La langue de bois officielle ne suffit plus à celer la réalité. Poursuivant un mouvement initié depuis une dizaine d’années, Nicolas Hulot et l’actuel gouvernement accélèrent la disparition programmée des politiques environnementales au profit du tour de passe passe qui va consister à financiariser et tirer profit de la poursuite du saccage de la nature.
Le ministère de l’environnement, et Hulot soi-même, n’ont jamais envisagé de faire une priorité des enjeux, pourtant criants, de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques. Constat fait de l’échec accablant de plus de vingt ans de politiques de l’eau et de la résistance de la technocratie d’état perméables aux intérêts privés, ces grands corps d’ingénieurs qui ont perpétué leur emprise ancestrale sur la question de l’eau, pour mieux l’annihiler.
Hulot lâche prise sur l’eau. Pire, il saccage les instruments existants, à l’image du hold-up sur les redevances des Agences de l’eau. Le ministère va encore perdre plus d’un millier d’emplois dans les deux à trois prochaines années. La Gemapi, les inondations, les micropolluants, les pesticides : chronique d’un désastre annoncé. Reculades, renoncements, langue de bois à tous les étages.
Voir ainsi, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, la faillite programmée des évaluations environnementales :
A contrario lancement à l’arrache, n’importe comment, de la méthanisation, et relance de l’irrigation à outrance pour calmer la FNSEA, aux abois, puisque 10% des subventions de la PAC vont disparaître, à l’instigation de l’Allemagne et de la France, qui ont purement et simplement enterré la Politique agricole commune, ayant décidé que les priorités du prochain cycle communautaire seraient la question des migrants et la promotion d’une défense européenne…
A propos de la méthanisation sur toutes les grosses STEPs, comment va se partager la nouvelle rente entre collectivités, opérateurs de l’eau et FNSEA, les deux derniers très allants, comme on l’imagine sans peine ?
Tout cela pour "mieux investir" sur la biodiversité, le climat et l’énergie, domaines privilégiés par Macron, dès avant la COP21, parce que nouvel horizon du néo-capitalisme financier avec les futurs marchés de compensation/restauration de la nature qui seront confiés aux mêmes que ceux qui la détruisent, via la nouvelle ingénierie écologique des firmes.
En même temps ce sont des domaines émergents en France, où ces grands corps d’état sont moins organisés pour le verrouiller de haut en bas, excepté celui des Mines qui s’est justement distancé des deux autres corps récemment fusionnés (Eaux & Forêts et Ponts & Chaussées) alliés aux financiers de l’environnement, majoritairement des économistes, c’est-à-dire des idéologues qui ne connaissent rien à la nature et qui peuvent facilement se faire rouler dans la farine au sujet de la fameuse géo/éco-ingénierie pourvu que ça colle avec leurs thèses.
Sans rapport de forces, l’administration suivra.
En dépit de tout le blabla participatif des légions d’arrivistes de la Grenelle génération et des communicants du Ministère, le pire est à venir.
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Paris, le 26 mars 2018
CONCLUSIONS DU GT METHANISATION : LE SER SALUE LES MESURES PROPOSEES
Les mesures annoncées ce matin en clôture du groupe de travail sur la méthanisation, présidé par Sébastien LECORNU, Secrétaire d’État auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas HULOT, constituent des avancées importantes qui permettront à la France d‘accélérer le développement de cette filière et d’accompagner la transition énergétique.
Le Syndicat des énergies renouvelables se félicite de l’annonce du lancement d’appels d’offres pour les projets de méthanisation « atypiques », qui bénéficiera notamment aux installations existantes souhaitant passer de la cogénération de biogaz à l’injection de biométhane dans les réseaux ou à une valorisation mixte et aux projets de biométhane porté. Il salue également la mise en place d’un mécanisme de guichet ouvert avec complément de rémunération pour les installations de méthanisation produisant de l’électricité à partir de biogaz de puissance comprise entre 500 kW et 1 MW, et la volonté du ministère de sortir plus de digestats du statut de déchet et de lancer un groupe de travail pour discuter des conditions des mélanges d’intrants.
Plusieurs autres mesures ont été annoncées. Elles participeront au développement accru de la méthanisation en assurant la rentabilité des installations, en permettant la professionnalisation de la filière et en simplifiant la réglementation et les démarches administratives pour les projets.
Le SER suivra avec attention la mise en œuvre de ces annonces, pour certaines attendues depuis plusieurs mois. Il regrette néanmoins qu’aucune mesure n’ait été présentée concernant la problématique du calcul de la capacité maximale d’injection (Cmax), malgré les demandes répétées des acteurs. Cette mesure doit permettre aux producteurs de biométhane de lisser leur production sur l’année et non plus mensuellement, ce qui encouragerait la production et l’injection de biométhane, notamment lors des périodes de fortes demandes de gaz (en hiver) et une meilleure utilisation du potentiel des intrants.
Et est ce que EGCE salue également les mesures proposées ?
S’il s’agit des mesures proposées par ce "Plan méthanisation", il est d’ores et déjà évident qu’on s’achemine droit vers un foutoir indescriptible qui aura pour principal résultat un gaspillage d’argent public détourné par les petits et gros malins qui ont déjà préempté l’affaire, sans incidence réelle sur la "transition" annoncée...
Tout à fait Mr Laimé ! Le CSNM "Collectif Scientifique National Méthanisation raisonnée" dénote déjà tous les travers pris par la filière méthanisation lobbyiste par GrDF et autres gaziers, qui conduira inévitablement à un appauvrissement des sols et une pollution des eaux et de l’atmosphère.
D. Chateigner
Professeur Université de Caen Normandie
Coordonnateur CSNM
@CSNM9
attendons quand même ce qui sortira des assises de l’eau , on pourra peut être avoir de bonnes surprises . Quant à la biodiversité, ne sous estimons pas non plus l’importance de l’enjeu.