Alors que la saleté de Paris devient un sujet politique majeur, la municipalité multiplie les opérations les plus démagogiques à destination de sa clientèle bobo, portée aux nues tous les quatre matins, qui finit elle-même par se rebeller. Les JO dans un cloaque, çà promet, surtout pour les "baignades en Seine"...
Grand raout spécial bobos
"Mesdames, Messieurs
Le samedi 30 septembre, La Mairie de Paris organise comme chaque année une grande opération de propreté en lien avec les habitants : la journée du grand nettoyage.
Cette opération conviviale de nettoyage permet de susciter l’attention des usagers et riverains et de les sensibiliser à un meilleur respect de l’espace public et à la gestion des déchets.
Vous trouverez ci-dessous un lien vers le plan des opérations de nettoyage organisées par les habitants du 20e, n’hésitez pas à vous joindre à eux !"
https://www.paris.fr/grandnettoyage
Démagogie à tous les étages...
Parallèlement, la Mairie du 20e arrondissement a choisi d’aller au-delà de cette démarche de nettoyage pour proposer une opération d’embellissement du secteur des rues Soleil et Charles Pixerécourt en lien avec les habitants
Samedi 30 septembre prochain, la Mairie du 20e arrondissement vous propose de :
· colorer les potelets de la rue du Soleil ;
· végétaliser les pieds d’arbres de la rue Charles Pixerécourt (face au square) et d’autres encore selon les envies ;
· et si vous le souhaitez, participer avec les agents de la propreté à un grand nettoyage de vos rues ;
Un stand de la propreté se tiendra devant le 65 rue Charles Pixerécourt et sera l’épicentre de notre événement de 10h à 16h !
Venez nous rendre visite et pourquoi pas nous donner un coup de main
Bien à vous
Pôle Démocratie Locale
Mairie du 20ème arrondissement
6, Place Gambetta
75020 Paris.
Sur le vif...
Un Parisien réagit, ironiquement, à la campagne lancée par l’exécutif de la capitale, qui invite ses habitants à participer (un jour par an) au nettoyage de la Ville lumière...
"La ville de Paris est sale :
– Mégots (fumeurs, terrasse des cafetiers, taxi etc.),
– Les corbeilles de rue débordent, et servent de dépôts sauvages,
– La RATP met ses déchets sur le trottoir (ex. station Denfert Rochereau),
– Crachats (la consommation de joints doit y être pour quelque chose),
– Chewing gum,
– Déchets générés par le ramassage des ordures,
– Epanchement d’urine, mais suppression massive des « pissotières »,
– Vente à emporter, les corbeilles débordent,
– "Airbnb" et dépôts de dernière minute,
– Dépôt sauvage de magasins,
– Dépôts sauvage de travaux,
– Rats qui visitent les rez de chaussée (ratatouille), des parisiens nourrissent les rats…
http://www.leparisien.fr/paris-75005/les-rats-sont-entres-dans-paris-26-09-2017-7288965.php
– Les souris qui déménagent chez vous dès qu’il y a un chantier,
– Latrines insuffisantes,
– Pas de contrôles cynégétiques des corvidés et pigeons (pas de place pour d’autres oiseaux), les corneilles crèvent les corbeilles en plastiques.
– Émigrés dans la rue, Sdf (en 2016 l’Allemagne a scolarisé plus 100 000 émigrés et émigrants et nous rien ? Je peux voter Angela ?
– Affichage et affichette sauvage,
– Graffitis (merci Jack !),
– Les tiques dans les parcs (maladie de Lyme), gale etc..
– Et le comportement des Parisiens pas très clean non plus.
– Des services pour les encombrants qui fonctionnent, mais vos objets sont vites recouverts par ceux des voisins indélicats ou encore dispersés sur le trottoir,
– Des petits ferrailleurs chinois qui vous démantèlent les vélos en 3 à 4 semaines tout doucement, un peu chaque jour, presque invisible : une selle, une roue, une pédale, un bout cadre (scie à métaux) etc...
– Les pollutions canines, les chiens tolérés dans les boulangeries et boucheries,
– Les fontaines à eaux et les bancs supprimés pour faire fuir les Sdf, ce qui les met dans des situations encore plus abominables pour nous comme pour eux.
– Publicités « flyer » sur les parebrise de voiture qui s’envolent…
– Les promenades au bois de Boulogne avec vos enfants au milieu des prostitués et des dépôts de leurs clients…
Ma liste est certainement incomplète. En plus, j’estime que l’on est dans une ville qui doit employer environ 55 000 agents municipaux, et au moins 20 000 policiers. 2600 fonctionnaires et 1000 policiers par arrondissement. Ils sont où ? On est en plein dans la loi des « 1000 » ou « seconde loi de Parkinson ».
