L’agriculture française va mal. La politique agricole, qu’instituent l’État français et les autorités européennes, la détruit. Le monde agricole est le lieu d’une double dynamique, qui s’accentue depuis la fin des années 1990 : l’accumulation du capital économique par une élite, qui alimente l’expropriation de la majeure partie des agriculteurs
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Production standardisée, sujétion des agriculteurs aux négociants, allocation des aides publiques en fonction du capital économique : l’accumulation est débridée ; en conséquence de quoi l’expropriation bat son plein. Mais ce n’est pas tout : l’accumulation fordiste détruit aussi les écosystèmes.
L’historiographie environnementale des Trente glorieuses est sur ce point désormais établie.
Dans le cas de l’agriculture, le schéma économique qui vise à relever ses niveaux de profit en augmentant les volumes produits conduit à l’intensification des moyens de production par une consommation accrue d’« intrants » (engrais, pesticides, aliments, produits vétérinaires). Des indicateurs solides attestent que l’accumulation qui frappe le monde agricole s’accompagne d’un accroissement de l’intensification.
Ainsi, concernant les grandes cultures, la France se distingue toujours par sa grande consommation de pesticides (la France comptant parmi les principaux pays consommateurs en Europe et dans le monde), dont les effets délétères sur l’état des sols, rivières, nappes phréatiques, sur la qualité de l’air et sur la biodiversité ne sont plus à démontrer. Ainsi, concernant la production laitière, la concentration depuis le début des années 2000 est allée de pair avec une augmentation de la part du maïs-ensilage dans les assolements.
Nous y voilà : l’accumulation fordiste, qu’orchestrent État français et Union européenne, détruit agriculture et environnement naturel. Belle politique agricole que celle qui organise l’expropriation des agriculteurs au profit d’une poignée d’élites et qui compromet la conservation des vies naturelles et humaines ! On le comprend maintenant plus clairement : offrir un avenir à l’agriculture française, c’est changer de politique agricole. »
Par Matthieu Ansaloni et Andy Smith Politistes.
Lire l’article :
https://aoc.media/opinion/2021/05/26/politique- agricole-au-dela-de-laccumulation-fordiste-pour-un-programme-rouge-et-vert/
Lire aussi :
– Une diminution énorme du nombre de fermes prévue en Europe en 2040
https://reporterre.net/Une-dimution-enorme-du-nombre-de-fermes-prevue-en-Europe-d-ici-2040
Reporterre, 30 avril 2022.
commentaires
depuis 15 ans, il n’y a quasi plus de formations en productions animales.....AGRONOMIE ....type BTS PAR EXEMPLE ....supprimée .... tout est basé sur le rendement ....pour les bénéfices colossaux de l’agro alimentaire et le commerce extérieur ....
quant aux ingénieurs,, des écoles d’agricultures ESA/AGROCAMPUS/PARIS AGRITECH etc......ils préfèrent les grosses rémunérations des multiples intermédiaires bancaires, centres de gestion, cadres d’agroalimentaires, opérations boursières ressources naturelles .. assurances risques ..chambre agriculture.... , concepteurs programmes informatiques ...
Ils ne sont pas assez fous pour faire l’acte de PRODUCTION PAR contre pour FAIRE PRODUIRE SANS RISQUER LEURs CARRIERES oui évidemment ..
alors, oui, vous pouvez craindre des grosses pénuries, et une forte inflation ... car entre être conjoint d’exploitant sans protection sociale, retraite, quasiment comme l’a été presque toute une génération... et le coût d’un salarié il y a un gouffre ..... que nombre de personne ignore totalement .... ET qui se répercutera sur les prix/la quantité de travail fourni/ la qualité du travail fourni
voila un article qui révèle l’état réel de l’agriculture française , c’est a dire en faillite économique et financière.....c’est très juste , et vous pouvez être angoissés car c’est une hécatombe qui arrive....qui va vous faire à manger ????? Mystère, dans tous les cas, l’agriculture ne se fera surement pas qu’avec du numérique et des financiers...le niveau actuel des futurs à installés est consternant..... en matière d’agronomie, de gestion, de fiscalité, quand à la résistance physique et mentale ....n’en parlons pas ...loin derrière la génération qui part .....pourtant traitée comme des demeurés , des primaires ....
une agriculture qu’avec des salariés, du numérique et des financiers prévue par l’europe ne marchera jamais du moins aux conditions de prix/qualité/normes ENVIRONNEMENTALES et bien être actuelle.... plus le problème de l’Ukraine.... plus la dépendances aux containers bloqués à shanghaî.... etc....
le retour aux champs.... des élites décideurs, ou de leurs enfants.... !!!! Pour nous sauver ???? seul,Monsieur Jeancovici est dans le vrai ... réaliste...concrêt ....c’est la seule vision intelligente actuelle vu l’état de l’agriculture