Le conflit autour des megabassines destinées à l’irrigation agricole atteint un tournant. Le président du Comité de bassin Loire-Bretagne a suscité une rencontre le 15 décembre avec les opposants aux bassines. Les comparutions en justice des opposants se poursuivent. Mais de nouveaux éléments, dont la remise en cause des données du BRGM qui ont servi de caution depuis vingt ans à la fuite en avant des irrigants, vont inévitablement conduire le gouvernement à revoir sa copie, sauf à précipiter un conflit majeur.
La question des données scientifiques sur les prélèvements
Dans une interview accordée à Mediapart, publiée le 14 décembre, Florence Habets, hydrogéologue et directrice de recherche au CNRS, restitue la problématique dans le contexte global du changement climatique, souligne à juste titre que « l’on manque d’informations objectives » sur les prélèvements des megabassines.
Les recours en justice contre les bassines
BNM a établi un tableau accablant des recours engagés devant la justice contre la multiplication des bassines.
La rencontre du 15 décembre à l’Agence de l’eau
A l’initiative de Thierry Burlot, ex-élu breton président du Comité de bassin Loire Bretagne, une délégation de 8 représentants de la société civile, de syndicats et d’élus, rencontre une heure durant dans les locaux de l’Agence la préfète de bassin, le directeur de l’Agence, quelques hauts fonctionnaires, et deux représentants de la FNSEA, une première. Surprise, Thierry Burlot semble acquiescer à la demande de moratoire sur la construction de bassines, portée par les opposants.
https://reporterre.net/Megabassines-militants-et-politiques-denoncent-les-financements-publics
La question de la gouvernance de l’eau
Dans un éditorial publié par le quotidien Le Monde, Martine Valo souligne à juste titre que le conflit des megabassines pose la question de la gouvernance de l’eau.
Le problème des données du BRGM
C’est en s’appuyant, pour l’essentiel, sur des données élaborées par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), agence de l’Etat qui a rendu plusieurs rapports sur le sujet depuis les années 80, que le bien fondé des bassines a été établi, avant d’être repris par tout l’appareil d’Etat et le politique. Or un hydrogéologue indépendant vient de publier un rapport qui remet radicalement en cause la pertinence des données du BRGM.
Un courrier aux membres du Comité de bassin
Les représentants de l’Etat et le collectif d’opposants n’ayant pu s’entendre sur l’élaboration conjointe d’un compte rendu des échanges tenus lors de la réunion du 15 décembre à Orléans, le collectif regroupé autour de Bassines non merci a décidé d’écrire à tous les membres du Comité de bassin.
Alerte sur le remplissage de la bassine de Mauzé-le-Mignon
Dans l’immédiat les tensions montent autour du remplissage d’une bassine dans le Marais Poitevin, alors que la rivière Le Mignon est désespérément à sec en plein hiver, comme en atteste le communiqué ci-après de l’association Nature environnement 17.
Irrigants de France ne lâche pas l’affaire
Comme l’atteste l’entretien accordé par son président à Agriculture et environnement, actif soutien du lobby agricole :
Et l’analyse sémantique post Sainte Soline du même :
https://www.agriculture-environnement.fr/2022/11/07/mega-bassines-la-guerre-des-mots
Occitanie : 140 projets de bassines...
commentaires
MAIS QUE FAIT LA VILLE en retour POUR LE MONDE RURAL ????
Beeiin... elle subventionne à tour de bras pour la politique agricole commune (PAC) européenne via les impôts-TVA et pour les bassines via les agences de l’eau...
Mon propos n’est pas de justifier spécifiquement les bassines surtout telles qu’elles sont pensées ....mais de faire remarquer que l’eau, l’environnement, les paysages, forment une affaire globale....et non pas uniquement ciblée sur l’agriculture comme c’est trop souvent le cas .....
Que la ville peut aussi se remettre en question sur ses pratiques.....Qu’elle n’est pas plus irréprochable que l’agriculture ......
Que cliver en permanence sur certaines catégories professionnelles est vecteur d’énormes tensions inutiles...
si les 1 % de la population que représente les agriculteurs qui nourrissent les 99 % autres de la population sont à ce point là incompétents, destructeurs, irrespectueux de tout, fraudeurs permanents , il vaut mieux effectivement les supprimer ......rapidement.... les problèmes seront DONC supprimés....
comme si la question de l’eau n’était qu’agricole !!! aujourd’hui le monde rural fourni à la ville à manger, de l’eau, devrait recevoir les boues de step des villes sur les champs, devrait se faire inonder pour protéger les villes, fournir du loisir d’urbain à la campagne, entretenir les paysages pour que les urbains en profitent, faire l’écologie que la ville ne fait pas elle même, offrir la nature à la ville qui a bétonné sans vergogne et l’entretenir, ne pas déranger les vacanciers , fournir de l’énergie...... demande des prix bas pour des aliments de qualité, le tout sans la moindre scrupule, à croire que l’on est resté EN ASSERVISSEMENT économique....
MAIS QUE FAIT LA VILLE en retour POUR LE MONDE RURAL ???? je vous le demande sérieusement ???