La première étude officiellement publiée par le nouveau « Service de l’observation et des statistiques » (SOeS) constitué au sein du Meeddat après la disparition de l’Institut français de l’environnement (IFEN), publiée le 30 janvier 2009, va à nouveau alimenter une polémique récurrente depuis la liquidation de l’IFEN, qui a été dénoncée par de nombreux acteurs du domaine de l’eau.
Le SOeS vient en effet de publier les « chiffres 2006 de la présence de pesticides dans les eaux françaises ».
Or la méthodologie désormais utilisée, qui a radicalement été modifiée sous l’effet conjoint de la suppression de l’IFEN, de l’adoption de la LEMA, de la création de l’ONEMA et de la mise en œuvre du programme de mesures lié à la la DCE, rend pour le moins malaisé toute comparaison avec la situation antérieure, qui était analysée par le biais d’une méthodologie sensiblement différente.
Désormais ce sont en effet des « réseaux de connaissance générale » qui permettent de contrôler les ressources en eau à l’échelle nationale.
Des « réseaux phytosanitaires » avaient été mis en place en 1997 au niveau régional.
Ces réseaux ont été remplacés en 2007 par un « réseau de contrôle de surveillance » et un « réseau de contrôle opérationnel », dans le cadre de la Directive-cadre européenne sur l’eau du 23 octobre 2000.
Résultat, pour le SOeS, du côté des eaux superficielles, 37% des points du réseau de connaissance générale ont une qualité moyenne à mauvaise.
Un taux qui monte à 48% sur les points des réseaux phytosanitaires.
Et « 10% des points du réseau de connaissance générale et 15% des points des réseaux phytosanitaires ont une mauvaise qualité qui peut affecter de manière importante les équilibres écologiques », constate le service statistique.
Le bilan serait meilleur pour les eaux souterraines.
En 2006, 24% des points du réseau de connaissance générale et 27% des points des réseaux phytosanitaires ont une qualité médiocre à mauvaise.
Mais 1% seulement des points du réseau de connaissance générale et aucun des points des réseaux phytosanitaires n’enregistreraient une « mauvaise qualité ».
Ici aussi, décidément, comme pour la DERU, le MEEDDAT fait décidément des miracles !
Au total, les pesticides sont présents au moins une fois sur « 90% des 1097 points interprétables des réseaux de connaissance générale et phytosanitaires » pour les eaux souterraines, et au moins une fois sur 53% des 1507 points des réseaux de connaissance générale en ce qui concerne les eaux souterraines.
243 substances actives différentes ont été quantifiées au moins une fois sur les 476 substances recherchées dans les eaux superficielles.
Dans les eaux souterraines, 121 substances ont été détectées au moins une fois sur les 447 substances recherchées.
– Lire le rapport du SOeS sur les pesticides dans les eaux, publié le 30 janvier 2009.
Lire aussi :
La pollution de l’eau par les pesticides en Bretagne
La qualité de l’eau dans le Gers
Une interview de M. Francis Daguzan, maire de Troncens, vice-président du conseil général du Gers en charge des affaires hydrauliques, président de la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne, qui gère notamment le système Neste, Il occupe également le poste de vice-président de Trigone, en charge de Trigone Eau. Il s’exprime sur Gers Amont, la qualité de l’eau gersoise, l’enjeu « eau potable » ou encore le schéma départemental de l’eau.
Source : Route 124, le magazine d’information en ligne du Gers.