Nombre de publications, livres, travaux de recherche, films et videos viennent de paraître, ont été ou vont être diffusés, qui renouvellent chacun à leur manière les constats ou interrogations autour de la lancinante question de l’eau.
Le droit à l’eau en passe de se noyer dans le Vieux-Port
Avant les livres et les films et toutes ces sortes de choses, un nouveau témoignage de l’anomie qui gagne. Aujourd’hui même, mardi 4 mai 2010, au Conseil économique, social et environnemental (CESE), Mme Odile Gauthier, directrice de l’eau du MEEDDM, a déclaré que les deux projets à l’étude en matière de « droit à l’eau pour les plus démunis », l’un dit « curatif » (de droite qui n’a jamais marché et ne marchera jamais, incarné par la proposition de loi du sénateur Cambon, vice-président du Sedif, proposition de loi déjà votée par ailleurs), l’autre « de gauche », et donc « préventif », incarné par la proposition innovante de l’Obussas, qui s’enlise de semaine en semaine et de mois en mois entre le ministère, le Comité national de l’eau, etc. , au fil de discussions toujours infructueuses puisqu’il s’agit de financer ce volet préventif, en clair de faire raquer Veolia, Suez et Saur, qui, par le biais de la FP2E, hurlent qu’on les égorge…, et donc que les deux projets ne seront pas examinés lors du Grenelle 2, mais « à la fin de l’année ». Ca sent l’enterrement. Elle va avoir l’air maline, « la France de l’eau », à Marseille, en mars 2012, quand elle va faire la leçon à la terre entière et prendre des poses avantageuses, lors même qu’elle est incapable de régler, dans l’Hexagone, la question, socialement de plus en plus brûlante, de l’accès à l’eau des plus démunis… Tout cela parce que les « grands groupes », par ailleurs bienfaiteurs de l’humanité, et pour Veolia (voir ci-après), sponsor de la réalisatrice australienne Jane Campion, ne veulent pas payer pour les pauvres !
Le cycle idiot des pesticides
Le Réseau français des étudiants pour le développement durable organisait cette semaine des projections du film « The Idiot Cycle » sur les campus de Montpellier, Toulouse et Lyon.
Ce film indépendant réalisé par la réalisatrice hispano-canadienne Emmanuelle Schick Garcia tourne depuis un an en Europe.
Il décrit comment les plus grandes industries chimiques du monde fabriquent et diffusent des substances cancérigènes et, en parallèle, développent, produisent et financent les traitements contre le cancer.
Nous sommes bombardés par 18 millions de produits chimiques, dont beaucoup se mélangent dans l’environnement pour en créer de nouveaux. Seulement 2 000 de ces produits chimiques fabriqués par l’homme ont subi une analyse toxicologique complète.
En France, le rapport parlementaire sous forme de plaidoyer pour les pesticides, rendu public à une semaine de l’ouverture du vote sur le Grenelle 2, concluait : « Aucune étude scientifique n’est en mesure aujourd’hui de faire, chez l’homme, un lien entre la consommation d’aliments issus de l’agriculture conventionnelle qui utilise des produits phytopharmaceutiques et la survenue de maladies. »
« L’eau mondialisée. La gouvernance en question »
Graciela Schneier-Madanes est architecte et géographe. Directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL, université Paris-III Sorbonne nouvelle), elle dirige le « rés-eau-ville » ainsi que le groupement de recherche international du CNRS. C’est dans ce cadre qu’elle a dirigé la publication d’une véritable somme, à lire de toute urgence :
« Face à un champ de l’eau traditionnellement fragmenté en de multiples thématiques rivales - réseau, ressource, service public, marchandise, bien collectif, droit à l’eau -, le présent ouvrage, façonné au sein d’un véritable atelier pluridisciplinaire, le « rés-eau-ville » du CNRS, rassemblant des spécialistes venus des divers horizons des sciences humaines et sociales, entend contribuer à une indispensable « réunification ».
