La communauté urbaine (bientôt Métropole) du Grand Lyon est indéfectiblement attachée à Veolia, à qui Gérard Collomb, sénateur-maire (PS), vient de renouveler sa confiance, en s’apprêtant à resigner avec le leader mondial de l’eau un fructueux contrat de DSP, lors même que l’actuel contrat était obéré, depuis Raymond Barre, de colossales surfacturations. Les usagers lyonnais, mobilisés de longue date contre le monopoleur, viennent de lever un nouveau lièvre : la présence en quantité colossale de nitrates dans la réserve d’eau qui alimente l’usine « de secours » d’alimentation en eau « potable » du Grand Lyon.
A l’heure où la Cour de justice des communautés européennes vient de relancer une procédure contre la France pour manquement aux obligations de la Directive nitrates de 1991, la CLE (Commission locale de l’eau) du Sage (Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) de la nappe de l’Est Lyonnais, CLE à laquelle participe la CACE (Coordination nationale des associations de consommateurs d’eau) via l’ACER (Association des consommateurs d’eau du Rhône), se référant à l’Agence de l’Eau et à l’Onema, déclare sans ambages que le Lac des Eaux Bleues, dans lequel le Grand Lyon puise l’eau de sa station de secours, contient une dose de nitrates hors normes !
Et ceci alors que la dite station n’est pas équipée pour traiter les nitrates et déverse tous les jours des dizaines de milliers de m3 dans le réseau, juste pour voir si elle fonctionne encore…
La déclaration, lors d’une réunion de la CLE, a suscité la fureur contenue d’une représentante du Grand Lyon qui, pourtant, ne conteste pas les faits, mais… s’émeut que le Grand Lyon n’en ait pas été prévenu !
Etonnant puisque le Grand Lyon soutient qu’il analyse l’eau qui entre dans sa station de secours.
Et qu’en dit l’exploitant Veolia, pourtant présent : rien.
De quoi en rire si ce n’était aussi sérieux et grave.
Car, comme pour en remettre une couche de doute, nos éminents spécialistes ne sont pas d’accord entre eux.
Le représentant de Veolia, en charge de la station de secours, et très discrètement présent à la réunion, s’est bien évidemment gardé de donner son point de vue.
On le comprend : Veolia reçoit en recette près de 8 Millions d’€ par an, dont 1 million d’€ de bénéfices…
Pas mal pour une prestation qui ne sert à rien, mais pourrait s’avérer lourde de nuisance potentielle pour les usagers.
La CCSPL, enfumée et décervelée, n’a jamais été mise au courant.
On en est là pour le moment, en pensant, peut-être, que la discrétion calmera l’affaire.
L’ACER n’est pas de cet avis.