Il existe des solutions radicales et efficaces pour au moins 50% des points évoqués.
Il faut juste avoir un Maire qui s’en occupe et qui soit crédible dans son discours. Mais aujourd’hui les élus parisiens torturent les citoyens chaque jour un peu plus. Maintenant, on fait tout pour que l’on ne puisse pas aller sur son lieu de travail. La liberté de circuler est mise à mal, des milliers de petits commerçants et petits métiers mettent la clé sous la porte.
Alors, je suis pris samedi 30 septembre, de plus je vais être bloqué dans les embouteillages a minima 1 heure, je ne vais pas trouver à me garer pendant 20 minutes, et la voiture va se retrouver à la fourrière (170 euros). Pour me soulager, je devrais aller dans un bistro et prendre un café à 2,90 euro (21 Francs). C’est vrai que je peux y aller en Vélib et devenir à mon insu donneur d’organes.
En 39 - 45, il y avait un slogan "Ramassez les boites de conserves, nous forgerons l’acier de la victoire".
Aie confiance... (Le livre de la jungle)."
Boxon dans le 18ème arrondissement
"Compte rendu rapide de la Commission Propreté du 14 Septembre2017 à la mairie du XVIIIème.
Fait par Bernard Descargues, habitant, membre de l’équipe d’animation du conseil de quartier Moskova - Pte Montmartre - Pte de Clignancourt, et du conseil Citoyen Paris 18.
Présidée par Gilles Menede, Adjoint au Maire du 18e, chargé de la propreté la commission a réuni les référents propreté des conseils de quartier du XVIII.me, était également présent plusieurs membre du CCP18, dont un membre de son bureau.
Après l’annulation de la commission de juin pour cause de présentation du plan Objectif Paris Propre à l’hôtel de ville, M. Mened à souhaiter réunir la commission pour présenter la Journée du Grand Nettoyage et c’est à
vous d’agir le samedi 30 septembre 2017.
Depuis 2014, la Ville de Paris organise une fois par an une grande opération de nettoyage participatif, opération conviviale de nettoyage permet de susciter l’attention des usagers et riverains et de les sensibiliser à un meilleur respect de l’espace Public et à la gestion des déchets.
Les volontaires ont rendez-vous sur la place Jules Joffrin à partir de 9h30, où du matériel sera fourni aux participants : sacs poubelle, gants, chasubles, pinces télescopiques...). Un petit déjeuner convivial sera servi dans l’échange et la convivialité.
Cette présentation et l’action proposée n’a rencontré aucun soutien parmi les participants dont les réactions se sont échelonnées du scepticisme à la franche hostilité.
Les points suivants ont été exprimés :
– Le secteur choisi autour de la mairie pour mener cette opération « boy scout » est tranquille et ne reflète en rien la réalité très difficile de l’arrondissement.
– on devrait faire une opération en amont sur les acteurs qui contribuent à la création de cet excès de déchet, en particulier leurs dépôts indus.
– ce sont le plus souvent les professionnels qui mettent le plus de déchets sans respecter aucune règle. Certains lieux commerçants de la Goutte d’or sont de nouveau salis une demi-heure à peine après le passage des services de la propreté qui font tout à fait correctement leur travail.
Plusieurs participants ont interrogé la mairie sur la pertinence des priorités de la brigade de propreté, dont les effectifs ont été sensiblement renforcés, qui fait du chiffre par des verbalisations individuelles, en particulier les mégots jetés sur la voie publique, au détriment du contrôle des professionnels.
– les emprises de chantiers sont des lieux de concentrations importantes des déchets, à l’exemple de la rue Rank ; la propreté passe sur un seul côté, mais pas de l’autre où il y a une emprise de chantier partielle, au détriment des habitants des RDC qui ont devant leur fenêtre des monceaux d’ordures. C’est aussi le cas des travaux du Tram sur les boulevards des Maréchaux et leurs alentours parfois assez éloignés qui offre un spectacle de saleté repoussante tout à fait démoralisant et ne constituant pas un environnement favorable aux comportements civiques.
– les participants ont le sentiments que les titulaires des chantiers ne se sentent pas responsables du maintien de la propreté dans leurs chantiers, sauf exception comme pour le chantier du métro Château Rouge qui a été bien tenu durant 2 ans, comme le signale un participant.
– la question est posée des clauses du cahier des charges des chantiers relatifs au maintien de la propreté dans les emprises et des astreintes prévues pour les entrepreneurs ne respectant pas ces clauses.