« Au fil d’exemples nationaux, régionaux ou locaux et sur quatre continents (Europe, Amérique latine, Afrique, Asie), se dessine avec force le fil conducteur qui rattache la gestion de l’eau au processus de la mondialisation. L’eau mondialisée apparaît comme un laboratoire global où s’élaborent des gouvernances aussi diverses qu’originales. Les modèles anciens sont bousculés par la dynamique des forces sociales : usagers, collectivités territoriales, ONG, technocraties nationales et internationales... Des expériences sont engagées, des conflits éclatent, des compromis se nouent, des pratiques reçoivent valeur juridique, des institutions sont mises en place : par-delà ce bouillonnement d’idées et d’initiatives se profile l’un des enjeux majeurs du XXIe siècle, à savoir la prise en charge collective d’un accès à l’eau du plus grand nombre. »
« L’eau mondialisée. La gouvernance en question », Graciela Schneier-Madanes,
Éditions La Découverte, collection Recherches, avril 2010, 496 pages.
Accès à l’eau dans les territoires urbains : expériences indiennes et françaises
Dans un contexte de développement urbain et de périurbanisation rapides, l’accès à l’eau potable se révèle être un véritable défi pour les services d’approvisionnement de certaines mégapoles. Les perspectives démographiques, la limitation des ressources les plus directement disponibles et leur possible dégradation semblent difficiles à concilier avec les objectifs de satisfaction des besoins de la population et la volonté d’un accès équitable à l’eau.
Cet ouvrage présente les systèmes d’approvisionnement en eau de plusieurs grandes villes en France et en Inde. Ce partage d’expériences permet une réflexion sur les modes alternatifs de tarification, sur la délégation des services d’approvisionnement et de traitement ainsi que sur les formes d’implication de la population dans la gestion des services de l’eau.
S’appuyant sur ces différents cas, Accès à l’eau dans les territoires urbains développe les éléments d’une prospective à partir d’une méthode de simulation, WATER_UP, et de scénarios d’évolution de l’approvisionnement de ces mégapoles. Il analyse également les questions qui obligent désormais les politiques publiques à réévaluer intégralement leurs objectifs, à redéfinir leurs pratiques et à repenser leurs critères d’efficience.
Sommaire : Avant-propos. Périurbanisation et services de l’eau. Le système d’approvisionnement en eau de l’agglomération de Grenoble. Approvisionnement en eau d’une mégalopole émergente, Bangalore. La diversification de l’accès à l’eau sur les territoires périurbains de Mumbai. L’accès à l’eau potable à Chennai. Un diagnostic des défaillances institutionnelles. Sectorialisation et territorialisation de la demande en eau des mégapoles. Éléments de prospective de la demande en eau dans les mégapoles indiennes. Quelles politiques publiques d’accès à l’eau potable ? Bibliographie.
SAILLARD Yves, SASTRY Gundappa Sathyanarayana
Ed Lavoisier, Collection Territoires : analyse, modélisation et simulation
Date de parution : 04-2010
249p. 15.6x23.4 Broché
65 euros.
Quand Veolia environnement embauche la réalisatrice Jane Campion…
On l’avait oublié, le 26 janvier 2010, avant sa sortie en salle, la Chaire développement durable de Sciences Po et l’Iddri, en partenariat avec Veolia Environnement, invitaient quelques happy fews à la projection de deux courts métrages du film « 8 », un long métrage composé de 8 histoires courtes qui illustrent les 8 objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le but de ces huit objectifs, adoptés en 2000 par 191 gouvernements, est de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015.
Huit réalisateurs ont eu carte blanche pour traiter l’un de ces objectifs.
– The Water Diary, de Jane Campion, qui soutient le 7ème objectif : assurer un environnement durable. Soutenu par Veolia Environnement, ce film « s’inscrit dans la préoccupation constante de
Veolia de préserver les ressources et de permettre l’accès à l’eau pour tous. » (sic).
– Person to Person, de Wim Wenders, qui soutient le 8ème objectif : mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Les 2 courts métrages de 15 minutes étaient suivis d’un débat en présence de :
– Xavier Crépin, délégué général de l’ISTED (Institut des Sciences et des Techniques de l’Equipement et de l’Environnement pour le Développement) ;
– Charles Josselin, Président de Cités Unies France et ancien ministre chargé de la Coopération et de la Francophonie (en attente de confirmation) ;
– Luc Lamprière, Directeur général, Oxfam France Agir Ici ;
– André Pouilles Duplaix, AFD (en attente de confirmation) ;
– Pierre Victoria, Gouverneur du Conseil mondial de l’eau et directeur délégué aux enjeux internationaux de l’eau à Veolia Eau. »
L’affaire relevait bien évidemment de la promotion des arts et lettres et de la quête du bonheur de l’humanité souffrante.
