’usines dont ils se prétendent (à tort), propriétaires en région parisienne, puis les avoir « réincorporées » dans le domaine public, à scinder production et distribution, envoyant ainsi Eau de Paris ad patres. Ce dont Sœur Anne se contrefout comme de sa première piste cyclable, à l’approche des présidentielles et des JO.
Sous réserve toutefois que la MGP prenne la compétence, ce qu’il était prévu de réaliser via un cavalier au projet de loi 3D (maintenant 4), gravement ensablé chez Mâme Gourault, mais là ça coince. Il est vrai que le couteau suisse Lecornu se prélasse désormais sous les tropiques, avec pour mission de glaner pour Macron ("quoi qu’il en coûte"), les suffrages des ultra-marins pour 2022.
Bref, la foucade de M. Frérot bouscule les travaux de la mission 2023, et pourrait bien contribuer à faire turbuler tout le système, jusque dans les Yvelines et l’Essonne.
Et ce n’est pas tout, les ambitions manifestes de Don Berrios ne rencontrent pas l’assentiment du Bureau, on va le voir dès le 24.
Tout fout le camp, la vie au Sedif n’est plus un long fleuve tranquille.
Nonobstant, rayon de soleil dans l’eau froide (Françoise Sagan), Don Belaïde vient d’être réélu président du SIAAP ! Hourrah pour les Cosaques ! (Et Cuba).
Plus encore, Mme Rachida Dati compte désormais au nombre des élu(e)s du Conseil de Paris siégeant au CA du syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne.
L’astre roi rayonne toujours sur Palerme.
Tiens, et çà tombe à pic.
Dans les EPT du Grand Paris, "l’enveloppe globale des indemnités de fonctions applicable aux élus d’un établissement public territorial concerne le président et les vice-présidents, mais pas les indemnités prévues pour les conseillers, qui dès lors s’ajoutent à ce montant."
http://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2020-09-21/431880
Source : CE, 21 septembre 2020, n° 431880