A l’occasion d’un colloque organisé par le Cercle Français de l’eau à Paris le 21 janvier 2009, en forme d’hommage aux directeurs de l’eau qui se sont succédés depuis plusieurs décennies, les deux derniers titulaires du titre ont regretté certaines incohérences de la politique de l’eau. Des observations qui en disent long sur le chemin qui reste à parcourir pour recouvrer un bon état de toutes les masses d’eau, comme nous y engage la Directive-cadre européenne.
Si la France est en avance en matière de gestion de l’eau, « ce n’est pas le cas pour la biodiversité » déclarait ainsi Mme Judith Jiguet, encore directrice de l’Eau et de la biodiversité au ministère de l’Écologie, peu avant d’être nommée directrice de cabinet de Mme Jouanno, qui vient de succéder à NKM au Meeddat.
« Il faut trouver une cohérence entre la trame verte et la trame bleue » insistait elle. Avant de déplorer le peu d’intérêt manifesté par la Direction générale de la santé (DGS) à l’égard des questions liées à l’eau, qualifiant l’attitude de la DGS de « très obtuse ».
M. Pascal Berteaud, prédécesseur de Mme Judith Jiguet à la direction de l’eau (2003-2008) profitait quant à lui de sa liberté de parole retrouvée pour regretter que le périmètre du ministère de l’Écologie ne soit pas plus vaste : « la vraie logique, c’est d’y mettre aussi l’agriculture » déclarait-il.
L’ancien directeur de l’eau a par ailleurs fustigé les corporatismes qui sont
« un vrai frein à l’évolution organisationnelle » de l’administration française.
« Il faut supprimer les corps de la haute fonction publique » lançait-il. Venant d’un ancien élève de l’École Polytechnique - également ingénieur en chef des Ponts et Chaussées -, qui a postulé sans succès l’an dernier au poste très recherché de leader de l’Amicale des Ponts, l’envolée ne manquait pas de sel…