Dalkia éditeur
Quelques esprits chafouins, genre pigiste sauvage de Que Choisir, vont y trouver matière à alimenter leur vindicte dénonciatrice, mais nous nous étonnons derechef, (pour l’avenir des arts et des lettres), de voir Les Echos s’esbaudir à l’annonce que Dalkia, filiale commune de Veolia et d’EDF promise à un bel avenir par les frères Proglio-Frérot, « communique par le livre… ».
Autant dire que la fin du monde (civilisé) se rapproche à grands pas !
« Partage des eaux » : un nouveau site de ressources sur l’eau
Créé en novembre 2009 à l’initiative de Ritimo, dans le cadre du projet dph et de l’Initiative internationale pour un développement durable de l’eau, le site « Partage des eaux » offre une vision d’ensemble des grands enjeux de l’eau au niveau mondial.
Il fournit en effet un panorama des réponses apportées, dans chaque région du monde, par les communautés locales, les chercheurs, les acteurs publics et les militants aux défis actuels : qualité de l’eau, rareté de la ressource, menaces de marchandisation, assainissement, pollutions, sécurité alimentaire, santé publique, etc.
Le site propose notamment, en français et en anglais :
– un suivi sélectif de l’actualité de l’eau au niveau mondial.
– un ensemble d’articles de référence (environ 150 à l’heure actuelle) sur les grands enjeux de l’eau :
– la présentations d’expériences, des mouvements ou des organisations exemplaires (la guerre de l’eau de Cochabamba, l’Orangi Pilot Project de Karachi dans le domaine de l’assainissement, le mouvement contre l’eau en bouteille, etc.) ;
– des articles de synthèse sur la situation et les problématiques de l’eau dans différentes régions du monde (les effets du changement climatique en Afrique de l’Est, les marchés de l’eau dans le Sud-Ouest des Etats-Unis ou en Australie, etc. ) ;
– des textes faisant le point sur des techniques ou des démarches mises en avant pour faire face aux enjeux de l’eau (dessalement ou recyclage de l’eau, assainissement écologique, etc.) ;
– une bibliothèque-photothèque de textes et de documents émanant de divers
réseaux, militants et associations de la société civile mondiale.
–
Tout le monde est invité à participer à l’alimentation du site, à faire
connaître des expériences et des propositions, à répondre aux articles
publiés pour les corriger ou apporter des compléments.
Le site Partage des eaux fait partie de la Confédération de sites ressources pour une démocratie mondiale (COREDEM)
Les droits des paysans et le droit à l’eau
Les 5ème et 6ème cahiers électroniques édités par le CETIM, disponibles en anglais et en espagnol, sont disponibles ici.
– Les droits des paysans : ce 5ème cahier présente la réflexion du CETIM, ainsi que les travaux du mouvement paysan international La Vía Campesina, avec lequel le CETIM collabore de longue date, sur la question de la protection des droits des producteurs d’aliments (paysans familiaux, des paysans sans terre, des paysans autochtones, des éleveurs, des pêcheurs, des pastorales, des travailleurs agricoles, etc.)
Depuis la nuit des temps, les paysans et les paysannes ont toujours été parmi les premières victimes de la faim et des multiples violations des droits humains commises à travers le monde. Depuis des siècles, les paysans sont chassés de leurs terres et leurs revendications sont réprimées par la force ; chaque année, des milliers de paysans sont tués parce qu’ils défendent leurs droits sur la terre, sur l’eau, sur les semences ou sur les autres moyens de production.
Pendant des siècles, ces violations ont été perpétrées au nom de la colonisation.
Depuis des décennies, elles le sont au nom de la libéralisation du commerce et de la priorité accordée à l’agriculture industrielle destinée à l’exportation, au profit des entreprises transnationales.
