La mairie du Xème arrondissement de Paris a eu la brillantissime idée de faire appel à des fauconniers pour chasser les pigeons, ce qui va achever les rares moineaux qui ont survécu à l’effondrement accéléré de la biodiversité dans la Ville lumière. Interdits de JO les moineaux ?
Cela fait une trentaine d’années que les populations de petits oiseaux, en particulier les moineaux, une espèce protégée, s’effondrent partout, dans les campagnes comme en ville. Plus la vie régresse, plus les nuisibles - les vrais - s’acharnent.
Depuis 2003, 73% des moineaux ont disparu de Paris.
Alors que tout s’effondre, les »responsables » aux affaires aggravent la situation.
Les mercantis en quête de nouveaux marchés n’épargnent rien. Ni les sources, les ruisseaux et les zones humides, ni les têtes de bassin versant, ni les terres agricoles et les réserves, ni les hommes, ni les animaux.
A la campagne comme en ville, sur la lancée des arrosages d’herbicides, d’insecticides, de fongicides, il y a déjà quelques années que l’on voit progresser l’idéologie du « propre » contre la vie.
Et se sont multipliés les gadgets et les perfidies destinées à chasser les oiseaux. « Pare-moineaux » qu’ils disent !
La vie devenue l’ennemie, les immeubles ont été changés en bunkers.
Résultat, les insectes, batraciens, oiseaux s’effondrent. A ce rythme (1), les enfants d’aujourd’hui hériteront d’un no life’s land –, avant de succomber à leur tour.
On n’a pas fait assez attention. Ce qui semblait anecdotique est devenu un marché qui répand sa propagande dans les magazines, sur internet, dans les oreilles complaisantes des élus qui reprennent à leur compte les insanités des publicités… Tout y est devenu »sale », « porteur de maladies », « nuisible ».
Degré supplémentaire dans l’acharnement à détruire, la mairie du Xème arrondissement de Paris vient d’inventer une opération »rapaces sur la ville ». C’est, soi-disant, pour "effaroucher" (!) les pigeons, sans même distinguer les différentes espèces.
Moineau tué par un faucon introduit artificiellement
Mais des rapaces lâchés dans un écosystème très appauvri et très fragile, là où peut paraître seulement un petit faucon de temps en temps, vont évidemment tout ravager, soit en tuant, soit en épouvantant les petits passereaux déjà en très grande précarité...
L’entreprise spécialisée retenue annonce la couleur :
« Effarouchement des moineaux domestiques par la Fauconnerie Merlyn :
(...) Depuis sa création, il y a 30 ans, nos fauconniers expérimentés ont traités avec succès durablement des sites envahis par des moineaux domestiques. En utilisant des oiseaux de proie de petite taille, il est possible d’intervenir à l’intérieur et l’extérieur pour faire fuir les moineaux. »
http://www.effarouchement-fauconnerie.com/effarouchement_moineaux.html
« Traités », les sites habités par les moineaux... le langage est révélateur !
En dépit des avertissements, les moineaux sont toujours les victimes, et les mésanges, les merles, les serins, les pouillots... tous les petits oiseaux :
http://naufrageplanetaire.blogspot.fr/2009/01/gestion-des-ressources-humaines-et_08.html
(1) Les oiseaux autochtones ont perdu plus de 60% de leurs effectifs en 20 ans.
Actualisation 27 septembre : Les faucons pèlerins ont leur maison à Gennevilliers
« TOUT CONFORT. Résidence surplombant Gennevilliers à 100 m de hauteur. Protection contre le vent et la pluie. Discrétion assurée. Grains fournis. Pour faucons pèlerins, s’adresser à la mairie. » Tout est en place. Pour faire venir à elle le « prédateur suprême », Gennevilliers a investi dans un perchoir, installé sur le toit de la mairie. Il n’attend plus que d’être utilisé.
« L’idée a germé quand, lors d’une visite sur le toit en octobre, nous nous sommes rendus compte avec des membres de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qu’il y avait des restes de pigeons, indiquant qu’un faucon pouvait être passé par là et que le site était propice », explique Gérard Prodhomme, animateur à l’environnement à la ville.
Ils nichent habituellement dans les falaises
Pour autant, défend-il avec Alain Cléty, responsable local de la LPO, le but de l’opération est « de favoriser la biodiversité, pas de supprimer les pigeons ». « Bien sûr, ils font partie des proies des faucons pèlerins. Mais c’est le service hygiène qui se charge de les stériliser... » Alain Cléty fait la liste des endroits d’où pourraient arriver ces faucons, qui nichent habituellement dans les falaises : « De La Défense, où un couple est installé depuis 2008 ; d’Ivry (Val-de-Marne) ; du XV e ou encore des Olympiades (XIII e) où, il y a deux semaines, une femelle a pondu un quatrième oeuf », explique-t-il. En France, il existe environ 1 250 couples nicheurs de faucons pèlerins. A Gennevilliers, sauf surprise, il faudra attendre la nouvelle période de ponte, l’année prochaine.
Source : Le Parisien, 23 mars 2014.
Signez la pétition pour refuser cette décision :
https://www.mesopinions.com/petition/animaux/passage-fauconnier-chasser-pigeons-paris-10eme/34146
– Depuis 2003, Paris a perdu trois quart de ses moineaux :
Le Parisien, 19 septembre 2017.
– Déjà 12 000 signatures...
Le Parisien, 27 septembre 2017.