Il aurait été étonnant qu’en plein Grenelle la DGS tire la sonnette d’alarme. Que nenni : « l’amélioration de la qualité des eaux se poursuit. » Reste que ce type de publication n’apaisera aucunement la polémique sur les pesticides, dans la mesure où elle n’est jamais corrélée, ni à la mise sur le marché de molécules nouvelles, ni à une véritable épidémiologie digne de ce nom…
La Direction nationale de la Santé (DGS) vient de publier le 4ème bilan national établi dans le cadre de la mise en oeuvre de l’objectif fixé en 2004 (annexe à la Loi du 9 août 2004) de division « par 2 d’ici 2008 du pourcentage de la population alimentée par une eau de distribution publique dont les limites de qualités ne sont pas respectées pour [...] les pesticides. »
Le rapport 2006 indique que l’amélioration de la qualité des eaux se poursuit.
– 94,9% de la population a été alimentée avec une eau respectant en permanence les limites de qualité pour les pesticides (91% en 2003).
– pour 5% de la population, le dépassement a été limité à moins de 30 jours sur l’année 2006 (pas de restrictions d’usages).
– Enfin, des restrictions d’usages liée à des dépassements supérieurs à 30 jours ont été mise en oeuvre et ont concerné 0,18% de la population dans 19 départements (0,29% en 2003).
Pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine - Bilan national 2006 (Synthèse).
Pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine - Bilan national 2005 (Synthèse).
Pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine - Bilan national 2004 (Synthèse).
Pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine - Bilan national 2001-2003 (Synthèse).
En juillet 2005, j’écrivais :
<<
CONSEIL SUPERIEUR DE L’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE
Direction générale de la Santé
SECTION EAU
Ministère de la Santé
1 place de Fontenoy
75700 PARIS
Monsieur le Directeur,
Depuis plusieurs années, la fiche de synthèse annuelle éditée par les DDASS sur la qualité de l’eau du robinet fait état des résultats de ses contrôles et en informe l’abonné du réseau d’eau.
Depuis plusieurs années et chaque année dans un département de la France, cette fiche de synthèse constate des dépassements de la norme limite de 0,1µg/l en matière de pesticides sans jamais excéder la limite de O,5 µg/l.
Ces dépassements se sont répétés pour les années :
1999 : 2 mesures sur 3
2000 : pendant 8 mois
2001 : pendant 9 mois
2002 : pendant 5 mois
2003 : pendant 10 mois
2004 : pendant 5 mois
On peut lire dans la rubrique Appréciation Générale de ces fiches de synthèse :
« (…). Cependant, l’eau peut être consommée sans risque pour la santé, conformément à la position sanitaire prise par le Conseil Supérieur d’Hygiène publique de France. »
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me confirmer expressément le bien fondé de cette position et m’expliquer en termes claires et compréhensibles en quoi une eau ne respectant pas sur une longue durée la réglementation en vigueur peut-elle être "consommée sans risque pour la santé" ?
Dans cette attente,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma haute considération.>>
Réponse :
. CSHPF : << ... Un non respect MOMENTANE de ces limites de qualité ne signifie pas nécessairement que l’eau est IMPROPRE à la consommation. En cas de dépassement des limites réglementaires, l’AMPLEUR ET LA DUREE des dépassements ainsi que les données de toxicité de la substance concernée doivent être pris en compte pour évaluer les EVENTUELS RISQUES SANITAIRES pour les consommateurs. (...)>>
. DDASS : << Concernant les risques pour la santé : Il n’y a pas de risque immédiat connu. >>
RAPPORT DDASS SEINE MARITIME 2006 "SYNDICAT DES EAUX DE BEZANCOURT" :
« Eau de très bonne qualité bactériologique. Concernant la qualité chimique, le contrôle sanitaire a révélé, au niveau de l’unité de distribution de MESNIL LIEUBRAY, 8 dépassements de la norme 0,1µg/L pendant 7 mois pour le DESETHYL ATRAZINE et l’ATRAZINE *. Néanmoins, l’eau a pu être consommée sans risque pour la santé conformément à la position sanitaire définie par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de FRANCE du 7/7/1998. (…) »
*(puissant pesticide utilisé pour la culture du maïs dont l’Administration ignore les risques pour la santé humaine).