Une étude effectuée par plusieurs chercheurs britanniques de l’université de Brunel établit un lien entre la présence de polluants chimiques dans les rivières et la baisse continue de la fertilité masculine enregistrée partout dans le monde depuis plusieurs dizaines d’années, qui revêt désormais des proportions inquiétantes.
Les produits chimiques présents dans les eaux usées, puis dans les rivières, inhibent la production de testostérone des poissons, conclut l’étude mise en ligne le 7 janvier 2009 par la revue Environmental health perspectives, réalisée durant 3 ans sur plus de 1000 poissons dans 30 rivières anglaises.
Plusieurs analyses avaient déjà établi un lien entre les polluants chimiques de type « oestrogènes » (hormones femelles) et la « féminisation » des poissons mâles. Mais les chercheurs britanniques ont mis en évidence pour la première fois un phénomène différent : l’action de produits chimiques anti-androgènes, c’est-à-dire bloquant l’action des hormones mâles.
L’existence de ces produits chimiques pourrait en partie expliquer la baisse de la fertilité masculine, notamment humaine. Ces anti-androgènes sont en effet utilisés notamment dans des traitements anti-cancéreux, et sont également présents dans de nombreux pesticides. Les chercheurs britanniques indiquent qu’ils vont désormais s’attacher à déterminer leur origine précise.