Ce cahier est divisé en quatre parties. La première partie a pour objectif de donner un aperçu des différents types de violations des droits des paysans (I). La deuxième partie est consacrée à la reconnaissance actuelle des droits des paysans en droit international des droits de l’homme (II). La troisième partie a pour but de présenter la Déclaration sur les droits des paysannes et des paysans adoptée par La Vía Campesina (III) en juin 2008. Enfin la quatrième partie dresse un état des lieux des discussions sur les droits des paysans aux Nations Unies (IV).
– Le droit à l’eau : le but de ce cahier critique est de présenter les avancées dans la protection du droit à l’eau et du droit à l’assainissement. Dans la première partie du cahier est présentée la problématique de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans le monde et décrivons les différentes utilisations de l’eau qui sont en concurrence aujourd’hui (I). Dans la deuxième partie, est décrite la reconnaissance et la définition du droit à l’eau et du droit à l’assainissement au niveau international, régional et national (II). Enfin dans la troisième et dernière partie, présentation de la position des divers acteurs sur le droit à l’eau et sur le droit à l’assainissement, ainsi qu’un état des lieux des discussions sur ces droits aux Nations Unies (III).
Contact :
CETIM - Centre Europe-Tiers Monde
6, rue Amat
1202 Genève
Suisse
Tél. : +41 22 731 59 63
Fax : +41 22 731 91 52
Les PPP à la Sorbonne
Qui aurait cru qu’il existât une chaire « Economie des partenariats-publics-privés » en l’auguste Sorbonne ? « Et pur… »
Et l’on consultera avec vif intérêt la somme de 41 pages dédiée aux « PPP et investissements de fin de contrat : le cas de l’industrie de l’eau en France », qui nous en baille de belles sur des pratiques dont nous avons depuis belle lurette dénoncé les (abominables) dérives…
La gouvernance vue d’Ille-et-Vilaine
D’où il appert que de très brèves notes de travail nous éclairent sur les enjeux du temps. Voir ainsi « Quelle régulation pour le service de l’eau ? : municipalités, commissions d’usagers et d’entreprises, dans trois villes d’Ille-et-Vilaine », d’Isabelle de Boismenu, publié à Paris en 2000 par le GRET, dans la série des Documents de travail (Coopérer aujourd’hui, n° 13) - 41 p.
Un numéro de Géopolitique
« Intervenant après le 5ième Forum mondial sur l’eau tenu à Istanbul en mars 2009, cette livraison de la revue Géopolitique témoigne de la prise de conscience des tensions internationales pesant sur cette ressource vitale.
« Entre les thèses onusiennes présentant l’eau comme un facteur d’intégration régionale et celles plus médiatiques annonçant les « guerres de l’eau » comme imminentes, ce numéro de Géopolitique signale la permanence de zones d’affrontement comme le Proche-Orient caractérisées par une inégale répartition de la ressource et une forte croissance démographique, mais également l’émergence de nouvelles zones de tension comme en Extrême-Orient où les politiques d’infrastructure hydrologiques de l’Inde ou la Chine ont des répercussions en aval sur le débit du Gange ou du Mékong, et partant sur l’agriculture au Bangladesh ou au Vietnam. D’autres situations préoccupantes y sont analysées, ainsi la dégradation croissante des grands fleuves internationaux comme le Nil, le Rio Grande ou le Danube, et l’absence de cadre international pour la gestion des eaux souterraines partagées comme l’aquifère fossile d’Afrique du Nord.
« Les perspectives de progrès demeurent limitées en raison de la multiplication des conflits régionaux et de l’inachèvement du processus de ratification de la Convention de New-York (1997) sur l’utilisation des cours d’eau internationaux. Dans un contexte de pénurie qui pourrait être aggravée par l’impact du changement climatique, nous avons le choix entre l’expression d’une plus grande solidarité internationale ou le repli tactique sur des intérêts nationaux : le prochain Forum mondial de l’eau programmé en 2012 à Marseille devrait permettre de tester l’engagement des Etats en faveur du droit à l’eau, en particulier pour ceux riverains de la Méditerranée. »
Histoires d’eau : abondance et pénurie, conflits ou solidarités
Géopolitique n°107, Editions Technip 2009, 101 p., 10 €
Dominique Desbois
Les Journées toulousaines de l’eau
Changement de décor. Le seul lieu où l’on peut croiser dans une très vieille abbaye citadine, le fils de notre ami André Pochon qui vient de traverser la France au volant d’une R 25 (grand capot ouvert dans la susdite abbaye), nantie d’un dispositif façon Star Wars qui fait rouler la voiture… à l’eau ! Enfin presque. "E viva Pantone", qui, (avec les toilettes sèches), sauvera le genre humain !
