Le proto-EPTB de la Sèvre Niortaise a décidé de taxer les pêcheurs à la ligne qui y avaient développé un véritable art de vivre depuis l’Antiquité. Cette sournoise Gemapisation précoce suscite remous et colère.
Les descendants des Pictons, Colliberts et autres Huttiers du Marais Poitevin sont d’ordinaire des gens très calmes, à l’instar de leurs ancêtres sous César comme sous Henry IV.
Quand ceux-ci se sentaient agressés, ils se cachaient dans le dédale des conches du Marais.
Mais çà, c’était avant !
Aujourd’hui, la nouvelle gestion du domaine public fluvial aval de la Sèvre Niortaise par le proto-EPTB (Etablissement Public Territorial de Bassin) appelé IIBSN (Institution interdépartementale du Bassin de la Sèvre Niortaise), qui en devient "propriétaire" cette année, attaque ce qui est une liberté (certes réglementée) et aussi un art de vivre dans le Marais Poitevin, la pêche à la ligne, en fiscalisant et en normant à l’excès les "pontons de pêche" (76 € jusqu’à 196€/5m²) et autres "cales" (50€) ou amarrages de "plates" (30 €), ces barques noires typiques du Marais Poitevin.
De quoi désertifier un peu plus le Marais !
Les riverains et pêcheurs présents à la réunion publique de l’IIBSN à Coulon le 14 octobre 2014 ont vivement protesté, la liste d’émargement a même été dérobée en fin de réunion.
Voilà à quoi perdent leur temps les fonctionnaires de l’Etat et les Conseils généraux aux abois (une fois passées les sénatoriales). Un système de recensement et de fiscalisation sur des objets dispersés et difficiles à dénombrer et qualifier, parce qu’on ne veut pas traiter ni des flux/volumes (pompages d’irrigation, une affaire escamotée par le nouveau règlement de l’IIBSN), ni de la qualité des eaux.
Tout en omettant de rappeler que si les berges de la Sèvre sont si abruptes pour pêcher ou amarrer sa "plate", c’est grâce aux ingénieurs des Ponts & Chaussées, dont Mr Lévêque, qui surcreusèrent la Sèvre Niortaise dans les années 1973-1976 pour faciliter la navigation de plaisance depuis La Rochelle et Marans, ce qui n’a jamais eu lieu (ce que les mêmes veulent recommencer en 2015). La sécheresse de 1976 provoqua même indirectement la première grande eutrophisation des eaux de la Sèvre due à ce surcreusement ralentissant le débit et faisant disparaître plusieurs espèces de poissons (goujon, vairons, ablettes,...) de la Sèvre aval.
Faux problème !...et donc fausses solutions !
– Les orages de mi-août 2014 à Niort ont provoqué des lachures (/bypass en Anglais technique/) d’eaux usées non traitées à partir des stations d’épuration, provoquant une pollution aux détergents qui firent mousser les eaux des écluses du Marais. Que fait l’Etat ?
– L’imperméabilisation et l’urbanisation du bassin amont de la Sèvre Niortaise, conjuguées au remembrement et destructions de "palisses" (haies) et fossés, facilitent et accélèrent les crues et inondations. Que fait l’Etat ?
– Les pompages excessifs sur canaux et sur nappe des maïsiculteurs du Marais désséché à l’aval et des plaines amont provoquent régulièrement des baisses de niveau et, quand le niveau est maintenu, des eutrophisations (eau verte) en raison des excès d’engrais (nitrates) sans parler des pesticides qui fragilisent l’ostréiculture et la mytiliculture de la baie de l’Aiguillon. Que fait l’Etat ?
Nous ne parlerons pas du Parc Inter-régional du Marais Poitevin qui vient de retrouver son label après s’être exclu lui-même de la compétence "gestion de l’eau" depuis des décennies.
Trop compliqué, sans doute ! Et dont le Président, Yann Hélary, un ex-Vert opportuniste, vient d’émigrer à La Rochelle en quête de soutiens socialistes locaux.
Voilà comment on fâche des gens placides.
Nul doute que la résistance va aller s’organisant.
Ca promet pour les Cantonales.