Sans être contredit par M. Menède ni les administratifs présents, des participants ont pu s’interroger sur le très faible recouvrement des amendes, dont le montant est d’ailleurs insuffisant pour être réellement dissuasif, et accuser d’inaction les services du trésor public.
En fin de réunion l’association Action Barbes a fait état de son audition par la mission d’information et d’évaluation sur la politique municipale en matière de propreté.
http://actionbarbes.blogspirit.com/proprete/
La MIE a commencé les auditions en mai et poursuivra ses travaux jusqu’en novembre afin de formuler des préconisations pour une amélioration en matière de propreté. Un rapport sera rendu public lors de sa présentation au Conseil de Paris.
Enfin il a été annoncé que le service de propreté du XVIIIe allait être doté d’un aspirateur de feuille qui devrait permettre l’enlèvement direct des tas de feuilles, qui faute d’être enlevés se dispersait le premier coup de vent venu.
En conclusion on peut se demander si ces réunions sont utiles : l’élu présent et les services de propreté de la mairie ont écouté et dialogué avec les participants, sans préjuger de ce qu’ils voudront bien en tirer pour améliorer la propreté de nos lieux publics du 18ème."
Témoignage d’une habitante
A cette heure bien tardive, j’ai bien mieux à faire. Mais cette situation m’empêche de trouver le sommeil.
Comment expliquer à Mme La Maire que j’ai renoncé à faire le goûter d’anniversaire des copains à mon domicile car il aurait fallu que les parents et enfants passent entre les rues d’urine et les immondices. Le préjudice moral est énorme sans compter le préjudice matériel car je devrais trouver un plan B avec une structure qui propose une goûter d’anniversaire pour 300 à 400 euros le goûter.
C’est qu’en réalité la Ville de Paris, ce sont également des habitants au quotidien avec leur réalité.
Comment rester serein et quiet devant une telle réalité ? Affin de connaître des solutions plus probantes à cette triste réalité d’environnement dégradé et sale, on me demande de voter le "budget 15" inscrit au Budget participatif.
Mes petites années de droit public m’ont données quelques vagues notions des obligations du Maire et de ses prérogatives. Par conséquent, j’ai énormément de mal à comprendre que pour avoir une ville propre relavant des prérogatives du Maire, il faut que ce soit "éligible" un projet à la bonne volonté des citoyens.
Quésaco ?
Il faudrait qu’on m’explique car j’ai dû mal à comprendre. L’entourage de Mme La Maire, comptant d’éminents administrateurs et de fonctionnaires juristes pourrait apporter une réponse que j’ignore ?
Néanmoins, j’ai du mal à admettre qu’au bout de 10 ans que ma réalité reste la même même pire, a empiré ; Des rivières d’urines, des immondices qui jonchent le sol 24h/24h, 7jours /7. L’explosion des tags et la croissance explosive des violences avec à la clef des morts. Sans compter le paysage de désolation induit par les vendeurs à la sauvette.
Tout ceci a fini par faire le 18ème arrondissement, sombrer dans un territoire dévasté, ravagé et affichant un territoire laid abîmé en souffrance d’un rare pathétisme.
Madame, ce que je trouve bien plus navrant c’est bien le manque de bienveillance et d’empathie lié à cette situation, on ne cesse de nous démontrer les chiffres liés à la propreté (globaux mais pas en terme d’efficacité et d’efficience sur des territoires donnés avec des périodicités...), des signes de lassitude voire d’agacement ou voire de déni ou d’indifférence face à nos légitimes revendications.
Il est vrai que connaître ces réalités nécessiterait d’habiter le quartier. Pour autant, la majorité des élus concernés par ces questions ne résident pas sur le territoire remis en question et pour cause...
Par ailleurs, le législateur a bien précisé la nécessaire égalité démocratique au fronton de la République. Par conséquent , dans ces conditions, il y a de toute évidence "une rupture manifeste d’égalité" en ce qui concerne notre territoire.
Dans ce contexte, toutes les initiatives aussi bonnes soient-elles restent tenues (promenade urbaine, marche exploratoire, budget participatif) , car le plus légitime et essentiel n’est pas acté : Avoir un territoire propre.
Loin de moi de chercher ici à défendre quelconque intérêt personnel en partant de ma propre réalité mais ma démarche se veut totalement citoyenne et investie d’une conscience aiguë de l’action publique des pouvoirs publics.
Aujourd’hui, j’aurais souhaité que de vrais changements concrets et tangibles soient opérés en matière de salubrité. Vous en avez les moyens et les solutions, il ne s’agit que d’une question de priorités ?
I have a dream.... "
Lire aussi :
Paris ville sale :
Les Echos, 27 septembre 2017.