Pour de plus amples détails voir ici.
Henri Smets
Son ouvrage de droit comparé sur le droit à l’assainissement est sorti en mars dernier. Il est le seul existant sur le sujet, et contribue au débat futur sur le fait de savoir si l’assainissement est un droit de l’homme, ou une simple obligation des pouvoirs publics.
Henri n’en démord pas : « Je milite pour un droit, car la Charte constitutionnelle de l’environnement en France reconnaît le droit à vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. Mais on pourra aussi dire que l’assainissement n’est pas autre chose que la lutte contre la pollution, une obligation à charge des pollueurs, mais pas un droit reconnu des victimes potentielles…. La difficulté n’est pas chez nous, mais dans les PVD où, dans les zones rurales, la moitié de la population défèque dans la nature considérant que les excréments de l’homme ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des autres créatures.
Peut on parler d’un droit à l’absence d’excréments au sortir des villages ? Quant aux égouts et stations d’épuration il n’y en a pas, comme chez nous il n’y a pas si longtemps que cela. »
10 Mai
19h00 ARTE, Global Mag, production CAPA TV : La guerre bouteille-robinet, play it again Sam…
17 mai
FR3 : "Du poison dans l’eau du robinet". 90 minutes. Ca va barder.
Lundi 17 mai 2010 à 20h35 sur France 3
Un film de Sophie Le Gall
"L’eau du robinet est-elle potable ? Sans le savoir, des millions de Français boivent une eau trop chargée en aluminium, nitrates, pesticides, médicaments et en radioactivité. Dans certains cas, l’eau est même non-conforme aux normes de précautions sanitaires. Ce danger invisible menace les foyers et lasanté des Français, des plus jeunes aux plus âgés.
Munie d’une valise multimédia équipée d’éprouvettes, Sophie Le Gall, la réalisatrice de ce documentaire d’investigation a parcouru la France pour recueillir les preuves de la contamination et interpeller les autorités.
Résultats de son enquête ?
Dans le Centre et en Ile-de-France, l’eau du robinet regorge de pesticides ou de nitrates, ces traitements chimiques qui sont soupçonnés d’être à l’origine de cancers. Les autorités le savent mais elles délivrent régulièrement des dérogations qui permettent de distribuer une eau qui dépasse les normes pesticides ou nitrates.
Dans des villages d’Auvergne ou à Saint Etienne, les habitants boivent une eau blanchie avec de la poudre d’aluminium qui pourrait déclencher la maladie d’Alzheimer. Les doses dépassent largement le seuil de risque fixé par certains scientifiques mais les autorités ignorent les dangers de ce neurotoxique.
La réglementation fait par ailleurs l’impasse sur le radon, ce gaz hautement radioactif, présent dans l’eau potable de plusieurs villages du Limousin.
Résultat, des habitants boivent une eau chargée en radon sans en être informés.
Depuis quelques années, des citoyens et des scientifiques isolés tirent la sonnette d’alarme sur ces toxiques qui coulent de nos robinets. Partout en France, l’eau potable charrie désormais des résidus médicamenteux : antiépileptiques, aspirine, antidiabétique. Nul ne connait l’impact sur la santé des populations exposées.
Pour décontaminer l’eau potable des Français, il faudrait bâtir des usines pour éliminer nitrates et pesticides, investir pour filtrer les molécules de médicaments, protéger les réserves d’eau des pollutions... Mais les communes et les grandes compagnies de distribution de l’eau ne souhaitent pas que de nouvelles règles viennent compromettre leurs affaires. En tant pis si les Français trinquent à leur santé.
Le documentaire sera suivi d’un post-scriptum présenté par Marie Drucker.
Cette partie est un prolongement du film, un lieu de discussions avec auteur, réalisateur, témoin ou expert, pour que les téléspectateurs puissent se forger leur propre opinion."