Le « vieux monde » de l’assainissement résiste parfaitement aux fariboles écolo-innovantes qui viendraient ruiner le business, comme en témoigne cette réponse ministérielle à une parlementaire…
- La question de Mme Françoise Laborde (Haute-Garonne - RDSE), publiée dans le JO Sénat du 03/08/2017 - page 2517 :
« Mme Françoise Laborde attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur la nécessité de faire reconnaître et de promouvoir des « labels biologiques » pour les procédés innovants d’assainissement des eaux répondant aux critères à caractère biologique de respect de l’environnement comme il en existe, par exemple, pour l’agriculture biologique.
Alors que la France a accueilli en décembre 2015 la conférence des Nations unies sur le climat (COP 21), notre pays développe une politique de promotion des labels biologiques assurant le développement durable dans le respect des ressources naturelles et de l’environnement, plus particulièrement dans le secteur agricole ou agro-alimentaire.
Mais il semble encore difficile de faire reconnaître par les administrations de l’État en charge de leurs habilitations les procédés innovants en matière de technique d’assainissement des eaux.
Pour illustrer ce constat, elle rappelle qu’une entreprise installée en Haute-Garonne ayant élaboré un procédé photochimique d’élimination des xénobiotiques dans l’eau, nommé « loïlyse », utilisant un rayonnement lumineux pour « casser » les molécules des xénobiotiques et réduire l’empreinte énergétique nécessaire pour l’assainissement des eaux usées, a dû mettre la clé sous la porte par manque de reconnaissance pour finalement développer sa technologie à l’étranger.
Compatible avec l’ensemble des filières existantes de traitement des eaux, cette technique a pourtant donné lieu au dépôt d’un brevet international en avril 2009.
Le concept de dégradation des déchets « par minéralisation complète » avait alors fait l’objet d’un premier pilote concluant, un an plus tard, sur la zone industrielle de Basso Cambo à Toulouse.
Trois familles de produits sont directement concernées par ce procédé : les effluents provenant de la production de charbons actifs, les produits phytosanitaires à destination de l’agriculture et les produits pharmaceutiques.
Après des essais concluants, il n’a pas été possible de faire reconnaître ces traitements biologiques des eaux par les administrations concernées par leur accréditation.
Faisant ce constat, elle lui demande quelles mesures elle compte prendre auprès des institutions elles-mêmes pour faire reconnaître, valoriser et développer les procédés innovants d’assainissement des eaux répondant aux critères à caractère biologique de respect de l’environnement comme il en existe, par exemple, pour l’agriculture biologique. »
- La réponse du Ministère de la transition écologique et solidaire, publiée dans le JO Sénat du 14/12/2017 - page 4537 :
« Le ministère de la transition écologique et solidaire n’a pas prévu de labelliser les procédés de traitements des eaux usées. Il privilégie sur ce sujet des actions de prévention et de réduction à la source des pollutions plutôt que la promotion de systèmes de traitement. Par ailleurs, il revient à la collectivité territoriale, maître d’ouvrage de son système d’assainissement, de choisir la solution technique la plus adaptée à son territoire.
commentaires
Bonjour,
Passé hier Place d’Alésia, j’ai vu des ouvriers s’affairer à l’installation d’une colonne Morris / puits de carbone ( made in Suez environnement ). Traitement de l’air lié au traitement de l’eau : les algues nourries de CO2 sont évacuées par le réseau d’eaux usées vers les stations d’épuration.( retrouvé un vieil article du Parisien annonçant la chose http://www.leparisien.fr/paris-75014/paris-un-puits-de-carbone-en-test-place-d-alesia-07-04-2017-6834195.php )
Ça n’aurait pas un petit peu à voir avec votre billet ou d’autres, passés ou à venir ?
Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin...
L’enfumage des édiles bobos, qui en feront la publicité, est devenu l’un des axes stratégiques du repositionnement des trois Soeurs.
C’est surtout que si les algues vont en station d’épuration, elles vont être biodégradées après un procédé qui consomme de l’énergie... en CO2.
Quelle utilité !
OK, merci Patron et merci X. [ Dites donc X si vous avez sous le clavier un ptit texte documentant ce pschitt...]
Nona, Decima et Morta : non possumus !
Un exemple : http://www.melunvaldeseine.fr/content/download/2922/23758/file/CAMVS_bilanempreintecarbone_serviceassainissement.pdf
Vous ajoutez à ça la respiration bactérienne qui n’est jamais prise en compte (dégradation de la matière organique en CO2, ce qui dans notre cas ne manque pas de sel !) + impacts de la nitrification-dénitrification en rejet NO2 (voir étude irstea) + le reste... voir http://www.bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?dechets3.htm
Mais sur le principe il est évident que dégrader de la matière biologique qui capte le CO2 dans une station dont le but est de transformer les carbones complexes en CO2 et boues est une hérésie.
Une hérésie... sauf si le promoteur touche des crédits carbone innovants par une de ces filières financières émergentes pour du CO2 basique mesurable (pour l’évaluation) et stocké ensuite dans des sols ou autre substrat via une technologie idoine.
On voit tellement de délires de géo-ingénierie en ces temps post-COP21 !
X et Jacques P : merci !
Le procédé appartenait à LOIRA (du Loiret) rachetée il y a quelques années par Der......g pour renforcer la jeune filiale "D Aqua" (Haute-Garonne). Il s’agit donc pour l’instant d’une petite entreprise au sein d’un gros groupe.